La Commission européenne devrait pouvoir entrer en fonction dès le 1er décembre après l’accord entre les trois principaux partis européens sur le collège des commissaires. Un accord qui illustre la place centrale de la droite européenne, prête à s’allier avec l’extrême droite.
PMA : le sénateur Henri Leroy crée la polémique avec une référence à Mengele
Par Public Sénat
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Jeudi dernier, une vingtaine de sénateurs LR, à l’initiative d’Henri Leroy (Alpes-Maritimes) et de Sébastien Meurant (Val d’Oise) signaient une tribune dans Valeurs Actuelles pour s’opposer à l’extension de la PMA (procréation médicalement assistée) aux couples de même sexe. « Ce progressisme béat nous semble dangereux pour l’humanité. C’est bien au nom du progrès scientifique que l’eugénisme a été promu à la fin du XIXe siècle et au début du XXe, avec les conséquences catastrophiques que l’on a connues lorsqu’un pouvoir totalitaire s’est emparé de cette théorie » s’inquiètent-ils.
Point Godwin
Dans une interview à Nice Matin, lundi, Henri Leroy précise ce passage. « Je me rappelle que l’eugénisme a débouché, au siècle dernier, sur des expériences dramatiques, comme celles du professeur Mengele qui voulait jouer avec les gènes pour arriver à une race parfaite. Quand on joue avec les gènes, on ouvre la porte à tous les détraqués ».
Le point Godwin est atteint et la polémique s’emballe sur les réseaux sociaux. Pour la sénatrice écologiste, Esther Benbassa, Henri Leroy « déshonore le Sénat » en « crachant au visage « des femmes seules », « des couples lesbiens » et des « victimes de l’eugénisme nazi ».
« Ce sont des propos qui n’engagent que lui »
De son côté, l’élu des Alpes-Maritimes se défend d’avoir comparé « les pro-pma à Mengele ». « J’ai dénoncé les dérives possibles liées à la sélection des embryons qui a des précédents malheureux dans l’histoire » précise-t-il.
Du côté des cosignataires de la tribune de Valeurs actuelles, on préfère « ne pas trop polémiquer » sur cette référence au tristement célèbre médecin nazi d’Auschwitz. « Mais ce n’est pas bien » confie lapidairement l’un d’eux. « Ce sont des propos qui n’engagent que lui » ajoute le sénateur LR de l’Eure, Ladislas Poniatowski qui précise, que sur ce sujet de la PMA, « nous avons convenu d’une liberté totale mardi en réunion de groupe ».
Mengele : « Ce n’est pas le sujet »
Pour Sébastien Meurant, s’il n’est pas ici question de remettre en cause la PMA « dans son aspect curatif », il n’en n’est pas de même lorsqu’il s’agit de « créer de droit, des enfants sans père », « une régression » selon lui. « Le progrès, c’est de conserver ce qu’il y a à conserver, c'est-à-dire la sanctuarisation de la famille. De plus, l’extension de la PMA ouvre la porte à la GPA (gestation pour autrui). Et vous aurez demain, comme dans certains pays, des femmes qui louent leurs ventres, des commandes d’enfants » prophétise-t-il.
En ce qui concerne la référence de son collègue à Mengele : « Ce n’est pas le sujet » coupe-t-il.
Le groupe LR du Sénat divisé sur la question de la PMA
Le sujet de la PMA est sensible au sein des Républicains du Sénat. En avril dernier, 108 sénateurs LR cosignaient déjà une autre tribune dans le Figaro, où ils faisaient part de leurs inquiétudes concernant la PMA pour toutes (voir notre article). 38 sénateurs Les Républicains ne l’avaient pas signé parmi eux, Alain Milon, le président LR de la commission des affaires sociales, fervent défenseur de la PMA. « C’est une nécessité. À partir du moment où on autorise la PMA pour les couples hétérosexuels, il n’y a aucune raison qu’on mette en place une injustice pour les autres (…) la plupart du temps, l’absence du père est le seul argument qu’on essaie de mettre en avant. Sauf qu’on a de plus en plus de familles monoparentales où le père est absent. Pour moi, ce n’est pas un argument valable à partir du moment où l’enfant est entouré d’amour et est bien élevé. Des fois, un père violent ou alcoolique, ce n’est pas mieux, c’est même pire » expliquait-il à publicsenat.fr le 25 septembre dernier.
Voulu par l’Élysée, le groupe de travail réunissant des parlementaires des deux chambres, et de toutes les tendances, pour préparer le projet de loi bioéthique ne verra pas le jour. Bruno Retailleau et Gérard Larcher le président du Sénat s’y sont opposés.