Castaner reconnaît la réquisition de masques à l’aéroport de Bâle-Mulhouse

Castaner reconnaît la réquisition de masques à l’aéroport de Bâle-Mulhouse

Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a reconnu vendredi la réquisition par les services de l'Etat de millions de...
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a reconnu vendredi la réquisition par les services de l'Etat de millions de masques importés de Chine à l'aéroport de Bâle-Mulhouse, au détriment de commandes des collectivités locales, en raison de livraisons arrivées incomplètes.

"La manœuvre opérée a pris la forme d’une réquisition. Sur le fond, il s’agit d’une affectation prioritaire des masques organisée par l’État, au profit de ceux dont nous considérions qu'ils en avaient le plus besoin : les personnels de santé", a déclaré le ministre dans une interview au quotidien régional l'Est Républicain.

"L’État a donc bien priorisé la satisfaction des soignants et des malades, parmi les différents clients de ce fournisseur", a-t-il ajouté.

Lors des questions au gouvernement au Sénat mercredi, interrogé à ce sujet, Christophe Castaner, sans nier les faits, avait affirmé qu'il n'y avait "pas eu de réquisition ni par l'armée ni par qui que ce soit", mais qu'il s'agissait "de fournir en priorité le personnel soignant de la région du Grand Est".

"Il n'est pas question qu'il y ait de guerre de masques entre les collectivités territoriales et l'Etat", avait-il ajouté.

Jeudi, l'Est Républicain avait cependant publié une photo de l'arrêté "portant réquisition de masques chirurgicaux dans le cadre de la gestion du Covid-19", signé par le préfet du Haut-Rhin.

La présidente socialiste de Bourgogne-Franche-Comté, Marie-Guite Dufay, avait dénoncé lundi une réquisition "sans concertation, ni même information préalable" de millions de masques sur le tarmac de l'aéroport de Bâle-Mulhouse à l'arrivée la veille d'un avion en provenance de Chine.

Le même importateur avait pris des commandes de l'Agence régionale de santé Grand Est, qui approvisionne les professionnels de santé, mais aussi des régions Grand Est et Bourgogne Franche-Comté et du département des Bouches-du-Rhône.

Or le nombre de masques livrés était inférieur à l'ensemble des commandes, puisque l'avion "contenait seulement 3,6 millions de masques - soit un volume inférieur au solde dû par l'importateur à l’État - qui ont été pris en charge par la préfecture de la zone de défense et de sécurité Est avec le concours de moyens logistiques de l’armée de terre", avait expliqué la préfecture du Grand Est dans un communiqué lundi.

Jeudi, lors d'une audition devant la mission parlementaire sur l'épidémie de Covid-19, Christophe Castaner avait fait valoir qu'il n'y avait "pas de mise en cause du choix (du préfet), mais de la méthode" utilisée, qualifiée "d'inopportune".

Il a affirmé avoir dit, en début de semaine, à l'ensemble des préfets lors d'une visioconférence, que "la méthode était inopportune et qu'il n'était pas question que cela se reproduise".

"Nous aurions dû être plus prévenants avec les collectivités locales (...) Je m’en suis excusé car je sais que l’intention des préfets et de l’ARS était de faire au mieux", a-t-il réitéré vendredi, répondant à l'Est Républicain.

La région Bourgogne Franche-Comté a annoncé vendredi avoir réceptionné un premier million de masques chirurgicaux sur les quatre millions commandés.

"Il s’agit d’une première livraison arrivée à Marseille, dont la majeure partie servira à équiper les Ehpad et les services de soins à domicile", a indiqué la région dans un communiqué. Transportés jusqu'à Dijon par camion, les masques vont être distribués aux conseils départementaux de la région qui en assureront la répartition dans les établissements médico-sociaux.

Dans la même thématique

Paris : Hearing of Elisabeth Borne at French Senate
7min

Politique

Dérapage du déficit : les moments clés de la mission d’information du Sénat qui étrille les gouvernements passés

Série. Retour sur les temps forts parlementaires de 2024 au Sénat. En mars dernier, le rapporteur général de la commission des finances du Sénat se rendait au ministère de l’Economie pour enquêter sur la dégradation du déficit de la France. C’est le point de départ d’une des missions d’information les plus marquantes de cette année 2024. Retour en six dates sur ces travaux, ponctués d’auditions musclées.

Le

Paris, Matignon : minute of silence
5min

Politique

Gouvernement Bayrou : « Il y a une forme d’impasse stratégique », juge le constitutionnaliste Benjamin Morel

Alors que le gouvernement de François Bayrou doit être annoncé à 18h30, les principales interrogations concernent la durée de vie de cette future équipe. En effet, le Premier ministre s’appuie sur le même socle politique que son prédécesseur et souhaite reprendre les travaux de Michel Barnier sur le budget. Pour le même résultat ? Entretien avec Benjamin Morel, maître de conférences en droit public à l’université Paris-Panthéon-Assas.

Le