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Arménie/ Azerbaïdjan : « Côté arménien, c’est sa survie qui est en jeu »
Par Steve Jourdin
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Mardi, les hostilités ont repris entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie. Avec plus de 200 morts dans les deux camps, il s’agit des pires affrontements depuis la guerre de 2020. A quoi est dû ce regain de tensions ?
Il faut d’abord noter que les hostilités n’interviennent pas dans la région du Haut-Karabagh, objet d’un lourd contentieux entre les deux pays, mais aux frontières de l’Arménie. Cette attaque surprise de l’armée azerbaïdjanaise survient à la suite d’accusations mutuelles de violation du cessez-le-feu de novembre 2020. Mais les relations sont si tendues et les modalités d’application du cessez-le-feu si complexes, que nous vivons dans une sorte de continuum de guerre entre les deux pays. Cette nouvelle poussée de violence n’est donc malheureusement pas une surprise, il faut simplement espérer que le calme va durer.
Y a-t-il un lien entre ces événements et la situation en Ukraine ?
Cette attaque coïncide effectivement avec l’annonce le week-end dernier de la perte de plusieurs milliers de kilomètres de terrain par la Russie face à l’armée ukrainienne. Il y a sans doute une volonté du côté de l’Azerbaïdjan de profiter de l’opportunité, car l’Arménie est alignée sur la Russie. Mais il y a également des raisons strictement locales : il existe toujours de bonnes raisons d’attaquer son ennemi.
Vladimir Poutine considère que cette région du Caucase relève de la sphère d’influence de la Russie. Moscou peut-il encore jouer le gendarme dans cette zone malgré ses difficultés en Ukraine ?
C’est une région très stratégique. Tous les pays limitrophes surveillent ce qu’il s’y passe. L’Iran observe de près la situation à sa frontière septentrionale, d’autant plus qu’elle compte une importante communauté azérie en son sein. La Turquie, qui fait partie de l’Otan, est quant à elle l’alliée de l’Azerbaïdjan. Elle a également ses intérêts propres.
C’est une zone géopolitiquement très chaude, dans laquelle la Russie joue traditionnellement le rôle de médiateur. Moscou a déployé des forces de maintien de la paix dans le Haut-Karabagh, mais son contingent est relativement limité. En fait, Vladimir Poutine se pose plutôt comme un arbitre entre les deux belligérants. En a-t-il encore les moyens malgré les lourdes pertes subies en Ukraine ? C’est difficile à dire, la situation est extrêmement confuse et instable.
Quels rôles peuvent jouer la France et l’Europe dans ce conflit ?
La France a des moyens de pression. Emmanuel Macron est d’ailleurs le premier chef d’Etat à avoir demandé un retour au calme. On peut difficilement en attendre moins car il y a une communauté arménienne importante en France. Il est en revanche peu probable que l’Union européenne prenne de grandes initiatives collectives, pour la bonne et simple raison qu’elle a signé à la mi-juillet un accord exceptionnel avec l’Azerbaïdjan afin de s’approvisionner en gaz et ainsi anticiper la fin du gaz russe sur le continent.
Est-ce qu’une véritable paix est possible entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie à moyen terme ?
Il faut l’espérer, mais aucun rapprochement n’est actuellement perceptible. Le conflit entre ces deux pays est loin d’être terminé. La chose la plus réaliste aujourd’hui est d’envisager une forme de stabilisation. Côté arménien, c’est la survie existentielle qui est en jeu. Le pays vit sous la menace d’une annexion de la partie sud de son territoire, annexion qui pourrait aboutir à une jonction entre l’Azerbaïdjan et la Turquie. Toute la zone est très instable, avec une logique de blocs au niveau régional et international qui met les petits pays du Caucase en porte-à-faux.