Alors que François Bayrou vient d’annoncer la composition de son gouvernement, l’exécutif peut enfin se mettre au travail, estiment les représentants du bloc central au Sénat. Pour cela, il faudra composer avec le Parti Socialiste tout en ménageant LR qui conditionne encore son soutien au gouvernement. Une tâche périlleuse.
En meeting au cirque d’hiver, Fabien Roussel célèbre sa France « coco et cocorico »
Par Louis Dubar
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Donné à 3% dans le dernier sondage Elabe le 8 mars, le candidat communiste a rassemblé ses troupes du Cirque d’Hiver. La capacité d’accueil n’est pas suffisante pour accueillir tous les militants qui ont fait le déplacement, les gradins entourant la piste sont remplis. « Il y a plus de monde dehors que dedans », s’exclame le chauffeur de salle, une partie du public s’est massée à l’extérieur devant deux écrans géants pour suivre le discours de leur candidat. Du côté de l'entourage du candidat, on assure que la machine ne s'est pas grippée, "le programme des Jours Heureux s'adresse au delà du Parti Communiste", assure le sénateur de Paris, Pierre Ouzoulias.
Un rassemblement au-delà de l’extrême gauche
Les militants communistes présents en sont convaincus : Fabien Roussel est le seul à pouvoir relever le drapeau d’une gauche morcelée par les divisions et les querelles intestines, une gauche qui a délaissé les questions sociales et les classes populaires. Le député du Nord en veut pour preuve les ralliements de plusieurs petites formations politiques cette semaine : la Gauche républicaine et socialiste (GRS), les Radicaux de Gauche, le Mouvement républicain et citoyen (MRC) et la Nouvelle gauche socialiste. Plusieurs personnalités issues de ces mouvements étaient présentes sur la piste du Cirque d’Hiver. « Nous ne sommes pas communistes, pourtant nous sommes là », confie Jean-Luc Laurent, président du MRC dont le fondateur, Jean-Pierre Chevènement a officialisé son soutien à Emmanuel Macron, fin février. Même son de cloche parmi les élus du GRS, « ma voix est peut-être chancelante, mais ma volonté de soutenir la candidature de Fabien Roussel est totale », confie la sénatrice de Paris, Marie-Noëlle Lienemann ex-soutien d’Arnaud Montebourg. L’heure est donc au rassemblement à moins d’un mois du premier tour et qu’importe les différences idéologiques, la candidature de Fabien Roussel fédère les militants « d’une gauche sociale, laïque et véritablement au service du peuple qui a gardé ses racines. »
Premier candidat communiste depuis Marie-George Buffet en 2007, Fabien Roussel continue de cultiver une candidature atypique qui défend la bonne viande et le nucléaire. Le député a poursuivi ses attaques contre ses concurrents à gauche qui auraient abandonné les classes populaires et les questions sociales. "Ma France à moi, elle aime les ouvriers, les usines, les drapeaux rouges et les drapeaux tricolores. Ma France à moi, elle chante L'Internationale et La Marseillaise. C'est coco et cocorico !" s'enthousiasme le candidat. "C'est une gauche qui sait où elle va", affirme l'eurodéputé, Emmanuel Maurel. Le programme des Jours Heureux entre "en résonance" avec cette France populaire, "électorat qu'il faut reconquérir avec propositions simples et proches du réel", explique l'eurodéputé. Interrogé sur la possibilité d'un "vote utile" à gauche autour de la figure de Jean-Luc Mélenchon, Fabien Roussel réplique : "Il n'y a rien de pire que le vote utile, ce serait un vote contre nos idées et pour le moins pire", et promet de poursuivre le combat pour les élections législatives.
La paix, comme seul horizon
A l’heure de la guerre en Ukraine, le député du Nord a emprunté le temps d’une soirée le costume de Jean Jaurès. « Il faut oser parler de paix, oser l’exiger pour la faire gagner », insiste Fabien Roussel. Alors que les bombardements continuent en Ukraine, le député du Nord souhaite incarner l’espoir d’un retour à la paix, « un espoir nouveau que nous voulons porter ensemble et les jours de paix. […] C’est dire comme Aragon croire au soleil quand tombe l’eau » Dans une salle comble, le candidat de La France des Jours Heureux livre un vibrant plaidoyer en faveur de la paix, « le seul horizon possible » et promet de mettre fin aux combats s’il est élu, par une unité des peuples, de « tout faire pour isoler Vladimir Poutine, « et mettre de côté les querelles. » Aux réfugiés fuyant les combats, le candidat du PCF affiche sa solidarité pleine et entière, « tout doit être fait pour les accueillir ». Il met en garde ceux « qui trient les exilés qui fuient la guerre en fonction de leur couleur de peau ou de leur religion. » L’heure est à la solidarité selon le député qui propose de loger les réfugiés « dans les maisons qu’on saisira aux oligarques. » Le candidat communiste critique également le tropisme pro-russe des candidats d’extrême-droite, le président Russe, est devenu selon lui, « le compagnon des mouvements d’extrême droite en Europe, le grand argentier de ces partis politiques. »
Protéger le pouvoir d’achat en temps de guerre
Le candidat communiste s’en prend ensuite « aux spéculateurs et aux profiteurs de guerre » et se rêve en dompteur de fauves du capitalisme du sauvage. Devant ses militants, le député promet « de protéger le pouvoir d’achat. » Il exige des entreprises françaises « de ne pas verser un centime aux actionnaires » en cette période de guerre. S’il est élu, le communiste taxerait à 100 % ces gains, « c’est en tout 50 milliards d’euros qui iront aux Français, on appellera ça le dividende citoyen, le ‘rousselement’ de l’économie. » « Les Français sont inquiets, ils voient la guerre à la télévision et désormais ils la voient dans leur porte-monnaie », ajoute-t-il. Réunis à Versailles à l’initiative d’Emmanuel Macron, les chefs d’Etat européens ont jusqu’au vendredi 11 mars pour discuter d’un plan européen de résilience et d’investissement, Fabien Roussel demande de garantir les approvisionnements en matières premières du continent. Ce dernier a profité de son meeting pour annoncer la création d’un « Comité national de la république « sur le modèle du Conseil national de la Résistance, « il est temps d’un CNR du XXIe siècle » a-t-il martelé. Une première réunion est prévue dès la semaine prochaine « pour faire éclore une gauche sincèrement au service du travail, du peuple et de la paix. »