Alors que les députés PS soutiennent l’abrogation de la réforme des retraites portée par La France insoumise, qui efface également le mécanisme mis en place par l’ancienne ministre de la Santé Marisol Touraine sous François Hollande, le sénateur Bernard Jomier (Place publique), appelle les parlementaires de gauche à ne pas aller trop loin face aux enjeux démographiques.
Benoît Hamon : ce qu’il faut retenir de la campagne du vainqueur du premier tour
L’ancien porte-parole du Parti socialiste s’est progressivement imposé dans la campagne avec un programme très à gauche.
Par Public Sénat
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Son programme, en cinq mesures emblématiques :
- La création progressive d’un revenu universel d’existence est probablement la mesure de son programme qui a été la plus débattue lors de la campagne. Elle a concentré les attaques de ses adversaires lors du troisième débat télévisé de la primaire. Et sera au centre du débat d’entre-deux-tours ? Très critiqué par Manuel Valls, qui l’accuse de mettre en place une « société du farniente », Benoît Hamon veut doter, à terme, chaque Français d’un revenu de 750 euros, dès l’âge de 18 ans. Dans un premier temps, le candidat veut mettre porter le RSA à 600 euros, et le verser aux jeunes, sans condition de revenus.
- L’abrogation de la loi Travail. Benoît Hamon fait partie des 56 députés qui ont signé une motion de censure de gauche en mai 2016 contre la loi Travail. Parmi eux, 28 étaient membres du groupe socialiste. Benoît Hamon veut notamment rétablir la hiérarchie des normes, et redonner au code du travail sa suprématie sur les accords de branche ou d’entreprise.
- Marqué par l’adoption au forceps de la loi El Khomri, il propose l’inscription dans la Constitution d’un « 49.3 citoyen ». Objectif : « faire entendre sa voix » et « mettre fin à la démocratie intermittente ». Ce pouvoir d’initiative citoyenne permettrait à 1% du corps électoral de déposer devant le Parlement une proposition de loi, ou, d’interrompre l’application d’une loi adoptée par le Parlement pour la soumettre à référendum.
- « Je ne conçois plus d’être socialiste sans être écologiste ». La phrase devient sa marotte au cours des dernières semaines de campagne. Le candidat propose notamment un « plan massif d’investissements dans la rénovation énergétique des bâtiments ». C’est d’ailleurs la question écologique qui est beaucoup revenue dans son discours ce dimanche 22 janvier.
- La création d’un visa humanitaire. « Nous n’avons pas été à la hauteur » sur la question de l’accueil des réfugiés : Benoît Hamon a cultivé sa différence avec Manuel Valls sur ce point lors du deuxième télévisé. « La France doit être en mesure de les accueillir et les protéger », insiste Benoît Hamon dans son programme. Le visa qu’il veut créer offrira, selon lui, une « une voie d’accès légale et sécurisée au territoire français, pour un accueil et une protection temporaire ».
Cinq moments forts de sa campagne :
- 16 août 2016 : Il annonce sa candidature à la primaire sur France. Et prend de court Arnaud Montebourg, qui a choisi comme date son traditionnel rendez-vous de la Fête de la rose, à Frangy-en-Bresse. Soit cinq jours après.
- 9 décembre 2016 : Premier moment fort d’exposition lors de son passage à l’Émission Politique sur France 2. Malgré une audience décevante (1,7 million de téléspectateurs, soit 8% de part d’audience), la plus basse pour une émission de ce type sur France 2 en cinq ans, le candidat se montre toutefois convaincant. « Ce que je sens monter me rend assez confiant », dira-t-il le lendemain devant la presse. Moins d’une semaine après, il réunit son premier grand meeting à Paris, au gymnase Japy. Son camp revendique 2500 personnes présentes.
- 18 janvier 2016 : Démonstration de force pour Benoît Hamon, par meetings interposés à Paris, et qui vient conclure un tour de France long de plusieurs mois. Arnaud Montebourg réunit 2000 personnes, Benoît Hamon 3000. « Le débat s’est structuré sur les propositions que nous avons mises sur le devant de la scène », se satisfait-il.
- 19 janvier 2016 : Il est jugé candidat le plus convaincant à l’issue du troisième débat de la primaire, par 29% des téléspectateurs (sondage Elabe pour BFMTV). Une nouvelle fois encore, sa proposition de revenu universel concentre les interventions des uns et des autres. «Il faut en finir avec la vieille politique. Les mêmes recettes, les mêmes querelles », livre-t-il en conclusion. Comme après les deux premiers débats, il est le candidat à engranger le plus de nouveaux fans sur les réseaux sociaux.
- 22 janvier 2016 : Il crée la surprise en virant en tête du premier tour. Avec plus de 36% des voix au premier tour de la primaire, il devance l’ancien Premier ministre Manuel Valls. Se disant « heureux » de débattre à nouveau contre le projet de Manuel Valls, il fait de sa victoire « la première brique » de la reconstruction de la gauche.
Son CV politique, en cinq dates :
- 2003 : Il anime le courant baptisé « Nouveau parti socialiste », aux côtés d’Arnaud Montebourg, Vincent Peillon et Henri Emmanuelli.
- 2008-2012 : Il devient porte-parole du Parti socialiste, alors dirigé par Martine Aubry. Au congrès de Reims, sa motion « reconstruire l’espoir à gauche » avait terminé quatrième sur six, réunissant 22,6% des suffrages.
- Juin 2012 : Il est élu député de la 11e circonscription des Yvelines
- 2012-2014 : Il est ministre délégué à l’Économie sociale et solidaire.
- 2014 : Ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, durant un peu moins de cinq mois. Un passage-éclair rue de Grenelle, mais qui marquera son programme, très engagé sur l’Éducation. En désaccord avec la politique économique du gouvernement, il quitte le gouvernement en août 2014.