Depuis le congrès de l’Association des maires de France (AMF), le président du Sénat, Gérard Larcher a apporté son soutien aux élus qui protestent contre les ponctions de cinq milliards d’euros prévues dans le projet de loi de finances 2025.
Budget 2025 : « Ce qui est imposé aux collectivités locales fait courir un grand risque de tensions sociales », prévient François Baroin
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La contribution de 5 milliards d’euros demandée aux collectivités, dont trois milliards aux 450 plus grandes, fait l’unanimité contre elle au Congrès des maires de France. Dans une rare conférence de presse commune, huit associations d’élus ont réitéré leur opposition aux restrictions budgétaires qu’ils évaluent plutôt à 11 milliards.
Au micro de Public Sénat, l’ancien président de l’Association des maires de France (AMF) et actuel maire de Troyes, François Baroin rappelle d’abord que « plus de 80 % de la dette est de la responsabilité de l’Etat. Moins de 5 % ce sont les communes et les intercommunalités. On nous demande un effort disproportionné ».
En tant qu’ancien ministre de l’Economie et des Finances, François Baroin sait qu’il « faut faire très attention à la longueur de la matraque fiscale qu’on propose […] parce que ça aura un impact récessif ».
Il rappelle que les collectivités « portent l’investissement » et « le danger, c’est moins d’argent pour les services publics, moins d’argent pour l’investissement public, il n’y a plus que les collectivités qui en font, l’Etat en fait de moins en moins […] Les Gilets Jaunes, c’est parti de quelque chose comme ça. Il y a eu une taxe mais auparavant il y a eu une réduction d’argent pour financer les services publics et le développement des territoires. Si on n’a pas cette mémoire, on court un grand risque de tensions sociales. Nous sommes des lanceurs d’alerte auprès de l’Etat ».
Le Sénat a entendu les élus et s’est prononcé en faveur d’une réduction de la contribution à deux milliards d’euros. « Le Sénat nous aide. Si c’est confirmé par le Premier ministre, ça ira dans la bonne direction. Si ça ne bouge pas, ce qui est imposé aux collectivités locales aura un impact sur la croissance, donc sur l’investissement, sur l’emploi et sur les tensions sociales », met en garde, François Baroin.
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