A quelques jours de l’audience qui devait avoir devant la cour de justice de le République, Noël Le Graët, par la voix de son avocat a annoncé retirer sa plainte pour diffamation contre l’ancienne ministre des Sports. Invitée dans l’émission Sport etc, Amélie Oudéa-Castéra réagit en exclusivité à cette annonce au micro d’Anne-Laure Bonnet.
Affaire Benalla : les sénateurs répondent à Emmanuel Macron
Par Public Sénat
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Invité spécial de la matinale d’Europe 1, Emmanuel Macron est revenu, ce mardi, sur l’affaire Benalla en convoquant une figure historique du Front Populaire. « On voit, comme disait Blum à une autre époque, parfois les esprits se dissoudre, c'est un peu ce qui s'est passé au mois de juillet dernier » a-t-il considéré. Si le chef de l’État a reconnu que « les faits » étaient « graves », il les oppose à « une excitation générale », estimant que dans cette affaire « on a peut-être perdu l’esprit de mesure ».
« Du temps de Léon Blum, il n’y aurait pas eu de Benalla »
Au Sénat, où depuis le mois de juillet la commission d’enquête sur l’affaire Benalla a enchaîné 28 auditions, difficile de ne pas se sentir visé. « Franchement, laissons Léon Blum au Front Populaire (…) Je ne suis pas sûr que du temps de Léon Blum il y aurait eu une affaire Benalla parce qu’il n’y aurait pas eu de Benalla. Comme il (Emmanuel Macron) nous dit que nous visons dans les années 30, il peut effectivement réécrire l’Histoire » balaye le sénateur LR, Roger Karoutchi. « Il n’était pas utile de convoquer M. Léon Blum ce matin sur Europe 1. Mais simplement qu’il assume l’erreur et la faute qu’il a commise (…) Je crois qu’une fois de plus, le président de la République est dans des postures, l’utilisation d’expressions, de mots, sans en mesurer le sens » complète François-Noël Buffet, vice-président de la commission des lois.
« Je n’ai pas le sentiment qu’il y ait eu un emballement de la part du Sénat »
« C’est assez peu aimable comme propos. Ceci étant, je n’ai pas le sentiment qu’il y ait eu un emballement de la part du Sénat. Nous avons fait notre travail assez calmement. Ça a été unanimement reconnu. Je n’ai pas eu le sentiment d’avoir eu mon esprit se dissoudre, ni au mois de juillet, ni pendant le reste des auditions » lui répond la co-rapporteure LR de la commission d’enquête, Muriel Jourda
« L'Élysée n'a rien caché » assure Emmanuel Macron
Emmanuel Macron s’est également défendu de toute immixtion dans cette affaire. « Est-ce que l'Élysée a caché quelque chose ? Non, il y a eu une vidéo, elle a été vue des milliers de fois. Est-ce que l'Élysée a dissimulé quoi que ce soit ? Pas du tout. On a dit que c'était une affaire d'État, mais quelle affaire d'État ? L'Élysée n'a rien caché. Il n'est pas intervenu à la demande de l'Élysée. Il n'y a pas de milice de l'Élysée. »
« le président de la République a lui-même initié une réforme interne à l’Élysée »
Des affirmations que le co-rapporteur socialiste de la commission d’enquête, Jean-Pierre Sueur est loin de reprendre à son compte. Lors des auditions, « il y a eu beaucoup de contradictions, beaucoup de non-dits et beaucoup d’imprécisions » observe-t-il avant d’assurer que le rapport de la commission d’enquête « sera totalement objectif ». Son collègue socialiste de la commission des lois, Jacques Bigot estime que si « ce n’est pas l’affaire du siècle », « le président de la République devrait quand même reconnaître qu’il a lui-même initié une réforme interne à l’Élysée ». « Ce qui prouve bien qu’il a pris conscience tardivement qu’il y avait eu des difficultés » relève-t-il.
« Ils ont construit un mensonge d’État »
Cet après-midi, le sénateur LR membre de la commission d’enquête, François Grosdidier va plus loin. « On nous a menti à l’Élysée (…) Ils ont construit un mensonge d’État en expliquant que Benalla s’occupait de tout sauf de sécurité (…) On nous a dit qu’il coordonnait la sécurité. Mais il n’y a pas besoin d’une arme pour coordonner les services » objecte-il en référence à la fameuse autorisation de port d’arme accordée à l’ancien chargé de mission de l’Élysée.
Des éléments qui « n’arriveront peut-être jamais »
Et quant à cette affirmation présidentielle assurant que l’Élysée n’avait « rien caché ». À l’issue des auditions, le 10 octobre dernier, les sénateurs s’étaient pourtant plaints de ne pas avoir obtenu certains documents, comme la fiche de poste d’Alexandre Benalla (voir notre article). « Il y a un certain nombre d’éléments supplémentaires qui nous sont effectivement parvenus, plutôt vers la fin. Nous en attendons encore d’autres qui ne sont pas encore arrivés à ma connaissance. Et qui n’arriveront peut-être jamais » indique aujourd’hui Muriel Jourda.