Luc Carvounas, maire (PS) d’Alfortville, a dénoncé à son tour ce jeudi l’ampleur des économies demandées aux collectivités, notamment les communes, dans le cadre du budget 2025. « On n'est pas en train de se plaindre, a-t-il insisté, invité de la matinale de Public Sénat. Nous les maires, nous sommes des gens responsables. » Il attend un geste du Premier ministre Michel Barnier cet après-midi, en clôture du Congrès des maires de France.
Violences à Marseille : des sénateurs de gauche souhaitent la création d’une commission d’enquête
Publié le
« Marseille est précurseur en matière de violences ». Ces mots de la sénatrice Marie-Arlette Carlotti, résument la situation critique de la métropole marseillaise, qui comptabilise 21 morts par balle depuis le début de l’année. Avec la volonté de faire face à cette situation, trois sénateurs des Bouches-du-Rhône Marie-Arlette Carlotti (Socialiste Ecologistes Républicains), Guy Benarroche (Ecologiste solidarités et territoires) et Jérémy Bacchi (Communiste, républicain, citoyen), ont rédigé une proposition de commission d’enquête sénatoriale « sur les violences qui sévissent à Marseille ». Le but de cette commission est de faire un état des lieux exhaustif des solutions et moyens à disposition pour empêcher l’expansion continue des violences dans la ville de Marseille, mais aussi sur le reste du territoire national.
Au sein de leurs partis respectifs, le texte est favorablement accueilli puisqu’il comptabilise 85 cosignatures. Malgré cette marque de soutien, l’initiative des sénateurs semble insuffisante, les trois groupes ayant respectivement épuisés leurs droits de tirage. Ce dernier leur permet de ne présenter qu’une seule proposition de commission d’enquête par session et par groupe. Dans ce cadre, il leur est a priori impossible de mettre en place cette commission d’enquête.
Consciente de cette difficulté, la sénatrice Marie-Arlette Carlotti, prévoit néanmoins de « forcer le passage ». L’élue socialiste compte regrouper derrière sa proposition un nombre de sénateurs suffisamment important dans le but de peser au niveau de la Conférence des Présidents, chargée de valider le lancement des commissions d’enquêtes.
Un projet national transpartisan ?
La sénatrice Marie-Arlette Carlotti souhaite convaincre plus largement, rappelant que ces violences ne sont pas propres à Marseille, mais qu’elles existent aussi « à Grenoble, à Lyon ou à Nantes où elles explosent ». L’initiative concerne l’ensemble du territoire national et le but serait de pouvoir « d’abord faire un constat sur la situation » pour comprendre « quoi faire pour protéger et soutenir la police judiciaire, bras armé de la justice ».
Pour la sénatrice, la situation est au point mort, bien qu’elle reconnaisse l’investissement de l’exécutif qui a envoyé 300 policiers et 3 compagnies de CRS supplémentaires à Marseille cette année. Elle préconise de se détacher de «la politique des chiffres » du ministère de l’intérieur, soulignant que lorsqu’un point de vente de stupéfiants est démantelé quelque part, un autre apparait ailleurs. Il faut d’abord se pencher sur « ce qui marche et ce qui ne marche pas », conclut-elle.
Des trafics gangrénant la vie des habitants
Finalement, la sénatrice alerte sur le trafic de drogues, cannabis, cocaïne et héroïne, dont l’augmentation ces cinq dernières années, maintient un climat de violence et d’insécurité dans certains quartiers marseillais. Elle dénonce le quotidien terrible d’habitants, dont les enfants ou les proches, meurent aléatoirement d’une balle perdue et auxquels aucune protection n’est jamais assurée. Cette description n’est pas sans rappeler les propos tenus par le sénateur LR Stéphane Le Rudulier (LR), lors des questions d’actualité au gouvernement, pour qui, il existe certains quartiers de Marseille où « la Kalachnikov a remplacé Marianne avec un usage débridé des armes à feu ».
Dans ce contexte, le président Emmanuel Macron se rend à Marseille ce 26 juin prochain dans le cadre du bilan du plan « Marseille en grand », lancé en septembre 2021. La sénatrice Carlotti attend certaines annonces, quant à la revalorisation des services publics, dont la détérioration est selon elle « le terreau d’un contexte social dégradé ».