Emmanuelle Wargon : « Je suis clairement favorable à l’électricité nucléaire »
Auditionnée par les sénateurs avant sa nomination contestée à la tête de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), l’ex-ministre déléguée au Logement a dévoilé ses ambitions, notamment sur le nucléaire français. Elle a également garanti son indépendance devant les parlementaires.
Par Jérémy Heintzmann
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Proposée par l’Élysée en juillet, la nomination d’Emmanuelle Wargon à la direction de la Commission de régulation de l’énergie a été validée par le Parlement ce mercredi. Pourtant, l’ancienne ministre n’a recueilli que 43 voix pour, récoltant 48 voix contre au sein des deux chambres, les sénateurs se montrant largement défavorables (20 voix contre, 13 pour). Mais selon la Constitution, les parlementaires doivent réunir « au moins ⅗ des suffrages exprimés » pour s’opposer à une nomination proposée par le président de la République.
Une vision centrée autour des énergies renouvelables et du nucléaire
Quelques heures avant ce vote, Emmanuelle Wargon a répondu aux questions de la Commission des Affaires économiques du Sénat. Pour la CRE, l’autorité indépendante chargée du bon fonctionnement des marchés de l’électricité et du gaz, elle a défini trois grands enjeux : « la sécurité d’approvisionnement et la souveraineté énergétique », « la protection des consommateurs et la compétitivité des entreprises » et « l’accélération de la transition écologique. »
Pour atteindre ces objectifs, elle souhaite travailler sur « la sobriété et l’efficacité, le développement des énergies renouvelables et l’appui sur le nucléaire ». Elle a d’ailleurs confirmé être « favorable à l’électricité nucléaire, clairement, à la fois sur le maintien des réacteurs existants et sur le développement du nouveau nucléaire ». Actuellement, la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) prévoit de ramener la part du nucléaire dans la production d’électricité à 50% d’ici 2035.
Favorable à la renationalisation d’EDF
Elle s’est également montrée favorable à ce que « l’État soit actionnaire à 100% » d’EDF, un « fleuron national à soutenir » selon elle, tout en rappelant que des moyens supplémentaires devront être accordés sur le long terme.
Dans un contexte de flambée des prix de l’énergie, Emmanuelle Wargon a fixé plusieurs priorités pour la CRE : la régulation des réseaux de transport et de distribution et celle des marchés, affirmant la nécessité d'une réforme importante de mode de fixation des prix de l’électricité à l’échelle française et européenne. « Nous devons mieux intégrer dans le prix du marché national la part des énergies décarbonées renouvelables et nucléaires, prévient-elle. Cela fait partie des grands éléments de la discussion à avoir avec Bruxelles. »
« Mon engagement politique prend fin avec cette nomination »
L’ancienne ministre déléguée au Logement a aussi tenu à rassurer les sénateurs sur son indépendance : « j’ai tourné une page, je me suis engagée politiquement et cet engagement prend fin avec cette nomination », ajoutant vouloir diriger la CRE « en toute liberté ». Elle va donc démissionner de son mandat de conseillère régionale d’Île-de-France et du conseil national du parti Territoires de Progrès. Emmanuelle Wargon succède à la tête de la Commission de régulation de l’énergie à Jean-François Carenco, récemment nommé ministre délégué chargé des Outre-Mer.
Critiqué ces dernières semaines pour son supposé « immobilisme », François Bayrou a tenté de mettre en avant « l’urgence » de la situation politique et économique en France, lors de la présentation de sa feuille de route devant le Conseil économique, social et environnemental (CESE) ce mardi 1ᵉʳ avril. Santé, dette, éducation, simplification… Le Premier ministre a évoqué de nombreux chantiers, mais a aussi confié à la troisième chambre de la République une mission sur « qu’est-ce qu’être Français ».
Le Premier ministre affirme son « soutien » aux magistrats qui ont prononcé une peine d’inéligibilité à l’encontre de Marine Le Pen. François Bayrou dit toutefois avoir « des interrogations » au sujet de l’exécution immédiate de cette peine, il appelle le Parlement à se saisir de cette question.
À l’Assemblée, le ministre de la Justice a exprimé le souhait que l’appel de Marine Le Pen soit jugé dans un délai lui permettant de se présenter à la présidentielle de 2027, en cas d’annulation de sa peine. Gérald Darmanin souligne tout de même que la cour d’appel de Paris est « parfaitement indépendante dans son organisation ».
A l’issue de la commission mixte paritaire, députés et sénateurs ont trouvé un accord sur la proposition de loi LR visant à restreindre une nouvelle fois le droit du sol à Mayotte. Le texte prévoit qu’un enfant né sur l’archipel ne pourra obtenir la nationalité française que si ses deux parents résident de façon régulière à Mayotte depuis au moins un an, contre trois mois actuellement.
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