Fabien Roussel : « Construire un rassemblement, ça ne peut pas être ‘ralliez-vous à mon programme et élisez-moi Premier ministre’ »

Fabien Roussel : « Construire un rassemblement, ça ne peut pas être ‘ralliez-vous à mon programme et élisez-moi Premier ministre’ »

Invité de notre matinale, Fabien Roussel est revenu sur les difficultés rencontrées par les négociations actuelles entre les forces de gauche en vue de construire une coalition pour les élections législatives. Le secrétaire national du PCF propose une réunion « à quatre », mais veut que « chacun puisse se retrouver » dans le compromis trouvé.
Louis Mollier-Sabet

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« Nous voulons tout faire pour susciter cet espoir de construire une majorité de gauche à l’Assemblée nationale », a affirmé ce jeudi matin Fabien Roussel. Le candidat communiste à la présidentielle formule le vœu d’une majorité de gauche « à quatre », comprenant les Insoumis, les communistes, mais aussi les socialistes et les écologistes, sous un « contrat de législature » permettant que les « 11 millions d’électeurs des forces de gauche » puissent se sentir « représentés. » Pour ce faire, Fabien Roussel appelle à « se mettre d’accord » sur « 10 propositions à mettre en œuvre en juillet », centré autour « du pouvoir d’achat et des services publics », sujets consensuels à gauche : « Nous pouvons nous mettre d’accord là-dessus, sur une hausse du SMIC et des salaires, sur un dégel du point d’indice pour les fonctionnaires, sur un blocage des prix de produits de première nécessité, et sur l’abrogation des lois El-Khomri et des ordonnances Macron. » Certains « points de blocage » peuvent exister, comme sur le nucléaire, mais cela ne doit pas être un obstacle à la coalition pour Fabien Roussel : « Je respecte tout à fait ces différences qui existent parmi nous. La meilleure chance, c’est de nous mettre d’accord sur le pouvoir d’achat, les services publics et laissons la possibilité d’avoir demain à l’Assemblée un groupe écologiste qui dit non au nucléaire et un groupe communiste qui dit vouloir le mix énergétique que j’ai défendu à la présidentielle. »

« Les discussions piétinent »

Il n’en reste pas moins qu’« à ce stade, les discussions piétinent. » Mais ce n’est pas vraiment le socle programmatique qui est en cause, mais plutôt les discussions autour de la répartition des circonscriptions et de la définition de la plateforme politique qui permettra de faire fonctionner une éventuelle coalition. « Ce qui manque, c’est qu’on arrive à passer d’un ralliement à l’Union populaire à un rassemblement qui respecte l’ensemble des forces et qui s’appuie sur des personnalités locales qui peuvent remporter l’élection. Construire un rassemblement et enclencher une dynamique, ça ne peut pas être ‘ralliez-vous à mon programme, à mon logo et élisez-moi Premier ministre’. Ce n’est pas un homme, un parti un logo, un rassemblement », détaille notamment Fabien Roussel, en faisant référence aux slogans et aux affiches des Insoumis pour la campagne des législatives. « Nous voulons rétablir une démocratie qui repose sur le Parlement, je regrette que l’on présidentialise à ce point les législatives », ajoute-t-il.

Pour faire avancer ces discussions qui « piétinent », Fabien Roussel propose de construire un « label commun », « que nous pouvons construire ensemble et qui nous respecte tous et que chacun puisse s’y retrouver. » Le but serait aussi que toutes les parties prenantes, soient « présentes sur l’ensemble du territoire, pour que tous les militants et les électeurs puissent s’y retrouver. » D’après le secrétaire national du PCF, le Parti communiste ne pourrait – en l’état actuel – pas présenter de candidat dans « 90 % du territoire français. » Fabien Roussel propose donc une réunion « à quatre » – Insoumis, communistes, socialistes et écologistes – ce qui est pour lui « presque un préalable » pour « surmonter les difficultés qui restent. » Un défilé commun lors du 1er mai, dimanche prochain, pourrait aussi constituer « une belle image » et « un signal important pour le monde du travail », pour le député communiste du Nord.

» Lire aussi : PS et LFI, les deux gauches réconciliables

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