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Compteurs Linky : « Le coût sera directement et intégralement supporté par Enedis », assure le gouvernement
Par Jules Fresard
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« Décidément, le courant ne passe plus entre les usagers et les compteurs Linky ». Lors de la séance de questions au gouvernement du 2 juin, Cathy Apourceau-Poly, sénatrice du Pas-de-Calais, s’est fendue d’un jeu de mots pour illustrer la dernière controverse en date concernant les nouveaux compteurs connectés Linky, dont 90 % des foyers français sont aujourd’hui équipés.
La raison ? Un article du Parisien publié mardi 1er juin, largement repris dans la presse, affirmant que le coût de fabrication et l’installation des compteurs, estimés à 130 € par boîtier, reviendraient aux usagers, au travers d’un prélèvement étalé de 2022 à 2030 sur leur facture d’électricité, contrairement à ce qui avait été annoncé en 2011 par le ministre de l’Énergie de l’époque, Éric Besson. « Il semble bien que les usagers et les collectivités locales, dont les factures ont flambé de 50 % en 10 ans, pourraient encore débourser près de 130 euros par compteur. Et si on ajoute que la durée de vie des compteurs n’est que de 20 ans, il faudra donc remettre la main à la poche sous peu », a détaillé Cathy Apourceau-Poly.
Bérangère Abba, secrétaire d’État chargée de la Biodiversité appelée à répondre à la question de la sénatrice, n’a pas hésité à qualifier cette information de « supposée affirmation, relayée par la presse ». C’est pourtant la très sérieuse Cour des comptes, qui affirmait dès 2018 que le déploiement de ces compteurs, un « dispositif coûteux pour le consommateur mais avantageux pour Enedis », serait bien à la charge des usagers dès 2021.
Quoi qu’il en soit, pour la secrétaire d’État, le coût de Linky « sera directement et intégralement supporté par l’entreprise Enedis, grâce à des économies d’exploitation dans les prochaines années ». Ainsi, « Il n’y aura donc pas, comme ça a pu être avancé, d’augmentation de 15 € ou d’un autre montant sur la facture annuelle d’électricité, qui serait liée au remboursement de cette installation de ce compteur ».
Mais pour Cathy Apourceau-Poly, la problématique est plus grande, et directement liée avec le projet annoncé de réorganisation d’EDF. La sénatrice estime que le déploiement massif de ces compteurs connectés « pourrait permettre à des acteurs privés, puisque le projet Hercule, renommé Grand EDF, prévoit la privatisation du gestionnaire de réseaux Enedis, d’effacer voire de couper le courant aux consommateurs ». Les questionnements autour de ces boîtiers gris et vert restent donc bien d’actualité, d’autant que le CNIL avait épinglé l’année dernière EDF, l’accusant de ne pas respecter la protection des données de ses clients.