Alors que les députés PS soutiennent l’abrogation de la réforme des retraites portée par La France insoumise, qui efface également le mécanisme mis en place par l’ancienne ministre de la Santé Marisol Touraine sous François Hollande, le sénateur Bernard Jomier (Place publique), appelle les parlementaires de gauche à ne pas aller trop loin face aux enjeux démographiques.
Grand débat : les sénateurs et députés PS vont apporter leur contribution fin janvier
Par Public Sénat
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Les parlementaires socialistes veulent apporter leur pierre au grand débat. Lancée officiellement le 15 janvier par Emmanuel Macron, cette consultation, qui est l’une des réponses de l’exécutif aux gilets jaunes, est censée faire remonter les doléances des Français. Le premier ministre Edouard Philippe a assuré mercredi vouloir prendre en compte « tout ce qui aura été dit ».
Face au mouvement de défiance ambiant envers tous les corps intermédiaires, les sénateurs et députés PS veulent au contraire montrer que les partis politiques ont encore leur mot à dire. Pour les socialistes, toujours en difficulté depuis la présidentielle et difficilement audibles à gauche, c’est tout l’enjeu.
Se faire entendre
« Avec Valérie Rabault, présidente du groupe Nouvelle gauche (PS) à l’Assemblée, on présentera vers la fin janvier une plateforme de projet qui montrera la cohérence de nos propositions sur différents grands thèmes » annonce à publicsenat.fr Patrick Kanner, président du groupe PS du Sénat. L’ancien ministre de la Ville évoque « la lutte contre les inégalités, le développement durable, une nouvelle étape de décentralisation ou de nouvelles libertés, comme le droit de choisir sa mort comme on le souhaite, ou l’Europe ».
Le travail des socialistes sur l’ISF, dont ils réclament le retour, nourrira aussi cette plateforme. Députés et sénateurs avaient déjà joint leurs forces pour demander un référendum d’initiative partagée sur le sujet.
« Le grand débat, ça ne doit pas être la grande braderie où on passe tout et n’importe quoi »
« On prendra notre part au débat, mais avec une ligne politique. Le grand débat, ça ne doit pas être la grande braderie où on passe tout et n’importe quoi » met en garde le sénateur du Nord. L’idée est aussi d’apporter aux 74 sénateurs et 30 députés PS (et apparentés) « des billes pour les débats locaux ».
Patrick Kanner n’est en réalité pas très emballé par le grand débat. « On n’est pas dans une logique de boycott, mais pas non plus béat d’admiration » explique-t-il. « Ça peut être un rendez-vous démocratique. Mais il ne faut pas en attendre tout, sinon ça deviendra la grande frustration nationale et non le grand débat. Car on ne pourra pas tout accepter ». Le sénateur insiste sur « l’intérêt d’avoir des outils de tampon que sont les politiques, les syndicats et les associations ». Pas sûr que tous les Français en soient aujourd’hui convaincus.
« Ou bien Chantal Jouanno assume sa responsabilité, sinon elle s’en va »
Avec le grand débat, « on voit le malaise de ce gouvernement et son improvisation » ajoute le président de groupe. « Très choqué » par le retrait de l’organisation de Chantal Jouanno, il lui demande de démissionner de la présidence de la Commission nationale du débat public : « Ou bien elle assume sa responsabilité, sinon elle s’en va ». Il ajoute :
« Le grand débat commence mal. Il est déjà plombé… »
Patrick Kanner a au moins un motif de satisfaction : le report d’un mois, « en bonne intelligence » avec le Sénat, a souligné Edouard Philippe, de l’examen par les sénateurs du projet de loi d’orientation des mobilités. « Je l’avais demandé le premier. J’avais écrit à Marc Fesneau (ministre en charge des Relations avec le Parlement, ndlr). C’était inimaginable d’avoir le texte en première lecture au Sénat en février. Il est normal d’attendre la fin du grand débat ». En attendant d’écouter (ou pas) les Français, le gouvernement s’entraîne peut-être avec la Haute assemblée.