Alors que François Bayrou vient d’annoncer la composition de son gouvernement, l’exécutif peut enfin se mettre au travail, estiment les représentants du bloc central au Sénat. Pour cela, il faudra composer avec le Parti Socialiste tout en ménageant LR qui conditionne encore son soutien au gouvernement. Une tâche périlleuse.
10 ans de la délégation sénatoriale aux Outre-mer : « Elle a trouvé un enracinement naturel au Sénat » d’après son fondateur, Jean-Pierre Bel
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Suite à la grave crise sociale qui avait agité les départements d’Outre-mer en 2009, une mission d’information sénatoriale avait été créée pour tenter de formuler des réponses à la situation économique et sociale tendue. Ce travail avait donné des idées à la Conférence des Présidents, qui avait décidé en 2011 de pérenniser ce genre d’exercices en créant la délégation sénatoriale aux Outre-mer. Jean-Pierre Bel, ancien sénateur socialiste de l’Ariège, présidait le Sénat à cette époque et rappelle que « l’initiative venait de très loin » : « Ce fut une longue histoire, après les revendications sociales liées au pouvoir d’achat dans les départements d’Outre-mer en 2009. » Mais, rétrospectivement, il semble à l’ancien Président du Sénat, que la place de la délégation aux Outre-mer était évidemment au Sénat : « La délégation aux Outre-mer a trouvé un enracinement naturel au Sénat, dont la mission constitutionnelle est de représenter les territoires. Le Sénat, c’est aussi Gaston Monnerville, sénateur du Lot, mais parfait représentant des Outre-mer, qui a laissé une trace indélébile. »
« Vous pourrez toujours vous appuyer sur le Sénat de la République »
Comme moment fort de la vie de la délégation sénatoriale aux Outre-mer, Jean-Pierre Bel retient notamment l’hommage rendu en octobre 2013 à Aimé Césaire lors d’un colloque qu’il avait alors organisé avec Serge Larcher, alors président socialiste de la délégation : « J’ai à cœur l’hommage rendu à Aimé Césaire. À titre un peu plus personnel, il y a deux personnages historiques qui ont inspiré mon parcours politique, ce sont Jean Jaurès et Aimé Césaire. Sa poésie, son engagement était ancré sur une terre, la Martinique, mais aussi tourné vers un idéal de l’égalité républicaine et de tous les combats de la liberté. » Finalement, face aux maires des départements d’Outre-mer, Jean-Pierre Bel présente ce travail mené par le Sénat comme une évidence : « Nous sommes attachés à ces particularismes, parce que nous sommes aussi attachés à vos revendications sociales, à voir plus d’initiatives locales prises en compte dans notre politique nationale. Vous pourrez toujours vous appuyer sur le Sénat de la République. »
Troisième président de cette délégation après Serge Larcher et Michel Magras, Stéphane Artano confie sa conviction que « la délégation aux Outre-mer est devenue un acteur incontournable au Sénat. » Le sénateur RDSE de Saint-Pierre-et-Miquelon poursuit en détaillant les missions de la délégation : « Elle l’a démontré son utilité par des travaux importants pour la prise en considération des réalités ultramarines et l’évaluation des politiques publiques. » L’actuel président de la délégation sénatoriale aux Outre-mer regarde naturellement plus vers l’avenir et détaille les perspectives dans les travaux de la délégation : « L’objectif lors de cet anniversaire était d’associer les maires à un rapport d’information sur les politiques maritimes, par un exercice inédit de sollicitation directe, en collaboration avec la chaire « Outre-mer » de Sciences Po créée sous l’impulsion de Michel Magras. » La boucle est bouclée, puisque Jean-Pierre Bel, Serge Larcher et Michel Magras étaient tous présents cette après-midi au Sénat pour assister à cet échange avec les maires ultramarins et à la poursuite des travaux de la délégation sur les politiques maritimes.