Hôpital public : « Les conditions de travail sont très dures » reconnaît Martin Hirsch

Hôpital public : « Les conditions de travail sont très dures » reconnaît Martin Hirsch

Ce matin, la commission des affaires sociales du Sénat auditionnait Martin Hirsch, directeur général de l’Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP), dans le cadre de la future loi santé et organisation de la protection sociale.
Public Sénat

Par Marion D'Hondt

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Martin Hirsch dresse un bilan de la situation de l’AP-HP. Cette structure, qui concentre 10 % des lits d’hospitalisation en France, fait face à d’énormes enjeux. Le premier est l’attractivité face au privé. Mais aussi la gestion interne, dans le cadre d’une réforme des process. La loi santé devrait, dans ce cadre, permettre de décloisonner médecine de ville et hôpital.

Martin Hirsch est aussi revenu sur les salaires des infirmiers, trop mal payés. Il parle des masseurs kinésithérapeutes, obligés de se mettre en libéral pour gagner leur vie. Enfin, sur la rémunération de l’hôpital, les procédures sont trop longues, il faut vérifier sans cesse la sécurité sociale, la complémentaire et le reste à charge. Cela entraîne trop d’impayés.

L’AP-HP est en déficit, à hauteur de 200 millions d’euros. Le président en est conscient. Il prévoit donc une stabilité de la masse salariale pendant cinq ans ainsi qu’une réorganisation des activités et des services. Pour lui, on a intérêt à avoir des grands centres plutôt que de la dispersion.

Sur la rumeur d’une demande de démission, il met les choses au clair. Il n’a jamais été question de sa démission, mais qu’il aille « pousser un coup de gueule à France Inter. » La durée du mandat des directeurs de l’AP-HP est trop courte, en moyenne 3 ans et 8 mois, ce qui pénalise la structure.

Martin Hirsch n’est pas naïf, il reconnaît que « les conditions de travail à l’hôpital sont très dures. » Il met en avant les résultats de la réforme du temps de travail qui a réduit l’absentéisme, amélioré le cadre de vie et réduit les maladies nosocomiales.

À propos de la transition digitale, il déplore la saturation des investissements. L’AP-HP peut investir 60 millions d’euros par an quand il en faudrait 80 millions. Il concède que la digitalisation laisse des personnes de côté, mais quand seulement un appel sur cinq aboutit à l’AP-HP, la situation ne peut que s’améliorer.

Interrogé sur le sexisme dans le milieu médical, il reconnaît le problème. Il était intervenu à la radio lors de #Metoo pour mettre fin aux traditions et autres coutumes qui gangrènent la profession. Il s’était alors fait traiter de « gros con » par un confrère médecin, pour qui la grivoiserie n’est qu’un rite de passage en médecine.

À propos de l’ouverture de l’hôpital sur l’extérieur, il précise que la chaire de philosophie existe toujours et que des centres d’éthique sont mis en place. Il revient sur sa définition du médecin heureux qui est, selon lui, celui qui s’entend bien avec son équipe. Or, à l’heure actuelle, « les conditions ne sont pas réunies. »

Il conclut enfin en laissant toute latitude à Agnès Buzyn, ministre de la Santé, qui a « une approche pragmatique et connaît bien les sujets. »

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