Élisabeth Borne nommée Première ministre : son parcours, les dossiers qui l’attendent

Élisabeth Borne nommée Première ministre : son parcours, les dossiers qui l’attendent

Son nom avait circulé au lendemain de la réélection d’Emmanuel Macron, c’est bien Élisabeth Borne qui succède à Jean Castex à Matignon. 30 ans après Édith Cresson, pour la deuxième fois dans l’histoire de la Ve République, une femme est Première ministre.
Simon Barbarit

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« Je nommerai quelqu’un qui est attaché à la question sociale, à la question environnementale et à la question productive ». A Cergy, le 27 avril, Emmanuel Macron avait dressé un portrait-robot du ou de la futur(e) locataire de Matignon.

Pour le chef de l’Etat, celle qui fut successivement depuis 2017, ministre des Transports, ministre de la Transition écologique, et ministre du Travail, répond à tous ces critères.

Élisabeth Borne devient à 61 ans la deuxième Première ministre de la France depuis Édith Cresson en 1991.

Le Président Emmanuel Macron a tweeté peu après sa nomination:

Une première ministre qui coche toutes les cases ?

Diplômée de l’École Polytechnique, elle fait son entrée en politique à gauche, notamment en tant que conseillère au ministère de l’Éducation nationale de Lionel Jospin, puis de Jack Lang dans les années 1990. En 2014, elle participe aux négociations de l’accord conclu entre l’État et les concessionnaires d’autoroutes : un plan de relance autoroutier de 3,2 milliards d’euros, en échange d’un allongement moyen de deux ans de la durée des concessions.

» Lire notre article. Élisabeth Borne : les contrats liant État et sociétés d’autoroutes sont « des monstres »

Elle dispose également d’une solide expérience dans de grandes entreprises publiques. Directrice de la stratégie de la SNCF, en 2002, puis directrice des concessions au sein du groupe de construction Eiffage. En 2015 est nommée présidente de la RATP.

En février 2013, elle est nommée préfète de la région Poitou-Charentes et préfète de la Vienne. Elle est la première femme à occuper ce poste.

Ministre, Élisabeth Borne a mené dès 2018 la réforme controversée de la SNCF. Un an plus tard, elle succède à François de Rugy, poussé à la démission suite à l’affaire des homards, à la tête d’un grand ministère de la Transition écologique. Elle pilotera le plan d’action « prévention et gestion des risques industriels, post-incendie de Lubrizol », le plan programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) destiné à fixer les priorités des pouvoirs publics jusqu’en 2028.

Elle change de ministère à l’arrivée de Jean Castex à Matignon. En tant que ministre du Travail, elle défendra délicate mise en œuvre de la réforme de l’assurance chômage.

Retraites, planification énergétique, pouvoir d’achat

Première ministre, Élisabeth Borne devrait avoir la lourde tâche de mener la réforme des retraites à 65 ans. Censée être son point fort, ses bonnes relations avec les partenaires sociaux seront mises à rudes épreuves.

Elle devra également mettre en œuvre le paquet pouvoir d’achat. Une équation délicate qui devra concilier des mesures destinées à lutter contre l’inflation tout en maintenant le déficit à un niveau raisonnable.

Emmanuel Macron a promis que le chef de son prochain gouvernement aura la charge « de la planification écologique, appuyé par un ministre de la planification énergétique. »

Enfin, en tant que cheffe de la majorité, Élisabeth Borne devra mener les députés de son camp à la victoire aux législatives les 12 et 19 juin prochain. Elle-même candidate dans le Calvados pour sa première élection. Élisabeth Borne devra remporter l’élection sous peine d’être  affaiblie ou remplacée à Matignon.

 

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