Alors que les députés PS soutiennent l’abrogation de la réforme des retraites portée par La France insoumise, qui efface également le mécanisme mis en place par l’ancienne ministre de la Santé Marisol Touraine sous François Hollande, le sénateur Bernard Jomier (Place publique), appelle les parlementaires de gauche à ne pas aller trop loin face aux enjeux démographiques.
Allongement du délai de l’IVG : « Le gouvernement a été obstinément buté et hostile » dénonce Laurence Rossignol
Par Océane Blanchard
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« Le sujet était réel : les médecins le disent, le planning familial le dit aussi » assène Laurence Rossignol, interrogée sur les délais d’IVG. « On sait que le confinement, l'état d'urgence, la désorganisation des hôpitaux et la concentration du travail sur la réanimation ont eu un effet délétère sur l'accès aux IVG. » Depuis le début du confinement, la sénatrice socialiste se bat pour faire adopter un amendement qui permettrait temporairement aux femmes de recourir à une interruption de grossesse jusqu’à 14 semaines au lieu de 12 actuellement. Mais l’amendement a été à nouveau rejeté.
Pour Laurence Rossignol, le gouvernement a trouvé un allié de poids lors du vote au Sénat, jeudi 28 mai, pour refuser la modification temporaire de la période légale d’IVG. « Le gouvernement a été obstinément buté et hostile à cet allongement des délais. À chaque fois qu'on les a alertés, ils ont dit ‘non, on reste dans les délais tels qu'ils sont’ » déclare la sénatrice de l’Oise. « Et ils ont trouvé hier, avec l'aile la plus conservatrice du Sénat, un excellent partenaire pour rejeter cet amendement qui pourtant a eu beaucoup plus de voix qu'ils n'en avaient eues les fois précédentes. »
« Je désespère de convaincre ce gouvernement, qui, je le rappelle, avait raconté qu'il faisait des femmes la grande cause du quinquennat, mais qui quand il est face à un vrai sujet sur la détresse des femmes est incapable de prendre la décision qu'il faut prendre. » Un état des lieux qui inquiète Laurence Rossignol, d’autant plus que les violences conjugales sont montées en flèche lors de la période de confinement. « Je rappelle que dans violences conjugales, il y a viol, et que l'augmentation des violences conjugales peut malheureusement aussi conduire à une augmentation des grossesses non-désirées ».