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Déficits : « La France qui se moque de ses engagements européens, qui ment, qui triche, c’est fini » répond Bruno Le Maire à la Commission
Par Public Sénat
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Après les députés, les sénateurs attaquent l’examen du budget 2018. Ce projet de loi de finances 2018 est le premier budget du quinquennat Macron. Le chef de l’Etat a voulu en faire un marqueur fort.
L’actualité alimente le débat de l’examen du PLF. Hier, la Commission européenne a mis un carton jaune au gouvernement Français. Elle a exprimé ses doutes quant à la capacité de Paris d’atteindre ses objectifs en matière de réduction du déficit, malgré les économies décidées. Selon Bruxelles, la prévision de la France pour 2018 présente un « risque de non-conformité ». Un critique qui tombe mal pour l’exécutif, alors qu’Emmanuel Macron fait de l’Europe et du respect des règles du pacte de stabilité un marqueur de sa politique…
Devant les sénateurs, Bruno Le Maire a voulu rassurer la Commission. Il a répété la volonté sa « détermination totale, (et) celle du Président, de tenir nos engagements européens. Nous respecterons les règles du déficit en 2017 et nous serons en dessous de la règle des 3% ». Le ministre ajoute, péremptoire :
« La France qui se moque de ses engagements européens, c’est fini. (…) La France qui ment, la France qui trompe, la France qui triche, c’est fini ».
Alors que la majorité sénatoriale LR-UDI compte modifier le texte – suppression totale de l’ISF, abandon de la suppression de la taxe d’habitation, relèvement du plafond du quotient familial, économies supplémentaires – Bruno Le Maire a défendu l’équilibre du texte. « Le projet de loi finances s’inscrit dans une stratégie globale, clairement annoncée par le Président pendant la campagne et soutenue par les Français : transformer le modèle économique de notre pays » a défendu le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, qui prévient : « Nous irons jusqu’au bout dans cette transformation nécessaire ». Le budget prévoit d’alléger la fiscalité du capital avec la mise en place d’un prélèvement forfaitaire unique, ou « flat tax », de 30%. Le gouvernement réforme et allège aussi l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF).
Des décisions qui ont amené la gauche à qualifier Emmanuel Macron de « Président des riches ». Le président PS de la commission des finances du Sénat, Vincent Eblé, a pu appuyer la démonstration en obtenant de Bercy, comme il en a le droit, les chiffres de Bercy sur l’ISF et la « flat tax ». Bilan : les 100 contribuables les plus riches tireront un gain de 1,5 million d’euros chacun de la réforme. Soit un « cadeau fiscal » de 150 millions d’euros, au total.
« Je refuse cette caricature du budget que nous portons, que le budget du Président serait un budget pour les riches »
Bruno Le Maire s’inscrit en faux contre cette vision : « Je refuse cette caricature du budget que nous portons, (…) que le budget du Président, du premier ministre, serait un budget pour les riches. C’est un budget pour les Français, le travail, l’emploi. Car les décisions fiscales que nous prenons permettront aux entrepreneurs de créer l’emploi dont les Français ont besoin » a soutenu le ministre de l’Economie. « Nous allons alléger la fiscalité sur le capital pour récompenser le risque, récompenser l’investissement » explique-t-il. Pour le gouvernement, c’est un pari. Mais dont la réussite n’est pas assurée. Tout dépend de la volonté d’investir… ou pas.
Avant de conclure sa présentation, Bruno Le Maire a posé la question : « Comment éviter que les riches soient toujours plus riches et les pauvres toujours plus faibles ? » Ce qui a fait sauter de leur siège les sénateurs communistes. « Mais Madame et Monsieur les sénateurs, ce n’est certainement pas en redistribuant l’argent que nous n’avons pas, que nous arriverons à lutter contre la pauvreté et les inégalités dans notre pays ». Les sénateurs et le ministre pourront en débattre pendant plus de deux semaines.