La petite musique du report des élections départementales et régionales de mars 2021 se fait de plus en plus entendre. Sept présidents de départements ont pris position en ce sens dans une tribune (lire ici). Certains, au sein de LREM y pensent aussi, d’autant qu’Emmanuel Macron va rassembler une commission de réflexion sur le sujet. Par ailleurs, le décret convoquant les élections n’a toujours pas été pris.
« L’heure est à protéger les Français »
Pour François Patriat, le président du groupe LREM du Sénat, rebaptisé Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants (RDPI), ce serait la meilleure option. « La réflexion sur le report des élections me paraît sage. L’heure est à protéger les Français. Les préoccupations électorales peuvent céder le pas à l’exigence sanitaire. Il faut se concentrer sur l’essentiel. Les Français ont déjà connu les municipales. Le Président envisage une commission des sages pour réfléchir au sujet » affirme à publicsenat.fr le sénateur LREM de la Côte-d’Or. Ce fidèle du chef de l'Etat continue : « On a annulé le Salon de l’agriculture. Je ne vois pas comment, en même temps, on pourrait faire une campagne électorale dans la sérénité. C’est en contradiction avec l’exigence du moment. On ne peut pas faire campagne en visioconférence ».
Pour François Patriat, c’est tout vu : « Je ne vois pas, dans les conditions actuelles, comment une campagne pourrait se tenir dans des conditions normales. Il faut repousser les élections départementales et régionales après la présidentielle, c’est clair. Surtout si le virus est encore là dans un an ».
« L’ambition personnelle de Bertrand ou Pécresse passe avant l’intérêt général »
Reste que l’opposition risque de crier au tripatouillage. Une telle décision ne ferait certainement pas les affaires d’un Xavier Bertrand, à la tête de la région des Hauts-de-France, ou d’une Valérie Pécresse, en Ile-de-France, tous deux possibles candidats à l’élection présidentielle de 2022 pour la droite. « Ça veut dire que leur intérêt premier est d’espérer pouvoir se mettre en situation pour la présidentielle. Donc leur ambition personnelle passe avant l’intérêt général. C’est une façon pour eux de se relégitimer » répond François Patriat.
En juin dernier, la question d’un report des régionales avait déjà été évoquée par Emmanuel Macron lors d’un déjeuner avec Renaud Muselier, président de la région Sud, avant que le sujet ne soit écarté. Il revient aujourd’hui. Mais si le chef de l’Etat entend avancer sur le sujet, il lui faudra une forme d’accord de l’opposition.