Fustigeant les dépenses demandées aux collectivités territoriales dans le budget 2025, le président du groupe socialiste au Sénat a accusé le Premier ministre de « mettre à genoux les élus de la République au plan local ». « Je vous ai connu plus mesuré », lui a rétorqué Michel Barnier, sous les protestations de la gauche et les applaudissements de la majorité sénatoriale.
Les députés LR déposeront un texte sur l’immigration : « Nous avons toutes les solutions », défend Olivier Marleix
Par Romain David
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Après la secousse de la réforme des retraites, l’exécutif a fait le choix de repousser l’examen de son projet de loi sur l’immigration, à la demande du président du Sénat, Gérard Larcher. Ce texte particulièrement clivant, visant à renforcer les expulsions et à favoriser l’obtention de titres de séjours pour les étrangers déjà en France, et travaillant dans des secteurs sous tension, devait être examiné au Sénat à partir du 28 mars. Mercredi, lors de son interview sur TF1 et France 2, Emmanuel Macron a annoncé l’arrivée de plusieurs textes sur ce sujet, expliquant vouloir rationaliser le travail parlementaire en présentant des projets de loi plus courts, et ce faisant susceptibles de dégager plus facilement des majorités de circonstance dans un contexte de forte fracturation parlementaire.
« Arrêtons de légiférer sur tout et n’importe quoi. Je pense que tout le monde est d’accord », a réagi ce jeudi matin, au micro de « Bonjour chez vous » sur Public Sénat, Olivier Marleix, le président du groupe LR à l’Assemblée nationale. « Nous faisons trop de lois qui ne servent à rien dans ce pays. Il faut arrêter d’utiliser la loi comme outil de communication politique, c’était le problème du texte de Monsieur Darmanin, qui ne règle rien », a-t-il relevé.
« Le problème est diplomatique »
« En réalité, en l’état du droit, dans les secteurs où l’on peine à recruter, un préfet a totalement la possibilité de délivrer un titre de séjour. On le fait déjà dans le secteur de la santé », pointe notre invité. « Il n’y a pas besoin de cette loi pour un pilotage plus fin ou plus ferme de l’immigration. »
« Le problème est diplomatique », poursuit Olivier Marleix. « La France n’est pas foutue, malgré les milliards d’aides au développement que l’on donne à l’Afrique, d’exiger la réadmission des étrangers en situation irrégulière. Tout cela ne relève même pas du Parlement, c’est juste à l’exécutif de faire son boulot », tacle le député d’Eure-et-Loir.
Il annonce le dépôt d’une proposition de loi par LR sur l’immigration. « Il y a besoin d’un texte, mais pas d’un petit texte, on va remettre sur la table, avec Éric Ciotti, une proposition de loi sur les questions migratoires. Nous en avons déjà fait plusieurs, nous avons toutes les solutions », annonce Olivier Marleix, qui rejette la possibilité d’un dépassement du clivage gauche droite sur ce type de sujet. « Du consensuel en matière d’immigration, j’ai du mal à y croire. Le 'en même temps' en matière migratoire n’existe pas, c’est plus ou moins d’immigration. »
Pas de « contrat de gouvernement » pour LR
Mercredi, Emmanuel Macron a publiquement renouvelé son soutien à sa Première ministre, Élisabeth Borne, indiquant lui avoir demandé d’essayer d’élargir la majorité présidentielle. « Je déconseille au président de la République de continuer ce petit jeu du débauchage. Il n’y a plus grand monde à débaucher d’ailleurs », avertit Olivier Marleix, qui rejette également l’hypothèse d’un pacte de gouvernement, défendu par certaines figures de sa famille politique comme Jean-François Copé « Un contrat de gouvernement, très clairement, c’est non pour nous ! »