Maltraitance animale : le Sénat maintient la vente d’animaux de compagnie en animalerie

Maltraitance animale : le Sénat maintient la vente d’animaux de compagnie en animalerie

C’était l’un des points d’achoppement entre députés et sénateurs. En séance publique, lors de l’examen de la proposition de loi pour renforcer la lutte contre la maltraitance animale, le Sénat a maintenu sa position en s’opposant à l’interdiction de la vente d’animaux de compagnie en animalerie à compter de 2024.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

« Nous entendons bien dans chacun de ces amendements la voix de la SPA. Mais je considère que la SPA n’a pas le monopole de la bientraitance », a estimé la rapporteure LR de la proposition de loi, Anne Chain-Larché en s’opposant aux différents amendements visant à interdire la vente de chiens et de chats dans les animaleries.

A l’origine, l’Assemblée nationale avait voté l’interdiction à compter de 2024 de la vente de tous les animaux de compagnie dans les animaleries.

« Nous savons tous que l’essentiel de ces animaux vient de trafics »

Des amendements provenant du groupe LR, PS, écologistes et RDSE souhaitaient revenir à la version initiale du texte tout en limitant l’interdiction de la vente aux chiens et chats. « Nous savons tous que l’essentiel de ces animaux vient de trafics […] Ils sont détenus dans des conditions qui ne correspondent pas à la vie d’un chiot » […] Si nous sortons de cette Assemblée en laissant encore 20 000 animaux vendus dans des animaleries vraiment ça ne sert à rien de lutter contre la maltraitance animale », s’est ému la sénatrice LR, Nadine Bellurot.

« Le sevrage trop précoce des chiens et des chats causent des problèmes comportementaux et entraîneront parfois leur abandon », a renchéri le sénateur écologiste, Daniel Salmon.

La sénatrice PS, Angèle de Préville a rappelé quant à elle que les animaleries « étaient des lieux d’achats compulsifs qui sont à l’origine de l’abandon de très nombreux animaux ».

« Les animaleries représentent une part minoritaire des ventes en France »

« Les animaleries représentent une part minoritaire des ventes en France. Aujourd’hui, on parle de 100 000 animaux abandonnés alors que les animaleries ne vendent que 20 000 chiens et chats en France, chaque année […] Je préfère avoir un circuit de vente autorisé avec pignon sur rue, contrôlé et inspecté régulièrement par des vétérinaires, plutôt que de l’interdire et de fermer les yeux sur des ventes qui continueront ailleurs, hors de tout contrôle », a-t-elle argué.

Un amendement du sénateur RDSE Bernard Buis, proposait un compromis en autorisant la vente de chiens et des chatons, uniquement si les animaux provenaient d’élevages et de refuges.

« Une sorte de motion d’équilibre », selon le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie qui a émis un avis favorable à cet amendement, finalement rejeté.

Plutôt qu’une interdiction, l’article tel que voté par le Sénat prévoit une mise à jour régulière des réglementations s’appliquant à ces animaleries, interdit l’exposition des animaux en vitrine sur rue, l’expédition postale, et introduit un partenariat entre refuges, associations sans refuges et animaleries, et a renforcé la régulation de la vente d’animaux sur Internet.

 

 

Dans la même thématique

Maltraitance animale : le Sénat maintient la vente d’animaux de compagnie en animalerie
2min

Politique

Face au « désarroi » des collectivités, Karim Bouamrane, maire PS de Saint-Ouen, « appelle à la prise de conscience du premier ministre »

Alors que le gouvernement demande un effort budgétaire de 5 milliards d’euros aux collectivités – « 11 milliards » selon les élus – le socialiste Karim Bouamrane affirme que « Michel Barnier est totalement inconscient ». Le PS a organisé ce matin, devant le congrès des maires, un rassemblement pour défendre les services publics.

Le

Maltraitance animale : le Sénat maintient la vente d’animaux de compagnie en animalerie
3min

Politique

« Vous croyez que ça me fait plaisir de présenter le budget que je présente en ce moment ? » : échange tendu entre Michel Barnier et Patrick Kanner

Fustigeant les économies demandées aux collectivités territoriales dans le budget 2025, le président du groupe socialiste au Sénat a accusé le Premier ministre de « mettre à genoux les élus de la République au plan local ». « Je vous ai connu plus mesuré », lui a rétorqué Michel Barnier, sous les protestations de la gauche et les applaudissements de la majorité sénatoriale.

Le

Paris: weekly session of questions to the government
7min

Politique

Menace de Marine Le Pen de voter la censure : « Un coup de bluff », pense François Patriat

Reprochant à Michel Barnier de ne pas tenir compte des « lignes rouges » du RN sur le budget, Marine Le Pen agite la menace d’un vote d’une motion de censure par les députés d’extrême droite. Elle insiste notamment sur la hausse « inadmissible » des taxes sur l’électricité. « Ils font ça pour augmenter les enchères », selon le président du groupe RDPI du Sénat, François Patriat. « On n’est pas dans une cour de récréation, à dire si tu ne fais pas ça, je fais ça », tance le sénateur LR Cédric Vial.

Le