Alors que François Bayrou vient d’annoncer la composition de son gouvernement, l’exécutif peut enfin se mettre au travail, estiment les représentants du bloc central au Sénat. Pour cela, il faudra composer avec le Parti Socialiste tout en ménageant LR qui conditionne encore son soutien au gouvernement. Une tâche périlleuse.
Si Marine Le Pen était au pouvoir, elle « courrait comme un poulet perdu », juge Michel Onfray
Par Public Sénat
Publié le
Invité de l’émission On va plus loin à l'occasion de la publication de son dernier ouvrage, Décadence, l’essayiste a également répondu aux questions de Sonia Mabrouk sur l’actualité politique et les candidats à la présidentielle.
« J’ai vu tous ces gens-là »
Les candidats peuvent-ils changer le destin de la France ? Il en doute : « ce sont des promesses qui sont impossibles à tenir ». « Je ne vois pas comment les gens qui se précipitent là, à droite et à gauche, […] pourraient dire qu’il y a des solutions », déplore-t-il.
Le constat est sévère, mais se base sur plusieurs années d’observation. « J’ai l’âge qui me permet de dire : j’ai vu tous ces gens-là », insiste Michel Onfray, rappelant les alternances passées et le fait que chacun a eu sa chance. Sa critique n’épargne pas Marine Le Pen, qui ne ferait pas mieux que les autres familles politiques face à l’Europe, selon lui :
« Elle arriverait au pouvoir – parlons au conditionnel – qu’elle ferait exactement comme son ami Tsipras [le premier ministre grec de gauche radicale, NDLR], qui est aussi l’ami de Mélenchon : c’est-à-dire qu’ils mettraient trois mois à parler, à parler… Puis finalement elle se ferait couper le cou, elle courrait comme un poulet perdu dans la basse-cour. Et l’Europe obtiendrait d’elle ce qu’elle a obtenu de Tsipras. »
François Fillon « a évidemment le droit de dire qu’il est catholique »
Interrogé sur la polémique suscitée par les déclarations de François Fillon sur TF1 le 3 janvier, le philosophe s’est étonné d’une « étrange définition de la tolérance » :
« L’athée que je suis pense qu’il a évidemment le droit de dire qu’il est catholique et le journaliste a le devoir, plutôt que de l’insulter, plutôt que de le mépriser […], de lui dire ‘expliquez-nous ce que ça signifie et quel est votre catholicisme ?’ »
Aucun candidat, conscient de l’importance des territoires, selon Michel Onfray
Fils d’agriculteur, Michel Onfray a répondu par la négative sur l’existence de candidats ou de responsables politiques conscients de la géographie française, en lien avec les terroirs et les territoires :
« Pour une raison bien simple, c’est que de Marine Le Pen à Jean-Luc Mélenchon en passant par Emmanuel Macron, ils sont tous jacobins. »
« Le jacobin pense qu’il y a la province, qu’il y a la campagne, mais que finalement, tout est à Paris, et puis il y a le reste qui va obéir, qu’on continue de monter à Paris comme on monte au paradis, et qu’on va descendre en province comme on descend en enfer ou dans le caniveau », a-t-il regretté.
L’écrivain plaide pour une suppression de « cette constitution jacobine », un logiciel qui « a fait son temps », et propose d’affaiblir considérablement les pouvoirs de la capitale, et de permettre des « autonomies départementales » et des « autonomies régionales ». Une question qu’il envisage d'aborder dans un prochain livre, sorte de « mode d’emploi de l’élégance politique ».