Audiovisuel public : le sénateur André Gattolin veut mettre fin à la nomination des dirigeants par le CSA

Audiovisuel public : le sénateur André Gattolin veut mettre fin à la nomination des dirigeants par le CSA

Le sénateur (La République en Marche) André Gattolin a déposé une proposition de loi pour réformer le mode de nomination des dirigeants de l’audiovisuel public. Ces derniers ne seraient plus nommés par le CSA mais par les conseils d’administration de chaque société.
Alexandre Poussart

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

Réformer l’audiovisuel public par le haut. André Gattolin, sénateur (La République en Marche) des Hauts-de-Seine a déposé une proposition de loi pour modifier le mode de nomination des dirigeants de l’audiovisuel public. Son texte prévoit que les dirigeants ne soient plus nommés par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) mais par les conseils d’administration de chaque société, c’est-à-dire France Télévisions, Radio France et France Médias Monde (RFI et France 24).

Manque de transparence dans les nominations du CSA

En 2013, François Hollande avait mis fin à la nomination des dirigeants de l’audiovisuel public par le président de la République et redonné ce pouvoir au Conseil supérieur de l’audiovisuel. Pour le sénateur Gattolin, co-auteur d’un rapport sur l’audiovisuel public en 2015, les nominations par le CSA “ont été marquées par une procédure complexe et opaque, un manque évident de transparence et de multiples critiques émanant de divers acteurs impliqués dans ce processus”.

Des présidents nommés par les conseils d’administration

Audiovisuel public : un sénateur propose de réformer le mode de nomination des dirigeants
00:29

C’est pourquoi sa proposition de loi prévoit une nomination des présidents par les conseils d’administration de ces sociétés. Le texte permet aussi que les conseils d’administration soient plus ouverts à la société civile, pour renforcer leur indépendance face au pouvoir politique. Ces personnalités civiles seraient nommés par le Premier ministre, avec l’accord du Parlement, pour garantir “un consensus autour des candidatures”.

“Delphine Ernotte fait du chantage au gouvernement”

Le sénateur est particulièrement sévère avec la présidente de France Télévisions Delphine Ernotte, nommée en 2015 par le CSA. Cette dernière fait l’objet d’une motion de défiance de la part des journalistes après l’annonce d’une réduction d’effectifs dans les rédaction du groupe. “Le gouvernement lui demande de faire des économies mais Delphine Ernotte fait du chantage en supprimant des postes de journalistes.”

Une grande réforme de l’audiovisuel public sera présentée par le gouvernement courant 2018.

Dans la même thématique

Paris: French Government Weekly Cabinet Meeting
5min

Politique

Pour Bruno Retailleau, les conditions sont réunies pour rester au gouvernement

Alors que François Bayrou souhaite pouvoir avoir le ministre de l’Intérieur sortant dans son équipe, Bruno Retailleau a obtenu les garanties qu’il attendait, selon l’entourage du ministre. Il est prêt à lâcher l’idée d’un grand texte immigration, qui susciterait une levée de boucliers, pour « saucissonner » les sujets via plusieurs propositions de loi. Globalement, les LR sont rassurés et devraient rester au gouvernement.

Le

Audiovisuel public : le sénateur André Gattolin veut mettre fin à la nomination des dirigeants par le CSA
4min

Politique

Retraites : « Si nous étions dans un pays véritablement démocratique, cette réforme serait déjà abrogée », dénonce Ian Brossat

C’est le signe d’ouverture vers la gauche qu’on retient de la réunion, ce jeudi 19 décembre, entre les différents représentants des partis politiques (hors Rassemblement national et La France insoumise) et François Bayrou. Le nouveau Premier ministre propose de remettre en débat la réforme des retraites, pour aboutir à un nouveau compromis avec les partenaires sociaux d’ici septembre. Sans nouvel accord, c’est la réforme adoptée en 2023 qui continuerait à s’appliquer. « Lorsque François Bayrou met tous les représentants de partis et de groupes autour de la table, je pense qu’il envoie un signal d’ouverture qui va le légitimer. Il est conscient de la situation politique inédite et il tend des mains », salue la députée Renaissance Eléonore Caroit, sur le plateau de Parlement Hebdo, au lendemain de la rencontre. « Au lieu d’avoir cette posture de contestation permanente, travaillons ensemble ! » « La première des choses, c’est de suspendre l’application de cette réforme, pour permettre aux 50 000 salariés qui devaient partir en retraite et qui en ont été empêchés cette année de pouvoir le faire », rétorque le sénateur communiste Ian Brossat. Une position partagée par l’ensemble des partis de gauche, à la sortie de la rencontre à Matignon la veille. Tous attendent davantage de compromis de la part du Premier ministre, avant de s’engager à ne pas le censurer. « Pour l’instant, il n’y a absolument rien qui garantisse à François Bayrou d’échapper à une motion de censure, parce que tout ce qu’il dit va dans le sens d’une perpétuation des politiques macronistes menées depuis 7 ans », fustige le sénateur communiste. Une position que dénonce vivement la députée Renaissance : « S’il faut revenir sur cette réforme, s’il y a des choses à améliorer, je suis tout à fait prête à ce qu’on en discute. Mais je pense qu’il faut qu’on arrête de polariser le débat. Au lieu d’avoir cette posture, cette attitude de renfermement et de contestation permanente, travaillons ensemble ! » Ian Brossat dénonce un « déni de démocratie » Ce n’est pas la première fois que le débat des retraites revient sur la table ces derniers mois. À la fin du mois de novembre, La France insoumise avait profité de sa niche parlementaire à l’Assemblée pour introduire une proposition de loi visant à abroger la réforme. Après des débats houleux, le texte n’avait pas pu être voté en raison du trop grand nombre d’amendements déposés par les groupes de la droite et du centre. « Lorsqu’ils ont eu la possibilité de voter aux dernières élections, les Français ont massivement soutenu des partis politiques qui s’engageaient à abroger la réforme. Quand ce sujet a, à nouveau, été débattu à l’Assemblée, les députés macronistes ont pratiqué l’obstruction pour éviter le vote d’une loi d’abrogation », dénonce Ian Brossat. « Si nous étions dans un pays véritablement démocratique, cette réforme serait déjà abrogée », ajoute-t-il, dénonçant un « déni de démocratie ». Une expression qui ne passe pas pour Eléonore Caroit. « C’est une réforme dont l’examen a pris trois semaines, vous pensez qu’elle aurait pu être abrogée dans une niche parlementaire ? C’est fantaisiste », fustige la députée. De son côté, François Bayrou a répété sur le plateau de France 2 après la rencontre à Matignon, qu’il était ouvert à une autre solution que le report de l’âge de départ de 62 à 64 ans pour financer le système des retraites. Le nouveau Premier ministre a notamment rappelé qu’il avait été « un militant de la retraite à points ».

Le

Audiovisuel public : le sénateur André Gattolin veut mettre fin à la nomination des dirigeants par le CSA
4min

Politique

« Consternés », « dépités », « enfumage » : après sa rencontre avec François Bayrou, la gauche menace plus que jamais le Premier ministre de censure

Les chefs de partis et de groupes parlementaires étaient reçus à Matignon par François Bayrou, qui promet de former un gouvernement « avant Noël ». Une rencontre dont les socialistes, écologistes et communistes ressortent sans avoir « trouvé de raison de ne pas censurer » le nouveau Premier ministre, rapporte Olivier Faure.

Le