Alors que les députés PS soutiennent l’abrogation de la réforme des retraites portée par La France insoumise, qui efface également le mécanisme mis en place par l’ancienne ministre de la Santé Marisol Touraine sous François Hollande, le sénateur Bernard Jomier (Place publique), appelle les parlementaires de gauche à ne pas aller trop loin face aux enjeux démographiques.
Affaire Benalla : que retenir de l’audition de Gérard Collomb au Sénat ?
Par Public Sénat
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20h14 : Insatisfait, Philippe Bas va adresser de nouvelles questions par écrit à Gérard Collomb
Avant de lever la séance, le président Philippe Bas annonce que la commission d’enquête va demander de nouvelles informations au ministère de l’Intérieur, en vertu de ses prérogatives. « Un certain nombre de points restent obscur », relève-t-il. « Mes réponses ont été extrêmement précises sur l’ensemble des points », rétorque Gérard Collomb, soulignant néanmoins qu’il y répondra « bien volontiers ».
20h01 : Pierre Laurent interroge Collomb sur les liens supposés entre son chef de cabinet et Benalla
« Votre principal collaborateur pendant des années à Lyon, qui vous a suivi et qui est aujourd’hui votre chef de cabinet, Jean-Marie Girier a été directeur de campagne d’Emmanuel Macron. C’est lui qui a recruté M. Benalla fin 2016 dans l’équipe de campagne de Macron. Comment pouvez-vous prétendre vu votre proximité avec M. Girier, ne pas connaître M. Benalla ? » a interrogé le sénateur communiste Pierre Laurent.
Si dans un premier temps, Gérard Collomb n’a pas répondu, il a fini par s’exécuter après une relance du sénateur. « Sur M. Girier, je ne pense pas qu’il ait recruté M. Benalla. S’il devait en être ainsi, il y aurait des questions de confiance » a-t-il indiqué.
19 h 28. « Je pense que vous ne le saviez pas non plus, c’est très grave », envoie la sénatrice Esther Benbassa
Nouvelle question sur l’avenir du GSPR à l’Élysée. La sénatrice écologiste de Paris, Esther Benbassa, s’interroge sur le manque d’information de Gérard Collomb. Évoquant la réorganisation des services de sécurité à la présidence de la République prévue pour la fin de l’année, la sénatrice rappelle que M. Benalla était « pressenti pour occuper une place prépondérante ». « Je pense que vous ne le saviez pas non plus, c’est très grave ».
Parlant d’un « vrai dysfonctionnement » dans les services de l’Intérieur, elle demande si Gérard Collomb trouve normal que deux polices, dont l’une privée, se développent à l’Élysée.
Le ministre répond qu’il était au courant d’un « projet » et indique avoir fait part au cabinet d’Emmanuel Macron une « observation », celle de la « nécessité de maintenir un lien organique entre la nouvelle structure et le ministère de l’Intérieur », notamment en termes de recrutement.
« C’est une sage recommandation », réagit Philippe Bas.
Interrogée par Jean-Yves Leconte (PS), qui souhaitait connaître l’avis du cabinet de la présidence, Gérard Collomb a répondu que l’Élysée partageait ses vues.« Absolument les choses étaient actées. »
19 h 22 : Pour Collomb, les syndicats ont eu « tort de ne pas lui faire remonter les informations »
Le sénateur Alain Marc informe le ministre de l’Intérieur que les langues des policiers étaient en train de se délier et qu’ils étaient « terrorisés » par Alexandre Benalla. (Cf. notre article sur le sujet).
« Je regrette si les syndicats de police ont pu vous faire cette déclaration, ils ne me l’ont pas faite à moi, parce que je les rencontre assez souvent, nous discutions de l’ensemble des problèmes et donc jamais ils ne m’ont fait remonter des dysfonctionnements avec Monsieur Benalla jusqu’à une date récente » déclare Gérard Collomb avant d’affirmer : « Pour ce qui concerne le ministère de l’Intérieur, il n’y aura jamais de barbouzes quelque part, parce qu’effectivement, c’est quelque chose que je n’admettrais pas ».
Le ministre de l’intérieur annonce qu’il recevra les syndicats la semaine prochaine, « parce que je pense qu’ils ont été totalement troublés par ses évènements » indique-t-il. « Je leur demanderai, si devant moi, ils me disent qu’ils ont eu des problèmes avec Monsieur Benalla, et je leur demanderai pourquoi ils ne m’en ont pas informé avant ».
« Je veux leur dire qu’ils avaient tort de ne pas faire remonter les informations à leur ministre, parce que j’aurais pris un certains nombre de dispositions » conclut Gérard Collomb.
19H11 : « M. le ministre, heureusement qu’il y a les journaux pour vous informer »
À une question de la sénatrice RDSE, Nathalie Delattre, au sujet de l’existence potentielle « d’un commando Benalla » place de la Contrescarpe, le 1er mai, Gérard Collomb a répondu que « qu’il en apprenait tous les jours ». « Je lis les journaux comme vous et franchement il y a toute une partie de l’histoire de M. Benalla que franchement, je découvre de plus en plus ».
« M. le ministre, heureusement qu’il y a les journaux pour vous informer » a taclé Philippe Bas.
18H49. Port d’arme, voiture, brassard : « Tout ça ne vient pas du ministère de l’Intérieur » assure Collomb
Le co-rapporteur PS de la commission d’enquête est « resté sur sa faim » suite aux réponses apportées par Gérard Collomb devant les députés, hier. « Qui a donné le statut d’observateur à M. Benalla ? Qui lui a donné un brassard de police ? Qui l’a autorisé à participer à des réunions de commandement au plus haut niveau à la préfecture de police ? Qui lui a donné le port d’arme ? » a-t-il demandé avant de l’interroger également sur la provenance « d’un véhicule super-équipé » mis à disposition d’Alexandre Benalla.
