École à distance : « Entre 5 et 8% des élèves ne sont pas atteints » regrette Jean-Michel Blanquer

École à distance : « Entre 5 et 8% des élèves ne sont pas atteints » regrette Jean-Michel Blanquer

Continuité pédagogique pendant le confinement, précisions sur les modalités du bac en contrôle continu, carte scolaire… Devant la commission de la culture et de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer a développé longuement les enjeux liés à l’épidémie pour l’Éducation nationale.
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

« Hausser le niveau général tout en luttant contre les inégalités ». Malgré la période de confinement liée à l’épidémie de coronavirus, Jean-Michel Blanquer maintien ces deux défis pour l’Éducation nationale. Après avoir annoncé la semaine dernière, le passage du baccalauréat en contrôle continu, le ministre était auditionné pendant plus de deux heures en visioconférence par la commission de l’éducation et de la culture du Sénat.

Continuité pédagogique « dans un délai record »

Jean-Michel Blanquer a rappelé les « canaux » permettant d’assurer la continuité pédagogique « dans un délai record » pendant la période de confinement, grâce notamment au dispositif « ma classe à la maison ». Malgré « le volontarisme et la créativité » des enseignants, (2, 5 millions de familles connectées, 400 000 professeurs mobilisés), « entre 5 et 8% des élèves ne sont pas atteints » a-t-il indiqué.

Jean-Michel Blanquer travaille « à un renouveau des colonies de vacances »

Plusieurs dispositifs de soutien scolaire ont été mis en place « pendant et après la crise ». « Pendant la deuxième semaine de vacances de printemps de chaque zone, ce que nous avons appelé les vacances apprenantes. 6 heures sont offertes à tout élève qui le demande » (…)« de même nous développerons des modules de soutien scolaire pendant l’été pour compenser ce qui peut l’être » a-t-il rappelé avant d’ajouter, qu’en tant que ministre de la Jeunesse, Jean-Michel Blanquer était en train de travailler « à un renouveau des colonies de vacances ». Ces colonies de vacances devraient comprendre elles aussi des heures de soutien scolaire avec l’appui de professeurs.

Jean-Michel Blanquer a également rappelé l’organisation d’états généraux du numérique éducatif à la rentrée prochaine « probablement en septembre octobre, à Poitiers. « De façon à tirer les enseignements de la période que nous sommes en train de vivre, des forces et des faiblesses de l’enseignement à distance »

Baccalauréat : « Notre but n’est pas d’en finir avec la forme classique du baccalauréat »

Cette année 2020 devait être celle du démarrage de la réforme du baccalauréat, avec une plus grande prise en compte du contrôle continu. La mise en œuvre du bac nouvelle formule se trouve de fait « accélérée » comme l’avait fait remarquer la semaine dernière la présidente centriste de la commission de la culture et Éducation, Catherine Morin-Desailly. « La session de septembre est un filet de sécurité qui montre bien que notre but n’est pas, au travers de ces circonstances exceptionnelles, d’en finir avec la forme classique du baccalauréat puisqu’elle est maintenue à la session de septembre » a assuré le ministre. Rappelons que cette session sera ouverte aux élèves qui ont eu moins de 8 en juillet, si le jury le permet « au regard de leur motivation et de leur assiduité ».

Pour Jean-Michel Blanquer, le baccalauréat en contrôle continu pourra avoir « un impact sur le fait qu'il y aura moins de mentions ». « Je ne pense pas qu'il y aura plus de redoublements » a-t-il estimé.

Carte scolaire : « Il ne s’agit pas d’opposer les territoires ruraux et urbains »

Autres conséquences de l’épidémie, il y a quelques jours, Jean-Michel Blanquer a annoncé qu’il n’y aurait pas, à la rentrée prochaine, de fermeture de classe dans les communes de moins de 5 000 habitants sans l’accord du maire. Plusieurs sénateurs se sont inquiétés d’y voir une discrimination vis-à-vis des territoires urbains, notamment dans les Zones d’Éducation Prioritaire (ZEP). « L’objectif est d’envoyer un signal de soutien à tous les territoires. Il ne s’agit absolument pas d’opposer les territoires ruraux et les territoires urbains » (…) S’agissant des communes de plus de 5 000 habitants, nous prenons l’engagement que le solde d’ouverture et fermeture de classe doit se traduire par une amélioration du taux d’encadrement dans la commune » (…) ça signifie que la plupart du temps, vous aurez plus d’ouvertures que de fermetures, sinon c’est qu’il y aura vraiment eu une baisse démographique » a-t-il répondu.

