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Blanquer : « Il y a des courants islamo-gauchistes très puissants dans les secteurs de l’enseignement supérieur »
Par Public Sénat
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Le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, ainsi que son collègue de l’Intérieur, étaient conjointement auditionnés par les commissions des lois et celle de la culture et de l’éducation du Sénat, ce jeudi, suite à l’assassinat de Samuel Paty. Une audition organisée pour raisons sanitaires dans l’hémicycle (revoir les temps forts de l’audition ici).
L’apprentissage du français, « un enjeu républicain fondamental »
Interrogé par le sénateur LR Jacques Grosperrin sur l’importance de l’apprentissage du français, et le niveau faible parfois constaté à l’entrée en 6e, Jean-Michel Blanquer y a vu « un enjeu républicain fondamental ».
« Le sujet de la langue française et sa faible maîtrise est à l’origine de tous les mots. Je ne peux que vous donner raison. (…) Tout commence par le langage, premier vecteur de non-violence, de subtilité, d’écoute » souligne le ministre de l’Education nationale, sans oublier « les mathématiques, pour l’esprit logique ». Il regrette cependant le manque de « soutien » de la part des milieux politiques, médiatiques ou culturels pour des mesures allant dans le sens d’un renforcement des fondamentaux, « c’est un signe de cet affaiblissement » du français.
Le sénateur PS David Assouline, ancien professeur d’histoire-géographie, a pour sa part demandé que l’éducation civique « soit au cœur » des programmes et de la formation des professeurs, et ne soit pas une variable d’ajustement, en rognant sur le temps dédié quand il faut terminer les programmes en fin d’année.
Jean-Michel Blanquer répond que, dans son projet de loi pour l’école, « l’éducation civique et morale » a déjà bénéficié d’un temps dédié pour ne plus se retrouver « dans un grand tout » avec l’histoire-géographie. Mais « ça ne va pas assez loin » a-t-il reconnu, « il faut sûrement que dans les temps qui viennent, ce soit un véritable objet en soi ».
« Voir ce qui se passe, pour de vrai, dans les enseignements qui sont donnés »
Le ministre entend aussi « créer des chaires laïcité, valeurs de la République » à l’université « qui auront un impact sur nos étudiants ». Concernant le supérieur justement, Jean-Michel Blanquer a tenu des propos qui risquent de faire réagir. « Il y a des courants islamo-gauchistes très puissants dans les secteurs de l’enseignement supérieur qui commentent des dégâts sur les esprits. Et cela conduit à certains problèmes, que vous êtes en train de constater » estime le ministre de l’Education nationale.
« Ne soyons pas aveugles. Il y a, à l’université, des secteurs qui ont une conception très bizarre de la République. Il s’agit, non pas seulement de définir des heures et des moyens, mais de voir ce qui se passe, pour de vrai, dans les enseignements qui sont donnés. Il faut une matrice initiale, parfaite, impeccablement réglée » soutient Jean-Michel Blanquer.
Auditionné en juin 2020 par la commission d’enquête du Sénat sur la radicalisation islamiste, le ministre avait déjà évoqué « la perméabilité du monde universitaire avec des théories qui sont aux antipodes des valeurs de la République et de la laïcité », citant « les théories indigénistes ».