7 Français sur 10 sont contre : la part des Français opposés à la réforme des retraites progresse encore

7 Français sur 10 sont contre : la part des Français opposés à la réforme des retraites progresse encore

Selon une enquête Toluna Harris Interactive pour Public Sénat et l’agence AEF Info, réalisé ce 27 mars, la contestation de la réforme des retraites a atteint le niveau le plus élevé mesuré par cet institut.
Guillaume Jacquot

Par Public Sénat

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Un texte toujours plus impopulaire. A la veille d’une dixième d’action syndicale et de mobilisations dans les rues, le rejet contre la réforme des réformes s’accroît. Selon une enquête réalisée par Toluna Harris Interactive pour Public Sénat et l’agence AEF Info ce 26 mars, 69 % des Français sont défavorables au projet de loi. C’est une hausse de sept par rapport au précédent sondage du 14 mars, et sans un chiffre au plus haut depuis le début des mesures effectuées par Toluna Harris Interractive.

Haris Interractive - 27 mars 2023 - opposition au projet de loi

La perception des Français de la réforme se dégrade quel que soit ses aspects. Ils ne sont plus que 37 % à la qualifier d’indispensable (-7 points depuis le 14 mars), 23 % de juste (-5 points). Seulement 24 % des Français estiment qu’elle est compréhensible (-5 points), quand ils étaient encore 41 % le 17 janvier.

18 % des personnes interrogées approuvent le recours à la violence

Malgré l’adoption de la réforme le 20 mars au Parlement, le soutien de l’opinion publique vis-à-vis du mouvement social reste élevé : 70 % des personnes interrogées le soutiennent, et près de 6 Français sur dix souhaitent que les organisations syndicales poursuivent l’appel à la mobilisation (+3 points en deux semaines). Auprès des sympathisants de la France insoumise, ce souhait grimpe à 95 %, soit une progression de 10 points par rapport au 14 mars. Inversement, les sympathisants Renaissance sont plus nombreux à réclamer l’arrêt de la mobilisation (86 %, +10 points), tout comme chez les sympathisants LR (78 %, +7 points). Tout au long de la mobilisation, le regard positif des sympathisants Renaissance a progressivement décliné. Ils étaient 42 % à affirmer soutenir le mouvement de mobilisation le 17 janvier, ils ne sont plus que 27 % ce 26 mars.

Haris Interractive - 27 mars 2023 - Confiance

Cette enquête met aussi en évidence que 18 % des personnes interrogées approuvent le recours à la violence chez les manifestants (25 % chez les personnes soutenant le mouvement). La proportion est toutefois légèrement moins importante que celle enregistrée le 22 mars (20 %), à la veille de la neuvième journée d’action, émaillée dans certaines grandes villes d’incidents.

Haris Interractive - 27 mars 2023

Forte chute de la confiance accordée aux dirigeants de LR

Depuis le 14 mars, le soutien aux organisations syndicales s’est stabilisé. 50 % des Français disent faire confiance aux organisations syndicales (+ 1 point). La défiance envers les responsables politiques favorables à la réforme s’accroît, quant à elle, nettement. Seulement 25 % des personnes interrogées fait confiance au gouvernement (-4 points), 26 % au président de la République (-3 points), et 24 % aux dirigeants de la majorité présidentielle (-7 points). La plus grosse dégringolade concerne les Républicains, qui ont majoritairement soutenu le texte : seulement 20 % de l’échantillon interrogé disent leur faire confiance, un score qui s’écroule de 11 points en deux semaines. Les dirigeants de la NUPES ne semblent pas profiter de contexte social, puisque 25 % seulement des Français disent leur faire confiance, un niveau inchangé par rapport à la précédente enquête. La confiance dans le Rassemblement national recule de trois points, à 31 %.

Si les Français soutiennent en majorité le mouvement, peu tablent sur un scénario comme le retrait du CPE par l’exécutif en 2006. Ils ne sont que 28 % à penser que le texte ne sera pas promulgué et ne sera donc pas appliqué.

Méthodologie : Enquête réalisée en ligne le 27 mars 2023, sur un échantillon de 1137 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La méthode des quotas et le redressement ont été appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de résidence.

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