En ce qui concerne les concours de l’enseignement de cette année, Jean-Michel Blanquer a confirmé qu’ils auraient lieu en juin juillet. « D’ici la fin de la semaine », les conditions de passation seront annoncées.

Dans la même thématique

Paris: French Government Weekly Cabinet Meeting
5min

Politique

Pour Bruno Retailleau, les conditions sont réunies pour rester au gouvernement

Alors que François Bayrou souhaite pouvoir avoir le ministre de l’Intérieur sortant dans son équipe, Bruno Retailleau a obtenu les garanties qu’il attendait, selon l’entourage du ministre. Il est prêt à lâcher l’idée d’un grand texte immigration, qui susciterait une levée de boucliers, pour « saucissonner » les sujets via plusieurs propositions de loi. Globalement, les LR sont rassurés et devraient rester au gouvernement.

Le

École à distance : « Entre 5 et 8% des élèves ne sont pas atteints » regrette Jean-Michel Blanquer
4min

Politique

Retraites : « Si nous étions dans un pays véritablement démocratique, cette réforme serait déjà abrogée », dénonce Ian Brossat

C’est le signe d’ouverture vers la gauche qu’on retient de la réunion, ce jeudi 19 décembre, entre les différents représentants des partis politiques (hors Rassemblement national et La France insoumise) et François Bayrou. Le nouveau Premier ministre propose de remettre en débat la réforme des retraites, pour aboutir à un nouveau compromis avec les partenaires sociaux d’ici septembre. Sans nouvel accord, c’est la réforme adoptée en 2023 qui continuerait à s’appliquer. « Lorsque François Bayrou met tous les représentants de partis et de groupes autour de la table, je pense qu’il envoie un signal d’ouverture qui va le légitimer. Il est conscient de la situation politique inédite et il tend des mains », salue la députée Renaissance Eléonore Caroit, sur le plateau de Parlement Hebdo, au lendemain de la rencontre. « Au lieu d’avoir cette posture de contestation permanente, travaillons ensemble ! » « La première des choses, c’est de suspendre l’application de cette réforme, pour permettre aux 50 000 salariés qui devaient partir en retraite et qui en ont été empêchés cette année de pouvoir le faire », rétorque le sénateur communiste Ian Brossat. Une position partagée par l’ensemble des partis de gauche, à la sortie de la rencontre à Matignon la veille. Tous attendent davantage de compromis de la part du Premier ministre, avant de s’engager à ne pas le censurer. « Pour l’instant, il n’y a absolument rien qui garantisse à François Bayrou d’échapper à une motion de censure, parce que tout ce qu’il dit va dans le sens d’une perpétuation des politiques macronistes menées depuis 7 ans », fustige le sénateur communiste. Une position que dénonce vivement la députée Renaissance : « S’il faut revenir sur cette réforme, s’il y a des choses à améliorer, je suis tout à fait prête à ce qu’on en discute. Mais je pense qu’il faut qu’on arrête de polariser le débat. Au lieu d’avoir cette posture, cette attitude de renfermement et de contestation permanente, travaillons ensemble ! » Ian Brossat dénonce un « déni de démocratie » Ce n’est pas la première fois que le débat des retraites revient sur la table ces derniers mois. À la fin du mois de novembre, La France insoumise avait profité de sa niche parlementaire à l’Assemblée pour introduire une proposition de loi visant à abroger la réforme. Après des débats houleux, le texte n’avait pas pu être voté en raison du trop grand nombre d’amendements déposés par les groupes de la droite et du centre. « Lorsqu’ils ont eu la possibilité de voter aux dernières élections, les Français ont massivement soutenu des partis politiques qui s’engageaient à abroger la réforme. Quand ce sujet a, à nouveau, été débattu à l’Assemblée, les députés macronistes ont pratiqué l’obstruction pour éviter le vote d’une loi d’abrogation », dénonce Ian Brossat. « Si nous étions dans un pays véritablement démocratique, cette réforme serait déjà abrogée », ajoute-t-il, dénonçant un « déni de démocratie ». Une expression qui ne passe pas pour Eléonore Caroit. « C’est une réforme dont l’examen a pris trois semaines, vous pensez qu’elle aurait pu être abrogée dans une niche parlementaire ? C’est fantaisiste », fustige la députée. De son côté, François Bayrou a répété sur le plateau de France 2 après la rencontre à Matignon, qu’il était ouvert à une autre solution que le report de l’âge de départ de 62 à 64 ans pour financer le système des retraites. Le nouveau Premier ministre a notamment rappelé qu’il avait été « un militant de la retraite à points ».

Le