Carlos Ghosn, PDG de Renault-Nissan et un des plus grands patrons d’industrie au monde, a été arrêté au Tokyo, accusé de malversations par la justice après une enquête interne. Le grand patron aurait « déclaré des revenus inférieurs au montant réel pendant des années » selon le rapport, ainsi que « de nombreuses autres malversations, telles que l’utilisation des biens de l’entreprise à des fins personnelles ». Le conseil d’administration prévoit de le démettre de ses fonctions.
Eric Bocquet estime que « la question de la démission se pose ». Il considère que « les Japonais ont été hyper réactifs » et que, si l’affaire a éclaté, c’est qu’ils avaient « des éléments conséquents ». Pour revenir sur la formule d’Emmanuel Macron, qui s’était déclaré vigilant sur la situation de Renault, il conseille de « dépasser le stade de la vigilance et agir de manière spectaculaire ». Pour lui, il est clair que « les Japonais ont des éléments probants » qui doivent amener à une saisie de la justice française. Il n’est toutefois pas étonné, considérant cette affaire comme « un cas de plus ».
« C’est la goutte de carburant qui fait déborder le vase du mécontentement »
Il met en parallèle « deux mondes différents : celui des gilets jaunes, qui veulent un peu plus d’argent pour vivre un peu moins mal et celui des PDG, qui ont vu leur rémunération augmenter de 14 % ». Le sénateur communiste considère qu’il y a « un problème de répartition de la richesse » dans le pays, entre « des rémunérations stratosphériques à 34 000 € par jour pour Carlos Ghosn et, de l’autre côté, la pauvreté ». Pour lui, le malaise en France est « très profond » et les choses ne peuvent pas continuer ainsi. Il déclare que la hausse du prix du diesel est « la goutte de carburant qui fait déborder le vase du mécontentement ». Le gouvernement a mis du temps à réagir et « aurait tort de sous-estimer ce qu’il se passe ».
Il considère que « le gouvernement n’est pas sourd mais autiste » face aux problèmes des Français. Le pouvoir « communique beaucoup mais n’agit pas ». Il est dans « un tango du nouveau monde ; deux pas en avant et trois en arrière ». Il a l’impression que le gouvernement Philippe « donne d’une main pour reprendre de l’autre ». Les mesures annoncées sont des « mesurettes périphériques » qui « ne posent pas les questions de fond ». Par exemple, changer de voiture suppose d’« avoir un salaire pour pouvoir le faire, pour pouvoir emprunter à la banque », ce qui impose de « poser la question des salaires et du niveau des retraites dans ce pays ».