Alors que les députés PS soutiennent l’abrogation de la réforme des retraites portée par La France insoumise, qui efface également le mécanisme mis en place par l’ancienne ministre de la Santé Marisol Touraine sous François Hollande, le sénateur Bernard Jomier (Place publique), appelle les parlementaires de gauche à ne pas aller trop loin face aux enjeux démographiques.
Commémoration de l’abolition de l’esclavage : tous les temps forts en vidéos
Par Public Sénat
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12h35. François Hollande : « c'était aussi une transmission »
Sens des commémorations, passation de pouvoir avec Emmanuel Macron, avenir politique et personnel : en marge de son dernier discours de cérémonie officielle tenu en tant que président de la République, François Hollande s’est livré au micro de Public Sénat et France Ô.
« Il y a toujours une utilité, c’est se poser cette même question qui revient sans cesse : comment puis-je être utile à mon pays. Eh bien, c’est à cette question que je vais répondre maintenant en réfléchissant, en travaillant, en produisant, et en intervenant quand ça me paraîtra utile. »
12h00. François Hollande : « Il vous revient maintenant, M. le président, cher Emmanuel, de porter ce message »
Dans un discours très politique, aux allures de testament, François Hollande a semé les conseils et les recommandations à son successeur, le nommant d’abord au début «monsieur le président élu » avant de le désigner par « monsieur le président ».
Trois jours après le second tour, qui a vu s’opposer Emmanuel Macron à Marine Le Pen, François Hollande a appelé le futur président à « continuer à réconcilier, rassembler et réunir les Français » :
« Nous devons continuer à nous battre contre les divisions qui déchirent les peuples, y-compris ici, contre les discours qui jettent les uns contre les autres, contre les intégrismes, contre les obscurantismes, contre les communautarismes. Il y a encore beaucoup à faire M. le président. »
Rendant un hommage à Jacques Chirac, qui a été le premier à présider ces cérémonies du 10 mai, mais aussi saluant Christiane Taubira, à l’origine de la loi du 21 mai 2001 instituant cette journée, François Hollande a rappelé tous ses déplacements au cours desquels il avait fait preuve d’un devoir de mémoire et plusieurs reconnaissances officielles : de Montreuil-Bellay (Maine-et-Loire), pour rendre hommage aux gens du voyage internés par le régime de Vichy, à Papeete, concernant les essais nucléaires en Polynésie, en passant par la rafle du Vél’ d’Hiv.
« C'est cette grande France que vous devez continuer à réconcilier » - François Hollande à Emmanuel Macron
« Il faut toujours avoir un esprit de résistance et de vigilance. La même France qui peut être glorieuse peut parfois retomber dans ses errements. Il y a toujours des tentations, il y a toujours des forces plus ou moins obscures qui essayent de tirer la France là elle ne veut pas aller mais où est parfois apeurée », a-t-il averti :
Le chef de l’État a également donné des détails sur la future Fondation en mémoire de l'esclavage qui naîtra officiellement en 2018. « Son siège sera à l'hôtel de la Marine, là où Victor Schœlcher a signé le décret d'abolition de l'esclavage il y a 169 ans », a-t-il annoncé. Son ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault prendra la tête de cette future institution.
« La France incarne un idéal, un mode de vie, une culture », a conclu le président dont le mandat s’achève dimanche. « Elle porte un message qui n’est pas différent des autres mais qui a été porté peut-être plus tôt qu’ailleurs et avec des mots que nous avons inventés : les droits de l’homme, l’égalité ». François Hollande a encouragé Emmanuel Macron à porter « le projet de la République » et le « message de la France » durant son mandat :
12h45. Jean-Marc Ayrault : « Il faut dire des vérités mais aussi se projeter dans l’avenir. »
L’actuel ministre des Affaires étrangères présidera la future fondation pour la mémoire de l’esclavage, des traites et de leurs abolitions, qui sera créé en 2018. Il a précisé au micro de Public Sénat quelles seraient ses missions : il s’agira de faire « travail de mémoire, de recherche, mais aussi un travail pédagogique, en associant des élèves ». Il a ajouté qu’un mémorial sera créé à Paris, à la mémoire des esclaves. La fondation aura également comme rôle de « mettre en réseau tous les lieux de mémoire » qui existent en France. Enfin, il s’agira d’opérer pour « le rapprochement et le dépassements des conflits de mémoire entre la France, l’Europe, l’Amérique et l’Océanie ».
C’est à la fois un « travail d’Histoire et de réconciliation », insiste t-il. Et de conclure « Si on veut construire des sociétés plus solidaires et fraternelles, il faut dire des vérités mais aussi se projeter dans l’avenir. »
12h40. Gérard Larcher salue « présence fidèle » de François Hollande malgré des « divergences »
Le président du Sénat considère que le discours de François Hollande s’inscrit dans « la continuité d’une action et d’une volonté qui a commencé au moment de la Révolution française ». Il salue sa « présence fidèle », malgré des « divergences ». « Quand les moments étaient essentiels nous nous retrouvions. »
« Le monde et la société sont trop souvent déchirés, en désarroi, comme on l’a vu pendant cette campagne présidentielle. Nous ne pouvons pas l’oublier nous qui avons des responsabilités politiques », a-t-il ajouté.