« Ce que je peux vous assurer, c’est que tout ça ne vient pas du ministère de l’Intérieur et du cabinet du ministre » a assuré Gérard Collomb
18 h 40. Gérard Collomb répète qu’il n’avait pas à saisir la justice au titre de l’article 40
Pour sa première question adressée au ministre, le co-rapporteur (PS) de la commission Jean-Pierre Sueur demande à Gérard Collomb en vertu de quel article de la loi il n'a pas appliqué l'article 40 du Code de procédure pénale, article obligeant tout fonctionnaire à avertir la justice d'un comportement délictueux.
Le ministre maintient sa position dévoilée la veille à l’Assemblée, indiquant se comporter comme ses prédécesseurs. « Ce n’est pas mon rôle de saisir chaque procureur individuellement pour lui signaler la commission d’infractions », répond-t-il, ajoutant que l’information sur Alexandre Benalla était connue de la préfecture de Police et du directeur du cabinet du président de la République.
« Est-ce que vous ne vous vous êtes pas dit logiquement au bout d’un moment : il y a quand même quelque chose qui ne va pas ? » continue Jean-Pierre Sueur.
« Il ne m’appartenait pas à moi – qui ne connaissait pas les circonstances exactes, puisque je n’ai pas à connaître de la façon dont est dirigée la préfecture de Police – de prendre cet article 40 », maintient Gérard Collomb.
« Que d’autres que vous aient pu le faire, c’est certain. Mais que vous ne l’ayez pas fait pose quand même question », conclut le président Philippe Bas.
18 h 20. « À ma connaissance, il n’y a aucun vigile qui travaille au service du GSPR, qui est un service officiel » affirme Gérard Collomb
Estimant que le ministre de l’Intérieur ne répondait pas à la question, le sénateur Philippe Bas le recadre. « Ce n’est pas exactement la question que je vous posais » le coupe-t-il. Ce à quoi Gérard Collomb répond que « ce sont des préliminaires ».
« Ce que je veux vous dire, c’est que pour moi les relations de confiance avec les policiers et les gendarmes à tous niveaux, sont extrêmement importants ».
« À ma connaissance, il n’y a aucun vigile qui travaille au service du GSPR, qui est un service officiel » affirme Gérard Collomb, pressé par le sénateur, avant de conclure : « Sur le GSPR nous avons une relation hiérarchique, nous nommons au ministère de l’Intérieur, mais pour ce qui est de l’usage fonctionnel, c’est en effet à la présidence de la République que cela s’organise ».
18 h 17. « Tous [les syndicats], sans exception, nous ont dit leur indignation, nous ont dit à quel point ils ont été blessés, de l’image qui est donnée de la police » informe Philippe Bas
Philippe Bas, président de la commission des lois, est le premier à interroger Gérard Collomb, dans le cadre de la commission d’enquête sénatoriale sur l’affaire Benalla.
« Ma première question m’est directement inspirée par les auditions auxquelles nous avons procédé cette après-midi, des différents syndicats de policiers et des commissaires de police » débute Philippe Bas. « Tous, sans exception, nous ont dit leur indignation, nous ont dit à quel point ils ont été blessés, de l’image qui est donnée de la police par un faux policier, combien ils ont été humiliés d’apprendre les moyens exorbitants dont cette personne a pu disposer ».
« Ils ont également exprimé leur inquiétude sur la prise en charge de la sécurité du Président de la République et sur les évolutions qui ont été annoncées en ce début d’année 2018. Ils nous ont dit avec franchise que les langues se déliaient que leurs adhérents les informaient de ce qui s’était réellement produit (…) que Benalla avait un comportement, que plusieurs d’entre eux ont qualifié de déplacé, voire d’injurieux. Qu’il avait une fâcheuse tendance à donner des instructions aux cadres de police et de gendarmerie placées sous votre autorité » continue le sénateur.
« Les syndicats nous ont également dit, qu’il y avait des groupes de vigiles qui étaient associés au groupement de la présidence de la république pour la sécurité du chef de l’État. Est-ce vrai ? Est-ce normal ? » interroge-t-il.
Nouvelle séance d’explication en vue pour l’exécutif ce mardi, notamment au Sénat. Les travaux de la commission d’enquête constituée hier débutent à 14h30. Les sénateurs de la commission des Lois entendront les organisations professionnelles de la police nationale. Ils chercheront à comprendre comment des personnes extérieures à leurs services ont pu être associées à leurs missions, comme lors des manifestations du 1er mai à Paris.
L’évènement est à suivre en direct sur le canal 24/24 de Public Sénat, ainsi que sur Periscope et Facebook Live.
À partir de 16h30, le gouvernement se retrouvera, pour la dernière séance de questions d’actualité de la session extraordinaire, face aux sénateurs dans l’hémicycle. Jeudi dernier, dans une atmosphère tendue, trois questions ont porté sur l’affaire Benalla. Les réponses parcellaires d’Édouard Philippe comme celles de Gérard Collomb ont laissé les sénateurs sur leur faim. Vous pouvez suivre la séance en direct sur notre antenne, sur le canal 13 de la TNT.
À 17h45, enfin, Gérard Collomb sera auditionné une deuxième fois par le Parlement, cette fois face aux sénateurs, qui ne manqueront sans doute pas de rebondir sur les auditions, la veille, par les députés, du préfet de police Michel Delpuech et de son directeur de l’ordre public Alain Gibelin.
La retransmission de l’audition, suivie de décryptages et de réaction, est à suivre en direct sur le canal 24/24 de Public Sénat, ainsi que sur Periscope et Facebook Live.