« C’est notre seule source de satisfaction de ce remaniement », n’hésite pas Sébastien Chenu quand on lui parle du remplacement d’Olivier Véran par Franck Riester à la tête du ministère des Relations avec le Parlement. L’ancien ministre de la Santé est en effet devenu hier porte-parole du gouvernement et il ne manquera pas au groupe Rassemblement national à l’Assemblée, c’est le moins que l’on puisse dire. « Olivier Véran était le plus mauvais casting possible pour les Relations avec le Parlement. Il pense, en opposition au Président de la République, que LFI et le RN ne sont pas républicains. Il était ce ministre qui refusait de saluer les députés du RN, il a bredouillé quelques mots lorsque Marine Le Pen lui a demandé s’il considérait que les députés RN étaient comme les autres », tacle ainsi Sébastien Chenu, vice-président RN de l’Assemblée nationale.
Motion de censure : « Remplacer Mme Borne par Mme Borne bis n’a aucun intérêt »
D’après lui, Olivier Véran « n’était pas à sa place pour gérer les relations avec le Parlement », notamment à cause de sa gestion de la crise sanitaire : « Il s’est assis sur les libertés des Français et a une conception restrictive de la République. » Le Rassemblement national devrait d’ailleurs déposer une proposition de loi de réintégration des soignants « virés par Olivier Véran » parce qu’ils n’étaient pas vaccinés. « On pourra voir qui se positionne et pourquoi, ce sera intéressant », lâche ainsi Sébastien Chenu. L’ancien ministre de la Santé est devenu l’homme à abattre pour le RN, jusqu’à ce que le parti se félicite de la nomination de son successeur, venu de la droite : « C’est quelqu’un qui n’a pas de retenue, il est resté un vieux militant socialiste sectaire. Il saura très bien raconter tous les jours que le gouvernement fait bien son boulot. Nous nous félicitons que Franck Riester, qui est un homme de retenue arrive là, ce sera un bien meilleur ministre des Relations avec le Parlement. »
C’est aussi un élément de plus dans la stratégie de communication du RN voulant à la fois incarner une opposition à la politique – et notamment sanitaire – d’Emmanuel Macron, tout en jouant le jeu des institutions. Sur le vote de confiance que ne demandera finalement pas Elisabeth Borne, par exemple, le RN « s’en remettra très bien », pour le vice-président de l’Assemblée nationale. « Je pense que cela aurait été une bonne manière de se soumettre à la confiance du Parlement, mais cela ne va pas changer fondamentalement les choses », tempère ainsi Sébastien Chenu, qui affirme que le groupe RN ne l’aurait pas votée, « mais aurait pu s’abstenir », selon le discours de politique générale tenu par la Première ministre. Sur la motion de censure qui sera vraisemblablement déposée par la gauche, ou au moins LFI, le RN veut là encore jouer la carte de l’institutionnalisation et de la respectabilité : « On n’arrive pas dans une institution pour tout casser. Remplacer Mme Borne par Mme Borne bis n’a aucun intérêt. »