La Commission européenne devrait pouvoir entrer en fonction dès le 1er décembre après l’accord entre les trois principaux partis européens sur le collège des commissaires. Un accord qui illustre la place centrale de la droite européenne, prête à s’allier avec l’extrême droite.
Gérard Larcher réélu président du Sénat
Par Public Sénat
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Le mandat des nouveaux sénateurs débute ce 1er octobre. Pour ce premier jour de la session 2020-2021, le Sénat sorti des urnes le 27 septembre élit son président à 15h00 : un évènement à suivre sur Public Sénat dès 14h30. Gérard Larcher est candidat à sa succession, pour un quatrième mandat de trois ans. Grâce à sa majorité de droite et du centre, renforcée, sa réélection est assurée. Face à lui se présentent Patrick Kanner, président du groupe socialiste et républicain, la présidente du groupe communiste, républicain, citoyen et écologiste (CRCE), Éliane Assassi, et le président du nouveau groupe écologiste, Guillaume Gontard.
La séance à 15h00 débutera par une allocution du président d’âge, le sénateur (Union centriste) Jean-Marie Vanlerenberghe. Puis les sénateurs procèderont, un à un, au scrutin, par ordre alphabétique. Le nouveau président prononcera un discours après la proclamation des résultats.
En 2017, Gérard Larcher avait été réélu au premier tour, recueillant 223 voix, soit la majorité des 317 suffrages exprimés. Didier Guillaume (président du groupe socialiste) avait recueilli 79 voix et Éliane Assassi 15 voix.
Édition spéciale sur Public Sénat à partir de 14h30 et notre live sur publicsenat.fr
17h00. Gérard Larcher : Le Sénat sera un acteur du rééquilibrage des pouvoirs »
Défense du bicamérisme et des collectivités locales, amélioration de la fabrique de la loi et des pouvoirs de contrôle du Parlement, Gérard Larcher réélu, président du Sénat, a défendu une assemblée « autonome, libre et indépendante » contre « la toute-puissance de la technostructure »
Sans surprise, Gérard Larcher a été largement réélu à la présidence du Sénat avec 231 voix sur 324 voix exprimées, élu pour la quatrième fois au « Plateau ». En saluant les secrétaires d’âge et le doyen du Sénat, Jean-Marie Vanlerenberghe, Gérard Larcher a rappelé qu’il avait lui-même été un des benjamins du Sénat : « Un bonheur, mais un bonheur qui passe trop vite ».
Reconduit pour trois ans, le deuxième personnage de l’État a livré un discours politique. En référence à son prédécesseur, Christian Poncelet, décédé il y a quelques jours et auquel un hommage sera rendu le 13 octobre dans l’hémicycle. « Un président du Sénat qui n’a cessé de défendre le bicamérisme comme condition de la démocratie » a-t-il rappelé.
« Je veux dire à tous mes collègues, que dès cet instant, je suis le porte-parole de toutes les sénatrices, de tous les sénateurs (…) Nous sommes une assemblée de libertés où chaque voix est respectée et croyez-moi, j’en serai le garant » a-t-il assuré.
« Le Sénat au service de la République », tel est le projet de Gérard Larcher pour son nouveau mandat. Au début du quinquennat, la réforme institutionnelle qui prévoyait une réduction du nombre de parlementaires, promesse d’Emmanuel Macron, avait participé à tendre les relations entre la chambre haute et l’exécutif. « Que serait notre démocratie sans le bicamérisme (…) sans ce contre-pouvoir institutionnel ? (…) Nous sommes autonomes, libres et indépendants » a-t-il martelé louant une « façon sénatoriale de faire de la politique », « avec sérieux, calme mais avec vigueur sans précipitation mais avec détermination ».
« On ne renforce pas la démocratie en abaissant les droits du Parlement »
L’occasion pour Gérard Larcher de rappeler que si le Sénat « avait dit oui » pour voter les lois d’urgence sanitaire ou les projets de lois de finance rectificatives. « Mais il a dit non à chaque fois que les droits du Parlement étaient menacés, à chaque fois qu’il s’est agi de fragiliser le lien de proximité entre le parlementaire et le citoyen (…) On ne renforce pas la démocratie en abaissant les droits du Parlement, par la réduction de ses pouvoirs ou la réduction de ses membres ». Une affirmation ponctuée par des applaudissements.
Le « recours abusif » des ordonnances
Gérard Larcher a insisté sur la poursuite de l’amélioration de la fabrique de la loi. « La loi votée n’est jamais réellement appliquée » a-t-il déploré en rappelant qu’il comptait réfléchir à une procédure qui permettrait au Sénat de saisir le juge administratif lorsqu’un décret d’application des lois « manque à l’appel ». ? « Le recours aux ordonnances est devenu massif 183 depuis mai 2017 » a-t-il dénoncé, évoquant un « recours abusif ». Raison pour laquelle, il entend exiger systématiquement que ces ordonnances soient ratifiées systématiquement par le Parlement.