12h30. La ministre des Outre-Mer Ericka Bareigts s'exprime
« Nous avons posé les bases, maintenant il faut transformer cela en réalité dans la vie quotidienne des gens » a affirmé la ministre des Outre-Mer. Elle assure que « le combat pour la reconnaissance de la diversité continue à être mené. »
11h45. Discours de Gérard Larcher
Le président du Sénat s’est félicité d’un « dialogue constructif » avec le Président Hollande, et ce malgré des « divergences ». Il appelle désormais à ce que ce dialogue « s’inscrive dans la continuité » avec « celui qui a l’honneur de succéder à François Hollande ».
« Je n’oublie jamais que je suis le successeur d’un petit-fils d’esclave, le président Gaston Monnerville et cette mémoire-là est présente en permanence dans la vie du Sénat comme un témoignage de ce que nous devons être », a-t-il ensuite confié.
Selon lui, cette journée de commémoration doit être plus qu’un simple devoir de mémoire, à savoir « un facteur de cohésion nationale dans une France qui est l’objet de tant de fractures et de divisions ». « L’esclavage et la traite négrière trouvent leur insupportable justification morale et intellectuelle dans l’idée d’une race supérieure ou de races inférieures en contradiction absolue avec notre idéal républicain », a ajouté le président du Sénat.
Comme Jacques Toubon l’a rappelé avant lui, il rappelle que « la lutte contre l‘asservissement et celle contre le racisme sont encore des combats que nous avons à mener au quotidien, avec exigence et jamais avec accommodement ».
Enfin, il a appelé à « ne pas oublier ces enfants, femmes et hommes qui font aujourd’hui l’objet d’une exploitation barbare de la part de Daesh ou de Boko Haram ».
11h25 : Séance de selfies pour François Hollande
Le président de la République s’est laissé tenter par quelques selfies avec des collégiens qui ont mené un projet sur l’histoire de l’esclavage.
11h10. François Hollande à Gérard Larcher : « Emmanuel restera là… Silencieux »
F. Hollande : « On va d’abord voir l’exposition ?
G. Larcher : « Non on dépose les gerbes. Puis on va voir l’exposition et ensuite je vous accueille et il y a votre discours. Comme d’habitude, le scénario habituel. »
F. Hollande : « Et Emmanuel restera là… Silencieux »
G. Larcher : « Il s’entraine ? »
F. Hollande : « Il se prépare »
E. Macron se joint à la conversation : « Oui oui j’organise »
11h05. Arrivée de François Hollande
11h00. Emmanuel Macron arrive au Jardin du Luxembourg
Le Président élu a notamment salué le président du Sénat Gérard Larcher et celui de l’Assemblée nationale Claude Bartolone. De nombreux ministres du gouvernement actuel sont également présents.
10h45. Christiane Taubira : « C’est une cause que je porte avec humilité »
Christiane Taubira est l’ancienne députée à l’origine de la proposition de loi du 21 mai 2001. Cette loi mémorielle a reconnu la traite et l’esclavage comme un crime contre l’humanité et avait institué le 10 mai comme journée de commémoration de l’abolition la République.
Au micro de Public Sénat et France Ô, l’ancienne Garde des Sceaux a insisté sur l’article 2 du texte, qui indique que les programmes scolaires et la recherche en histoire doivent accorder à la traite négrière et à l'esclavage « a place conséquente qu'ils méritent ».
« Il faut que nous nous assurions que cette histoire est vraiment enseignée dans les meilleures conditions. » - Christiane Taubira
« C’est une cause que je porte avec humilité », a-t-elle indiqué.
10h35. Jacques Toubon : « Les droits fondamentaux bafoués par l’esclavage ça existe encore : on appelle ça l’esclavage moderne. »
Le défenseur des droits Jacques Toubon, qui a « participé à ce que cette journée de commémoration existe et à ce que la loi Taubira soit votée » s’est dit particulièrement concerné « au titre de la lutte contre les discriminations » et rappelle que « nous portons l’abolition de l’esclavage en héritage ».
Il estime que « les droits fondamentaux bafoués par l’esclavage ça existe encore : on appelle ça l’esclavage moderne » et ajoute que « cela existe y compris sur le territoire métropolitain de la République ».
« Nous devons absolument éradiquer les discriminations » fondées sur l’origine, conclut-il.
Cérémonie de la Journée nationale des mémoires de l'esclavage, des traites et de leurs abolitions au jardin du Luxembourg
Ce sera le dernier discours officiel du président de la République. François Hollande va présider ce matin la cérémonie de commémoration de la 12e journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions. L’événement est à suivre en direct sur notre antenne à partir de 10h30.
Emmanuel Macron, trois jours après son élection, assistera à la cérémonie, aux côtés de Gérard Larcher, président du Sénat, de plusieurs ministres ou encore de Christiane Taubira, l’ancienne Garde des Sceaux.