Face à la polémique sur le recours par l’Etat aux cabinets de conseil – et notamment McKinsey – la défense du chef de l’Etat et du gouvernement semble avoir du mal à convaincre. « Le Président de la République traite le sujet avec une forme de dédain et dit que l’on doit venir le chercher au pénal. Mais la question n’est pas celle de la légalité. Il n’a même pas l’air de comprendre ce qui lui est reproché », déplore Olivier Faure. Sur le fond, le premier secrétaire du Parti Socialiste dénonce « une privatisation d’une partie de la décision de l’Etat » dans la mesure où « ce sont des entreprises privées selon des logiques propres au secteur privé, qui viennent définir en lieu et place de la fonction publique ce qu’est l’intérêt général. »
« On a frappé au portefeuille des Français modestes sous l’égide de cabinets américains »
Le gouvernement défend un recours à des compétences spécifiques nécessaires à des missions ponctuelles. « Vous pensez vraiment que les missions remplies par McKinsey étaient des missions que l’on ne pouvait pas remplir [en interne] ? » répond Olivier Faure. « Est-ce qu’on avait besoin d’un cabinet privé pour nous dire qu’il fallait baisser les APL des Français ? » Le premier secrétaire du PS « comprend que McKinsey fasse ce choix », qui « correspond à leur logique. » Mais d’après lui, « on a frappé au portefeuille des Français modestes sous l’égide de cabinets américains, qui ont leur propre subjectivité, leur propre modèle, qui n’est pas celui des ‘jours heureux’ du Conseil National de la Résistance (CNR). »