Alors que les députés PS soutiennent l’abrogation de la réforme des retraites portée par La France insoumise, qui efface également le mécanisme mis en place par l’ancienne ministre de la Santé Marisol Touraine sous François Hollande, le sénateur Bernard Jomier (Place publique), appelle les parlementaires de gauche à ne pas aller trop loin face aux enjeux démographiques.
Fabien Roussel contre « la gauche des allocs » : « Cette logique a toujours été celle de la droite », tacle David Cormand
Par Public Sénat
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Une petite phrase du Secrétaire national du Parti communiste a du mal à passer à gauche. « La gauche doit défendre le travail et ne pas être la gauche des allocations et minima sociaux », a déclaré Fabien Roussel, ancien candidat à la présidentielle, lors de la fête de l’Humanité samedi 9 septembre. Dans le viseur du leader communiste, l’une des propositions de Jean-Luc Mélenchon pendant la présidentielle : la « garantie d’emploi » pour les chômeurs longue durée, c’est-à-dire une embauche au smic dans un « secteur d’urgence ».
Mais les propos du leader communiste ont fait réagir au-delà de La France insoumise, suscitant l’agacement chez l’ensemble de ses alliés de la Nupes. « Il est très étonnant que le patron du PCF semble épouser la logique qui a toujours été celle de la droite, celle de culpabiliser les gens qui ne travaillent pas », a ainsi commenté l’eurodéputé EELV David Cormand, qui était invité ce lundi de « Bonjour chez vous », la matinale de Public Sénat.
Un « droit à l’oisiveté »
« J’y vois une forme de confusion historique par rapport aux combats de toujours du parti communiste », relève cet ancien secrétaire national d’EELV. « Dans l’histoire des conquêtes sociales, on n’oppose pas le travail et les acquis sociaux. Ils sont même imbriqués, ce qui est une différence fondamentale entre l’analyse politique de la classe ouvrière et celle du patronat. On n’oppose pas le travail et les allocs, la retraite, les congés payés, les minima sociaux… Ils sont liés. C’est ce qui fait le rapport de force des salariés contre les détenteurs du capital », poursuit le député européen.
« Qui sont les assistés dans ce monde où l’on subventionne les entreprises sans conditions et où l’on baisse le droit du travail ? », interroge encore David Cormand. « Je ne crois pas que le travail, fondamentalement, émancipe. Je pense que la vraie vie, ça n’est pas passer son temps à la gagner. C’est pour ça que je suis pour le partage du travail, le revenu universel et même le droit à l’oisiveté. Ce qui ne veut pas dire qu’on ne fout plus rien [sic], mais si on pense vraiment que le travail a de la valeur, on en use avec parcimonie », conclut notre invité.