Jean-Luc Mélenchon invite les socialistes à se méfier du Premier ministre François Bayrou. « Meurtri » par l’attitude des députés PS, qui ont refusé de voter la motion de censure portée par LFI cette semaine contre le nouveau gouvernement, l’ancien député des Bouches-du-Rhône a estimé que le Premier secrétaire Olivier Faure avait négocié « une combine pourrie » avec le locataire de Matignon, qui a accepté de rouvrir une négociation sur la réforme des retraites. « Tous ceux qui prennent Monsieur Bayrou pour une chiffe molle inconsistante se trompent, c’est un homme extrêmement résolu », a expliqué Jean-Luc Mélenchon au micro du Grand Jury RTL – Le Figaro – Public Sénat – M6 ce dimanche 19 janvier. « Et s’il peut lui arriver d’avoir des faiblesses physiques, sa manière de conduire sa politique est celle d’un guerrier », a-t-il souligné à propos du Palois qu’il connaît depuis de longues années et avec qui il partage le même âge. « Monsieur Bayrou est un homme habile, il est candidat à la prochaine élection présidentielle et il est en concurrence avec Monsieur Hollande », a encore estimé Jean-Luc Mélenchon. A propos du dossier des retraites, Jean-Luc Mélenchon parle « d’une négociation bidon ». « Jamais le Medef n’acceptera que l’on revienne sur la retraite à 64 ans, tout cela est une comédie », assure le triple candidat à la présidentielle, qui regrette l’absence de certains partenaires sociaux autour de la table des discussions.
Réforme des retraites : Franck Riester précise le calendrier parlementaire
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« L’objectif est toujours celui fixé par le Président de la République dans sa campagne : repousser l’âge légal à 64 ans en 2027 et à 65 ans en 2031. » Le cap est donc maintenu sur la réforme des retraites, mais Franck Riester veut tout de même miser sur « le travail de concertation » actuellement mené par l’exécutif. « On est dans cette phase de dialogue et de concertation, la Première ministre fera un bilan de cette concertation mi-décembre, en tout cas avant Noël, pour présenter ce qu’elle en tire comme enseignements », explique le ministre chargé des Relations avec le Parlement.
« Un texte sera présenté en début d’année prochaine, avec comme objectif l’entrée en vigueur à l’été 2023 »
Franck Riester a ainsi précisé le calendrier des mois suivants : « Un texte sera présenté en début d’année prochaine, et ensuite il y aura un travail au Parlement jusqu’à la fin de l’hiver ou au début du printemps, avec comme objectif une entrée en vigueur à l’été 2023. » « Cela ne veut pas dire que le report de l’âge légal s’appliquera uniformément à tout le monde dès l’été 2023, mais plutôt que les effets bénéfiques en termes de pouvoir d’achat des retraités ou de pénibilités puissent rentrer le plus vite possible en vigueur », s’empresse d’ajouter le ministre.
Un détail reste encore flou : le texte pourrait être un texte budgétaire (projet de loi de financement de la Sécurité sociale rectificatif, PLFSSR) ou bien un projet de loi classique. La différence, c’est que dans le cas d’un texte budgétaire, l’exécutif dispose d’un quota illimité de 49-3, alors qu’il ne peut en utiliser qu’un par session pour des projets de loi classiques.
« Dans l’absolu, un 49-3 peut être utilisé pour les textes classiques, mais notre méthode est de trouver une majorité »
« Dans l’absolu, un 49-3 peut être utilisé pour les textes classiques, mais notre méthode est de trouver une majorité. Je pense aux LR qui ont mis cette réforme au cœur de leur projet politique », détaille Franck Riester, qui veut en appeler à « celles et ceux qui sont convaincus de l’importance de réformer notre système par répartition. » Le ministre chargé des Relations avec le Parlement insiste et semble véritablement compter sur l’appui des Républicains : « Beaucoup de parlementaires LR veulent réformer le système des retraites pour les mêmes raisons que nous, donc voyons comment bâtir une majorité large au-delà de la majorité présidentielle. »
Par rapport à la réforme « systémique, très vaste et très ambitieuse et peut-être trop compliquée » qui avait échoué à l’hiver 2019-2020, Franck Riester veut croire que la réforme proposée dans ce deuxième quinquennat « permettra de rassembler, avec plus de simplicité. » Face aux probables mouvements sociaux qui seront déclenchés, Franck Riester estime que « personne ne pourra être surpris » que le gouvernement mène cette réforme, et que « les Français attendent que l’on prenne les décisions qui sont bonnes pour eux et pour le pays. »