Ce mardi 18 juin à Courbevoie, trois jeunes garçons mineurs ont été mis en examen pour viol en réunion, injures et violences à caractère antisémite sur une jeune fille de 12 ans. Ce drame sordide a soulevé l’émoi et l’indignation de l’ensemble de la classe politique. Le Président de la République a aussitôt chargé la ministre de l’Education nationale Nicole Belloubet d’organiser, dans toutes les écoles du pays, un temps d’échange autour de la lutte contre le racisme et l’antisémitisme. Les actes qui y ont trait auraient triplé au premier semestre par rapport à l’année 2023, selon les chiffres du gouvernement. Chaque camp politique tente pour l’heure de démasquer le coupable de cette résurgence de la haine antisémite dans l’espace public, et la France insoumise apparaît comme une cible privilégiée. Le sénateur Roger Karoutchi impute cette responsabilité « aux islamistes politiques » et à une « France insoumise qui n’arrête pas ».
« On a créé un climat » : la France insoumise en ligne de mire
Roger Karoutchi fustige expressément le parti de Jean-Luc Mélenchon, qu’il accuse de vouloir « conforter son électorat communautariste » en entretenant un « climat » délétère et en multipliant les « commentaires sur les Juifs », sous « couvert d’attaquer Israël ». Le sénateur, président du groupe France-Israël au Sénat, souligne clairement l’ambigüité de la position de la France insoumise dans sa condamnation de l’organisation criminelle du Hamas, qui a perpétré plusieurs attentats terroristes sur le territoire israélien, le 7 octobre 2023. Les cadres du parti soutiennent la cause du peuple palestinien et dénoncent les opérations militaires israéliennes en cours dans la bande de Gaza.
Roger Karoutchi s’inquiète tout particulièrement pour les Français de confession juive qui « se sentent très mal en France et qui se demandent ce qu’il se passe ».
« Le juridisme a des limites, celles de la réalité » : la justice dans le viseur
Le sénateur plaide également en faveur d’une consolidation de l’appareil répressif. Interrogé sur la législation en vigueur et ses insuffisances, il affirme sans détour : « il faut la durcir ». « Il faut que les tribunaux ne soient plus constamment en train de se demander si l’expression exacte est totalement antisémite, au point près, à la virgule près », soutient-il. Le 7 mars 2024, une proposition de loi visant à renforcer la réponse pénale en matière de racisme et d’antisémitisme, portée par le groupe Renaissance, avait été examinée par l’Assemblée nationale.
Concernant la manifestation prévue à Courbevoie ce vendredi 21 juin, le sénateur retient « un message simple » : « Halte à l’antisémitisme ».
Eglantine Mougin