Ukraine : « Les Français ne risquent pas de manquer de gaz ou de carburant dans les prochains mois », assure Barbara Pompili

Ukraine : « Les Français ne risquent pas de manquer de gaz ou de carburant dans les prochains mois », assure Barbara Pompili

Interrogée lors des questions au gouvernement à propos de l’impact du conflit ukrainien sur l’approvisionnement français et européen en gaz et en carburant, Barbara Pompili s’est montrée rassurante. Des réserves stratégiques de 90 jours ont été constituées et des discussions sont en cours sur le fonctionnement du marché européen de l’énergie pour endiguer une éventuelle hausse des prix.
Louis Mollier-Sabet

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L’arrêt des exportations russes « n’est pas à l’ordre du jour », selon la ministre de la Transition écologique, mais la situation est tout de même tendue. « Notre pays, comme les autres pays européens, est dépendant durablement du gaz russe. Il faut donc se préparer à une rupture d’approvisionnement, voulue ou subie, ou au moins à une répercussion rapide sur le prix de l’électricité en Europe » s’est inquiété le sénateur François Bonneau (apparenté UC) lors des questions d’actualité au gouvernement. « Nous ne courrons pas de risques d’approvisionnement énergétique », essaye de le rassurer Barbara Pompili, qui annonce que la France dispose de « stocks stratégiques de carburants pour 90 jours de consommation, qui nous permettent de faire face à des perturbations d’approvisionnement. » La ministre poursuit : « Je veux être très claire, les Français ne risquent pas de manquer de carburant ou de gaz dans les prochains mois. »

Marché européen de l’électricité « C’est le bon moment pour discuter de ça »

Sur les prix, en revanche, si le gaz russe venait à se faire rare, le prix du gaz augmenterait mécaniquement en Europe, ce qui ferait à son tour augmenter le prix de l’électricité, par un mécanisme d’ajustement au coût marginal inclus dans le fonctionnement du marché européen de l’électricité. La ministre de la Transition écologique veut y voir une opportunité de renégocier le fonctionnement de ce marché européen de l’électricité, dans le viseur du gouvernement depuis longtemps : « Je me suis entretenue hier soir avec la commissaire européenne de l’énergie, et nous avons déjà eu des discussions avec la Commission pour revoir le market design de ce marché européen de l’électricité. C’est le bon moment pour discuter de ça. » En attendant, aucune réforme n’a été annoncée, alors Barbara Pompili assure que d’autres pistes sont étudiées : « Nous avons des contacts réguliers avec le gouvernement des Etats-Unis pour envisager des actions coordonnées sur le sujet. »

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Procès de l'assassinat de Samuel Paty : tous les accusés ont été reconnus coupables

Les deux amis de l’assassin du professeur Samuel Paty, Naïm Boudaoud et Azim Epsirkhanov, ont été reconnus coupables de complicité d’assassinat et condamnés à 16 ans de réclusion criminelle. Le verdict a été accueilli par des cris et des pleurs de la part de la famille de Naïm Boudaoud, âgé de 22 ans. « Ce soir, c’est la République qui a gagné », s’est félicité Thibault de Montbrial, avocat de Mickaëlle Paty, une des sœurs du professeur assassiné. La cour a également déclaré coupables d’association de malfaiteurs terroriste les deux auteurs de la « campagne de haine « qui ont fait de Samuel Paty une « cible » : Brahim Chnina, 52 ans et le prédicateur islamiste Abdelhakim Sefrioui, 65 ans, ont écopé respectivement de 13 et 15 ans de réclusion criminelle. « J’ai compris que vous avez fait de la politique, pas de la justice », s’est exclamé depuis son box Abdelhakim Sefrioui avant d’être sèchement interrompu par le président, tandis que la famille de Brahim Chnina, très nombreuse sur les bancs du public, éclatait en sanglots et cris de désespoir. Vincent Brengarth, un des avocats d’Abdelhakim Sefrioui, a annoncé aussitôt que son client faisait appel de sa condamnation. Ouadie Elhamamouchi, autre avocat du prédicateur, a estimé que son client était désormais « un prisonnier politique ». « Je me désolidarise de ces propos-là », a cependant nuancé Me Brengarth, montrant des failles dans la défense du prédicateur. Avocat de la compagne de Samuel Paty et de leur fils, présent à l’audience, Francis Szpiner s’est félicité d’un « verdict équilibré ». Le fils de Samuel Paty, âgé seulement de 9 ans, a compris que « justice a été rendue pour son père », a-t-il ajouté. Si le quantum des peines n’est pas très différent de ce que réclamait le parquet, la cour présidée par Franck Zientara a choisi de maintenir l’infraction de « complicité » pour les deux amis d’Abdoullakh Anzorov, un islamiste radical tchétchène de 18 ans, abattu par la police peu après son acte. Les quatre autres accusés, dont une femme, appartenant à la « jihadosphère » qui était en contact avec Anzorov sur les réseaux sociaux, ont également tous été condamnés à des peines de prison ferme ou avec sursis. Pour deux d’entre eux (Ismaël Gamaev et Louqmane Ingar) la cour a retenu l’association de malfaiteurs terroriste tandis qu’elle a déclaré coupable Priscilla Mangel de provocation au terrorisme et Yusuf Cinar d’apologie du terrorisme. La veille de l’attentat, Naïm Boudaoud et Azim Epsirkhanov avaient accompagné Anzorov à Rouen pour y acheter un couteau (pas celui qui a servi à décapiter Samuel Paty) qui sera retrouvé sur la scène de crime. A l’audience, Boudaoud et Epsirkhanov ont répété qu’Anzorov leur avait expliqué que ce couteau était « un cadeau » pour son grand-père. Le jour de l’attentat, le 16 octobre 2020, Boudaoud, le seul sachant conduire, avait accompagné le tueur dans un magasin de pistolets airsoft puis l’avait déposé à proximité du collège où enseignait Samuel Paty. « Volonté de s’attaquer à l’intégrité physique d’un tiers » Les deux jeunes gens « avaient conscience de la radicalité » d’Anzorov et qu’il « avait la volonté de s’attaquer à l’intégrité physique d’un tiers », a estimé la cour. Cependant, a souligné le président Zientara, « il n’est pas démontré que (les deux jeunes gens) étaient avisés de l’intention d’Anzorov de donner la mort à Samuel Paty ». Les magistrats du Pnat avaient requis 14 ans de réclusion assortie d’une période de sûreté des deux tiers contre Boudaoud et 16 ans de réclusion également assortie d’une période de sûreté des deux tiers contre Epsirkhanov. La cour n’a cependant pas retenu la période de sûreté des deux tiers à leur encontre. Brahim Chnina, père de la collégienne qui a menti en accusant le professeur d’avoir discriminé les élèves musulmans de sa classe lors d’un cours sur la liberté d’expression où il a présenté une caricature de Mahomet, avait lui posté des messages et une vidéo hostile au professeur dès le 7 octobre. Quant à Abdelhakim Sefrioui, fondateur de l’association (aujourd’hui dissoute) pro-Hamas « Collectif Cheikh-Yassine », il avait qualifié Samuel Paty de « voyou » dans une autre vidéo. Mais rien ne prouve qu’Anzorov avait vu la vidéo d’Abdelhakim Sefrioui, avaient mis en avant ses avocats, ajoutant que leur client n’avait pas rencontré l’assassin de Samuel Paty. « La cour a considéré que (MM. Chnina et Sefrioui) avaient préparé les conditions d’un passage à l’acte terroriste », a indiqué M. Zientara. (Avec AFP)

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