On l’a constaté durant les récentes séances de questions au gouvernement, dans les deux chambres, le climat politique s’est tendu entre les différents bancs. Une semaine après une flambée de violences et d’émeutes dans les villes françaises, la représentation nationale apparaît divisée sur les causes de la colère et du désordre et les réponses à y apporter.
Ce mercredi matin, sur France Info, le président du groupe LR Bruno Retailleau a contesté l’approche du ministre de l’Intérieur, qui estimait que le problème tenait à des « jeunes délinquants » et non des « étrangers ». « Certes, ce sont des Français, mais ce sont des Français par leur identité […] Malheureusement pour la deuxième, la troisième génération, il y a comme une sorte de régression vers les origines ethniques », a jaugé le sénateur de la Vendée. Une sortie très commentée sur les réseaux sociaux, plusieurs élus de gauche dénonçant des propos « racistes ».
Interrogé cet après-midi à la sortie de l’hémicycle où se tenaient les questions au gouvernement, Bruno Retailleau a déclaré qu’il maintenait « chacun de [ses] termes ». « Je ne regrette rien du tout, je n’enlève rien du tout », a assuré le sénateur. « Ce que j’ai dit, c’est que dans ces quartiers, on voit bien que des gamins, ou des adolescents, qui sont issus de l’immigration, poursuivent un chemin inverse à celui qu’on attend d’eux, c’est-à-dire intégrer, complètement, le modèle républicain ».
Selon lui, il y a une responsabilité collective pour avoir présenté la France « comme un contre-exemple et un contre-modèle ». « On a présenté la France comme un pays qui n’est pas aimable. Arrêtons la repentance, car cette repentance perpétuelle est une barrière qui empêche ces jeunes-là de s’assimiler complètement à notre modèle républicain, qui oublie les origines, qui oublie les croyances. C’est le citoyen universel plutôt que l’individu avec ses particularismes. »
Sur le plan des réponses immédiates aux violences, le chef de file des Républicains au Sénat s’est positionné clairement pour responsabiliser les parents des mineurs inculpés dans les émeutes. « Si on a des familles défaillantes, on doit pouvoir suspendre les allocations familiales. C’est comme ça. Il y a les droits et les devoirs », a estimé Bruno Retailleau.