Dans le 20 heures de TF1 et France 2, Michel Barnier dont le gouvernement est en sursis, dans l’attente du vote d’une motion de censure demain à l’Assemblée nationale, en a appelé à la « responsabilité » des députés. Il a considéré que les élus RN devront « rendre des comptes » a leurs électeurs s’ils votaient une motion rédigée « par l’extrême gauche ».
Édouard Philippe : « J’ai été profondément choqué qu’à Fort-de-France on déboulonne les statues de Victor Schoelcher »
Par Public Sénat
Publié le
Prendre toute l’histoire de France. Interrogé lors des questions d’actualité au gouvernement au Sénat, ce mercredi 17 juin, le premier ministre Édouard Philippe a réagi aux polémiques récentes sur la place donnée à certains personnages de l’histoire de France, suite aux manifestations engendrées dans plusieurs pays par la mort de l’américain George Floyd.
« L’histoire de France est un bloc »
« L’histoire de France est un bloc. La Révolution est un bloc, pour aller dans les sens du président Retailleau. Et dans la Révolution, nous prenons Condorcet et Saint-Just, Danton et Robespierre, Valmy et la Vendée, le général Dumas et le général Bonaparte. Nous prenons tout. Car nous n’avons pas le choix, c’est notre histoire. Avec des choses glorieuses, des choses plus compliquées et même des choses en rien glorieuses et franchement sombres » a expliqué le premier ministre, en réponse à une question du sénateur LR, Max Brisson.
« Peut-on me désigner une période de l’histoire où un homme ou une femme serait en tout ce qu’il a fait lumineux, et n’aurait pas sa part d’ombre, sérieusement ? » a demandé Édouard Philippe, engendrant un moment plus léger : « Au Sénat on met dit "il y a Gérard Larcher"… Je crains, Monsieur le président, que même vous ! » lance-t-il avec le sourire en regardant le Plateau. « Avant moi, il y a eu l’Abbé Grégoire » rétorque le président du Sénat, évoquant l’ancien sénateur qui fut en faveur de l’abolition des privilèges et de l’esclavage après la Révolution. « Même lui ! » sourit encore le premier ministre.
« Vouloir procéder à une forme d’épuration mémorielle me paraît aussi dangereux que de vouloir procéder à d‘autres types d‘épurations »
Plus sérieusement, Edouard Philippe continue : « Notre histoire est glorieuse et compliquée et vouloir procéder à une forme d’épuration mémorielle me paraît aussi dangereux que de vouloir procéder à d‘autres types d‘épurations ». « Nous devons regarder notre histoire en face. Et c’est ce que nous faisons, ce qui n’est pas toujours facile d’ailleurs », dit-il, ajoutant que « dans le processus scientifique qu’est l’histoire, l’histoire s’écrit en permanence ».
Edouard Philippe s’est aussi dit « profondément choqué qu’à Fort-de-France, on déboulonne les statues de Victor Schoelcher », entraînant des applaudissements dans l’hémicycle. « Profondément déçu que la République, la IVe d’abord, la Ve ensuite, ne reconstruise pas la statue du général Dumas, qui a été fondue par les Nazis en 1940 ou 1941 », il estime que « nous pourrions lutter pour reconstruire la statue du général Dumas ». Et de citer Anatole France, qui disait que « "le plus grand des Dumas, c’est le fils de la négresse". Aujourd’hui, le mot est impossible, à juste titre ». Le général Dumas, père d’Alexandre Dumas, l’auteur des Trois mousquetaires, était un général de la Révolution française. Originaire des Antilles, il est né à Saint-Domingue, devenu Haïti. Il est le fils d’un noble normand et d’une esclave d’origine africaine.