En ce qui concerne la modernisation des pouvoirs de contrôle de l’institution sénatoriale, Gérard Larcher souhaite accentuer les pouvoirs d’investigation des commissions permanentes « et territorialiser leurs actions ». Gérard Larcher a évoqué par « le renforcement de la responsabilité environnementale » du Sénat engagée lors de son précédent mandat. « Je souhaite que cette démarche du Sénat soit poursuivie ».
Gérard Larcher tance « la toute-puissance de la technostructure ».
À la tête de la chambre des territoires, le sénateur des Yvelines prévient : « Le Sénat sera un acteur majeur du rééquilibrage des pouvoirs en faveur des collectivités territoriales ». Il rappelle, pour se faire, « les 50 propositions » de la Haute assemblée en la matière, présentées cet été. « Il est temps de garantir l’autonomie financière des collectivités territoriales qui n’a cessé d’être réduite, la commune comme cellule de base de notre organisation administrative. »
Enfin, le président du Sénat le sait. « Nous n’en avons pas terminé avec la crise sanitaire. La crise économique et sociale est devant nous. On nous parle de crise de la représentation, de perte de confiance du citoyen envers les institutions ». Pour lui, il s’agirait plutôt d’une « crise de l’absence de résultats » qui puise selon lui ses racines dans « la toute-puissance de la technostructure ». Dans un message à peine voilé à Emmanuel Macron, Gérard Larcher a pointé « une crise de l’autorité » « une crise de la verticalité de la gouvernance et de l’ignorance des corps intermédiaires et des élus locaux ». Nous devons être des architectes de la reconstruction de la confiance » a-t-il conclu.
16h36. Gérard Larcher réélu président du Sénat
Gérard Larcher est réélu président du Sénat par 231 voix, sur 324 voix exprimées. Patrick Kanner (PS) fait 65 voix, Elianne Assassi (PCF) 15 voix et Guillaume Gontard (écologiste) 13 voix. On compte 19 votes blancs et 2 nuls.
15h18. Les sénateurs appelés à voter en commençant par la lettre H, dans l'ordre d'appel
Comme en 2017, les sénateurs vont commencer à voter pour l'élection du président du Sénat par la lettre H, dans l'ordre d'appel. Entouré des six plus jeunes sénateurs et sénatrices, le président d'âge Jean-Marie Vanlerenberghe (Union centriste) a tiré au sort la lettre, ce 1er octobre 2020, en ouverture de la session.
15h05. Jean-Marie Vanlerenberghe : le Sénat ne doit « pas laisser l’archipel français exploser avec violence »
Le début de la session 2020-2021, a, comme, le veut le règlement démarré par le discours du président d’âge, le sénateur (centriste), Jean-Marie Vanlerenberghe. Après avoir souhaité la bienvenue aux nouveaux élus et adressé un hommage à l’ancien président du Sénat, Christian Poncelet, décédé il y a quelques jours, l’élu du Pas-de-Calais a prononcé un discours assez politique.
Après avoir loué le bicamérisme, le Sénat où l’on fabrique la loi « de manière plus subtile » qu’au palais Bourbon. Un travail de co-construction qui ne veut pas dire « consensus mou » « mais un consensus d’action qui demande beaucoup d’efforts et de nuance et de courage ».
En tant que chambre des territoires, le Sénat ne doit « pas laisser l’archipel français exploser avec violence » a-t-il appuyé en référence au livre du politologue, Jérôme Fourquet. Pour cela, Jean-Marie Vanlerenberghe a listé les pistes pour répondre aux « défis institutionnels, économiques et sociaux ».
On relèvera, parmi ses préconisations, « le revenu de base, la solution universelle qui apporte une sécurité à chacun dès sa naissance ».
Le président d’âge a estimé que « notre système de représentation a sans doute fait son temps. Il doit évoluer. Le référendum permettrait certes de consulter sur des sujets sociaux. Il est une réponse mais pas la seule. Le scrutin proportionnel est également une piste à envisager sérieusement ».
En période d’épidémie de Covid-19, il s’est inquiété du financement du système de soins, « problématique car trop lié au travail et le contrôle des dépenses et prestations n’est pas satisfaisant (…) les fraudes aux prestations et aux cotisations, ce sont des milliards qu’il faut récupérer ».
En conclusion, Jean-Marie Vanlerenberghe a évoqué sa jeunesse dans une « famille profondément chrétienne ou l’engagement, le service, le partage, l’accueil des autres étaient la règle. La politique pour moi, c’est donné et aimé (…) Il faut aimer sincèrement les gens pour faire de la politique ».