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Constitution de 1958 : un texte bien gardé
Par Juliette Beck
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Les Archives Nationales
Notre Constitution, document bien gardé de la République est entreposée au Grand dépôt des Archives Nationales au sein même de l’Hôtel de Soubise situé dans le 3e arrondissement de Paris. Ce lieu est l’un dès plus prestigieux et emblématique de l’histoire, car il rassemble en son sein les documents et autres objets qui constituent l’histoire de France. Au cœur de ce bâtiment Marie Ranquet, conservatrice des Archives Nationales nous fait découvrir l’armoire de fer.
Derrière deux lourds panneaux de chêne massif, est niché un coffre-fort exécuté sur ordre de l’Assemblée constituante du 30 novembre 1790. Pour découvrir les secrets de l’histoire de France, il ne faut pas moins de trois clés, à l’époque elles étaient conservées par trois membres de l'Assemblée nationale pour assurer une totale sécurité. Initialement destiné à accueillir les timbres et planches employés dans la fabrication des assignats, il abrite aujourd’hui les témoignages de l’histoire de France : les Constitutions successives, les décrets révolutionnaires, les testaments des rois, le mètre étalon ou le kilogramme en cuivre.
La Constitution
La Constitution dort paisiblement depuis soixante ans dans une de ces nombreuses boîtes de métal rouge et or méticuleusement empilées les unes sur les autres. De ce texte, il existe 10 exemplaires pour que chaque acteur garant de la constitution en ait un duplicata. Ce sont des exemplaires dits originaux, c'est-à-dire qu’ils ont le signe de validation ainsi que la signature du gouvernement et du Président de la République. Loin des formes que l’on pourrait imaginer pour un texte de cette importance « cet exemplaire de prestige de la Constitution, ressemble à un simple livre » décrit Marie Ranquet.
À peine 12 pages dont 2 pages de signatures, rassemblent les 80 articles qui régissent la République, de l’élection du Président au rapport entre le parlement et le gouvernement jusqu’au processus de vote des lois, tout tient en une dizaine de pages. « Elle concerne beaucoup de sujets, mais en un texte ramassé, aujourd’hui, on aurait tendance à avoir un ensemble plus important » explique la conservatrice.
Les signataires
Ce qui frappe lorsque l’on regarde de plus près les deux dernières pages, ce sont les signatures. Le premier à signer est le Président de la République en l’occurrence René Coty, puis le Premier ministre et les membres du gouvernement de l’époque. Marie Ronquet constate que « Dans la mise en pages, c’est très frappant, Charles de Gaulle signe vraiment en plein milieu, à la fois en largeur et en hauteur de la page ». Au-delà de cette signature centrale du Général, la conservatrice, explique « Pour autant la vraie autorité promulguant la constitution, c’est le Président (NDLR : à l’époque René Coty). Et c’est tout le jeu entre René Coty et Charles de Gaulle ».
Le fruit de son époque
Cette Constitution est le juste fruit de son époque. En 1958, l’idée d’un apparat particulier autour d’un document officiel n’est pas en accord avec la dynamique voulue par De Gaulle, contrairement à d’autres documents comme la Constitution de la IIe République écrite sur un parchemin précieux. Ici le fonctionnel prime sur l’apparat. La période de la rédaction est un temps accéléré, après trois mois de travail sur le texte, une fois signé, il faut rapidement mettre en place les institutions pour que le pays reprenne son cours normal.
L’enchaînement de l’élection présidentielle qui survient 2 mois après provoque aussi cette hâte, le Général se tourne vers le futur. « Pensée par de Gaulle et faite pour lui, c’est une victoire personnelle, ce « oui » au référendum est un formidable vote de confiance ». Et cette confiance le Général de Gaulle la confirmera d’autant plus avec sa victoire à la présidentielle le 21 décembre 1958 avec plus de 78 % des voix.