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Institutions : Larcher prêt à jouer à nouveau le jeu avec Macron
Par Public Sénat
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Pour sa conférence de presse de rentrée (revoir les principales déclarations), Gérard Larcher n’a pas seulement fermement attaqué Emmanuel Macron, dont « la page de l’hyper communication et des effets d’annonce se tourne », et appelé ses collègues de LR, à commencer par Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau, à jouer collectif plutôt que solo. Il a rappelé les exigences du Sénat sur la réforme constitutionnelle et institutionnelle.
« Il vaut mieux qu’on se remette autour d’une table et qu’on cause »
On pouvait croire la réforme « arrêtée place de la Contrescarpe » après l’affaire Benalla, ironise Gérard Larcher. Il n’en est rien. Le premier ministre a assuré hier que l’exécutif n’avait pas enterré le projet. Il sera au calendrier parlementaire cet hiver.
Le président LR du Sénat sait être patient. Dans cette histoire, ce n’est pas lui qui a le plus à perdre. Il répète pour l’heure, comme depuis des mois, que le Sénat « est totalement disponible » pour trouver un accord. Alors que son cabinet n’a plus eu de nouvelles de la réforme depuis juillet, le sujet sera à n’en pas douter évoqué ce jeudi après-midi. Gérard Larcher doit s’entretenir par téléphone avec Edouard Philippe. Surtout, Emmanuel Macron veut voir Gérard Larcher, affirme-t-on du côté du Petit Luxembourg. On y voit « plutôt un signe positif ». « Il est mieux qu’on se remette autour d’une table et qu’on cause » lâche après sa conférence le deuxième personnage de l’Etat, lui qui entretient avec le premier une relation franche.
265 sénateurs plutôt que 240
Mais pour Gérard Larcher, pas question de saucissonner la réforme, en séparant le volet constitutionnel des projets de loi organique et ordinaire. Un, pour lui, la réforme est « un triptyque ». « C’est le 3 en 1 qu’on achète quand les serrures sont bloquées. C’est l’huile dégrippante » sourit-il. Et deux, si Emmanuel Macron était tenté d’avancer uniquement sur la baisse du nombre de parlementaires (soit le projet de loi ordinaire), il rappelle que l’accord du Sénat est nécessaire pour tout ce qui concerne la baisse du nombre de sénateurs. Il s’agit alors d’une loi organique relative au Sénat.
Et quant au nombre de 240 sénateurs, au lieu de 348, ça ne va pas. Pour Gérard Larcher, le bon chiffre se situe entre 264/265 ou 270, selon les calculs. Et l’Elysée a en sa possession les tableaux confectionnés par son cabinet. « Le temps n’est pas aux menaces, mais au dialogue » insiste le sénateur des Yvelines.
« On s’est plutôt pas mal entendu avec Richard Ferrand »
Au passage, il souligne que le nouveau calendrier choisi par l’exécutif est difficile à tenir. Réformer la Constitution, ça prend du temps. Après les deux semaines nécessaires à l’Assemblée, il existe « un délai de quatre semaines avant l’examen par le Sénat », rappelle-t-il, s’agissant d’une réforme de la Constitution. Deux semaines à nouveau au Palais du Luxembourg. « Puis il y a les navettes » entre les deux chambres. Et celle-ci sont, théoriquement, sans limite pour modifier la loi fondamentale…
Avant de s’entendre, il faudra discuter. Au Palais bourbon, Gérard Larcher aura la semaine prochaine un nouvel interlocuteur. Sauf surprise, c’est Richard Ferrand, patron des députés LREM, qui devrait remplacer François de Rugy. Les deux hommes ont déjà échangé. Le député de Bretagne était rapporteur du texte. « On s’est plutôt pas mal entendu avec Richard Ferrand » glisse après sa conférence Gérard Larcher, qui salue aussi Marc Fesneau, président du groupe Modem et « rapporteur solide ». Oublié quand Richard Ferrand proposait l’élection de tous les sénateurs à la proportionnelle au scrutin régional. Hors de question pour Gérard Larcher, qui veut garder le département comme terre d’élection.
« Je regarde les vents, puis j’essaie de composer avec »
Il a surtout apprécié leur écoute jusqu’ici. « Richard Ferrand et Marc Fesneau ont été attentifs à nos travaux. Ils n’avaient pas considéré les travaux du groupe du Sénat (et ses 40 propositions, ndlr) comme quelque chose qu’il ne fallait pas prendre en compte ». S’il va encore « attendre » de voir, lui qui a « trop l’habitude des primaires… », qui LREM désigne comme candidat, il espère que le prochain(e) président(e) de l’Assemblée nationale sera « bicamériste », comme « François de Rugy », à qui il a rendu hommage. Autres souhaits, dans ce portrait-robot : « J’attends du président(e) qu’il soit très attentif aux droits du Parlement » et qu’il « assure l’autonomie d’une institution » (voir la vidéo ci-dessous).
Sereinement installé sur le « Plateau » de la Chambre haute, il peut ainsi lancer, un rien bravache : « Rien ne m’inquiète ». « Je regarde les vents, puis j’essaie de composer avec » ajoute Gérard Larcher, qui pratique la voile à l’occasion. Cherchera-t-il à mener en bateau le Président? Si la réforme constitutionnelle tombe à l’eau, la majorité aura beau attaquer le Sénat pour son blocage, il sait qu’Emmanuel Macron devra en assumer l’échec.