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Info Public Sénat. La sénatrice Esther Benbassa exclue du groupe écologiste du Sénat
Par Public Sénat
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Journée difficile pour le groupe écologiste – Solidarité et territoires au Sénat, un an à peine après sa création. Le groupe a décidé d’exclure à compter du 15 septembre la sénatrice écologiste de Paris, Esther Benbassa, dans la tourmente depuis les révélations de Mediapart en juillet. Le site avait recueilli les témoignages de huit anciens collaborateurs parlementaires, mais aussi d’anciens assistants dans le cadre de ses missions à l’École pratique des hautes études, qui se disaient victimes de harcèlement moral.
« Les sénateur.trice.s ont considéré qu’il était de leur responsabilité collective de prendre une décision cohérente avec les valeurs portées par le groupe », a indiqué le groupe écologiste dans un communiqué, moins d’une semaine après avoir entendu la sénatrice.
« Une décision qui n’est fondée ni sur le droit, ni sur les conclusions d’une enquête », se défend la sénatrice
Dans un communiqué, Esther Benbassa déplore de son côté une décision qui « clôt un simulacre de procédure interne », et une « violation du principe de présomption d’innocence ». Regrettant que des « impératifs d’image prennent le dessus sur le droit », elle dénonce « une décision qui n’est fondée ni sur le droit, ni sur les conclusions d’une enquête » ainsi qu’un « choix politique et de communication ».
Le 9 septembre, la sénatrice de Paris, par ailleurs vice-présidente du groupe, avait été auditionnée par ses collègues, en présence de deux avocats. Le groupe note que cette dernière « n’a pas contredit une partie des témoignages » et qu’elle « n’a pas jugé opportun de porter plainte en diffamation ».
« Il n’y avait pas de possibilité de la réintégrer dans le groupe »
La séance d’explications a certainement pesé sur la décision de ce mardi. « La semaine dernière, elle n’a pas eu un mot ne serait-ce que pour les victimes. Elle était un peu dans le déni. À partir de là, il n’y avait pas de possibilité de la réintégrer dans le groupe », témoigne un sénateur interrogé par Public Sénat, à l’issue de la réunion extraordinaire du groupe.
Le groupe, composé jusqu’à ce soir de 12 membres, était penché sur le cas de sa vice-présidente depuis le début de l’après-midi, jusqu’à l’annonce de sa décision peu après 19 heures. « L’objectif, c’était d’être le plus respectueux de nos valeurs, des gens qui se sont plaints, et de préserver l’unité du groupe », explique à la sortie un sénateur écologiste. Ce dernier estime que la situation dans laquelle était placée le groupe « risquait de créer des frictions ou des tensions ». « Quelle que soit la décision qui aurait été prise, elle aurait été critiquée », complète-t-il.
Auprès de Mediapart, les anciens assistants décrivaient des « menaces, humiliations et pressions à répétition » mais aussi un climat de « terreur ». La sénatrice avait démenti les faits reprochés en émettant de « sérieuses réserves » vis-à-vis de l’article du site d’information, contestant « notamment avoir sciemment et délibérément choisi de mettre la santé de [ses] salarié.e.s en danger ».
Quelques heures après les révélations de Mediapart le 8 juillet, la sénatrice s’était mise en retrait du groupe le 8 juillet, d’un commun accord avec ses collègues. Il y a deux mois, le groupe estimait que les témoignages des anciens collaborateurs étaient « extrêmement graves ».
Esther Benbassa a retourné le compliment ce mardi. Elle estime que la décision de ses collègues constitue un « précédent grave » et prend à témoin sa famille politique : « Aux écologistes de dire clairement, maintenant, s’ils s’accommodent de pareilles atteintes à l’état de droit ».
Elle précise dans son communiqué que « plusieurs de [ses] collègues n’ont « pas apporté leur suffrage à cette décision d’exclusion ». « Je rappelle que seul un juge peut dire si le délit de harcèlement moral est constitué – pas ceux qui, anonymement, demandent la vengeance, ni même un groupe d’élus paniqués des conséquences pour leur image ou désireux de faire un coup politicien ». Ambiance..