Discours  banlieues : « Consternant » selon Philippe Dallier

Discours banlieues : « Consternant » selon Philippe Dallier

Les invités de l’émission « On va plus loin » ont réagi aux annonces du président de la République, suite à la remise du rapport sur les banlieues de Jean-Louis Borloo.
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Mardi 22 mai, Emmanuel Macron a présenté son « non plan » banlieues. Souhaitant changer de méthode, le président de la République, qui avait pourtant demandé à Jean-Louis Borloo un rapport sur le sujet, a préféré finalement se distancier de celui-ci. Et les réactions n’ont pas tardé. Beaucoup de déception s’est fait ressentir du côté des élus et des acteurs des quartiers.

On peut même parler de colère chez Philippe Dallier, sénateur (LR) de Seine-Saint-Denis :  « Si le changement de méthode consiste à demander à celui qui est certainement le meilleur spécialiste de la politique de la ville, de travailler pendant six mois, avec des élus, des acteurs associatifs et puis, au bout du compte, de le qualifier de « mâle blanc » et de ranger son rapport au rancart, alors, oui, il y a un changement de méthode. Et je trouve ça assez consternant ».

Et il ajoute : « Je pense que tous les élus de banlieues aujourd’hui sont frustrés (…) On attendait effectivement des décisions, une ligne directrice et on a un exercice de com’. On nous dit : « Il n’y a pas de « plan banlieues » ». Alors, il n’y a pas de « plan banlieues », mais il y aura quoi à la place ? »

 

Jean-Philippe Acensi, fondateur de l’association « Bleu Blanc Zèbre » ne cache pas non plus sa déception : « On a fait un travail colossal avec le rapport de Jean-Louis Borloo (…) Aujourd’hui, il y a eu quelques avancées (…) quelques éléments de réponse mais quid de la méthode ? Quid de la grande ambition qui était celle que nous portions, et que nous continuons à porter, les « Zèbres » et les collectivités locales ? Il va falloir nous apporter des réponses, très concrètes sur comment on va faire (…) Je rappelle quand même que sur certains territoires, on est au bord de l’explosion sociale et qu’on a des chiffres tellement terrifiants qu’il va falloir apporter des choses beaucoup plus concrètes sur l’avenir de ces territoires. »

 

De son côté, Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’IFOP, explique que, dans les enquêtes faites par son institut de sondages, l’ancien ministre de la Ville est plutôt plébiscité : « Il y a une vraie confiance vis-à-vis de la figure de Jean-Louis Borloo, qui est un des rares hommes politiques qui apparaît comme capable d’apporter des résultats. » Interrogé sur la teneur des propositions d’Emmanuel Macron, le directeur général adjoint de l’IFOP, glisse : « Lorsqu’on regarde les principales mesures annoncées, on reste sur une logique quantitative (…), les Français attendent d’autres types de mesures, plus qualitatives : (…) du coaching des jeunes de quartiers (…), (d)es activités bénévoles. »

 

Après que les invités ont évoqué quelques pistes sur le sujet, Philippe Dallier conclut le débat avec gravité : « J’ai 55 ans. J’ai grandi dans le département de la Seine-Saint-Denis, je suis élu depuis des années maintenant et je perds mon optimisme. Bien évidemment, tout ne va pas de travers, tout n’est pas noir et négatif. Mais quand je regarde la tendance sur le long terme, je me dis que l’on s’enfonce. Ce département s’enfonce. Donc il est temps de passer aux actes. Sur le constat, il y a des tonnes de rapports sur la table. Il faut que le président de la République prenne des décisions. Et ça passera forcément par des moyens financiers (…) Si on ne règle pas le problème de nos banlieues (…) c’est la cohésion de la République qui sera en cause (…) Donc maintenant, j’attends des actes. »

 

Vous pouvez voir et revoir le débat d’OVPL, en intégralité :

 

Discours Banlieues : le blues des élus et des acteurs sociaux
27:42

 

 

Dans la même thématique

G7 summit in Borgo Egnazia
6min

Politique

Nomination des commissaires européens : « On constate qu’Ursula von der Leyen ne peut pas se passer du soutien de Giorgia Meloni », note un spécialiste des partis européens 

La Commission européenne devrait pouvoir entrer en fonction dès le 1er décembre après l’accord entre les trois principaux partis européens sur le collège des commissaires. Un accord qui illustre la place centrale de la droite européenne, prête à s’allier avec l’extrême droite.

Le

Discours  banlieues : « Consternant » selon Philippe Dallier
2min

Politique

Face au « désarroi » des collectivités, Karim Bouamrane, maire PS de Saint-Ouen, « appelle à la prise de conscience du premier ministre »

Alors que le gouvernement demande un effort budgétaire de 5 milliards d’euros aux collectivités – « 11 milliards » selon les élus – le socialiste Karim Bouamrane affirme que « Michel Barnier est totalement inconscient ». Le PS a organisé ce matin, devant le congrès des maires, un rassemblement pour défendre les services publics.

Le

Discours  banlieues : « Consternant » selon Philippe Dallier
3min

Politique

« Vous croyez que ça me fait plaisir de présenter le budget que je présente en ce moment ? » : échange tendu entre Michel Barnier et Patrick Kanner

Fustigeant les économies demandées aux collectivités territoriales dans le budget 2025, le président du groupe socialiste au Sénat a accusé le Premier ministre de « mettre à genoux les élus de la République au plan local ». « Je vous ai connu plus mesuré », lui a rétorqué Michel Barnier, sous les protestations de la gauche et les applaudissements de la majorité sénatoriale.

Le