Trois mois après le passage du cyclone Chido à Mayotte, le bilan humain reste très incertain. Selon les chiffres officiels, le bilan humain reste de 40 morts et 41 disparus, une situation bien loin de la réalité assure le sénateur Mahorais Saïd Omar Oili qui demande une commission d’enquête sur le sujet. Pour rappel, le Premier ministre avait estimé fin décembre qu’il s’agissait de « la catastrophe naturelle la plus grave de l’histoire de France depuis plusieurs siècles ».
Une commission d’enquête pour « analyser les dysfonctionnements »
Malgré l’adoption de la loi d’urgence pour Mayotte visant à faciliter l’action des acteurs publics et privés pour la reconstruction de Mayotte, la situation reste critique. Dans leur communiqué de presse, les sénateurs socialistes, écologistes et communistes affirment que « les accès aux soins, aux télécommunications ou encore à l’électricité ne sont pas rétablis dans tout l’archipel ».
En formulant la demande d’une commission d’enquête, les trois groupes de gauche souhaitent se pencher sur trois axes principaux : « L’efficacité des dispositifs de prévention et d’alerte lors de l’approche du cyclone ; la coordination des secours et des moyens déployés par l’État et les acteurs humanitaires ; la prise en charge des blessés, des sinistrés et des personnes décédées ». Les sénateurs estiment qu’« analyser les dysfonctionnements doit être un préalable pour reconstruire ». « Le Sénat, chambre des territoires, doit s’emparer de cette demande pour protéger la population, garantir de bonnes conditions de reconstruction et assurer la résilience des Outre-mer face aux catastrophes climatiques », peut-on également lire dans le communiqué.
Pour rappel, les commissions d’enquête permettent aux parlementaires de contrôler l’action du gouvernement et des pouvoirs publics sur un sujet spécifique. Sous réserve d’être acceptée par la conférence des présidents, les travaux de la commission d’enquête s’étalent sur 6 mois et débouchent sur la production d’un rapport et de recommandations.