Le mouvement de libération de la parole s’étend. Le mouvement #MeToo s’enracine dans le monde de la santé et notamment de l’hôpital, depuis les révélations de Karine Lacombe il y a un mois. À l’appel de plusieurs associations, un rassemblement va se tenir ce mercredi devant les ministères du Travail et de la Santé, afin d’obtenir des réponses concrètes pour mettre un terme aux violences sexistes et sexuelles.
La sénatrice PS Laurence Rossignol a saisi cette actualité du jour, pour sonder le gouvernement sur les éventuelles réponses d’envergure en préparation. « Chaque secteur a besoin d’un traitement dédié, mais il faut aussi une grande loi globale », a insisté l’ancienne ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes. Mi-mai, 150 personnalités lançaient un appel pour une « loi intégrale contre les violences sexuelles », dans une tribune. Pour la parlementaire du Val-de-Marne, il faut l’entendre au sens d’une « loi d’orientation ou de programmation », posant à la fois des moyens et abordant la totalité de la « chaîne » : prévention, accompagnement, prise en charge des victimes, répression et réparation.
L’inscription du consentement dans le Code pénal, « un point de départ », pour Aurore Bergé
Aurore Bergé, ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les Discriminations, a rappelé l’engagement d’Emmanuel Macron de modifier le Code pénal pour y faire figurer la notion de consentement. « Ça ne résout pas tout, mais je crois que ce sera un nouveau point de départ qui doit nous permettre de recréer du consensus sur ce sujet, et surtout d’agir, de prévenir, et de lutter contre ce fléau », a expliqué l’ancienne députée Renaissance.
La ministre a ajouté qu’une mission interministérielle rendrait également ses conclusions au mois de juin sur les « circuits de signalement » des faits de violences sexuelles et sexistes.
Lors de sa réplique, Laurence Rossignol a réitéré sa demande. « Nous légiférons mal sur ces sujets-là. Par petites propositions de loi, par petits morceaux de patchwork de carrés de crochet que nous tricotons ici patiemment. Nous avons besoin d’une grande loi, pas simplement d’une somme de petites lois, parce que nous manquons d’un traitement global des violences. »