Alors que dès 1945, au lendemain de la victoire sur les Allemands, le général De Gaulle appelait déjà de ses vœux la création d’une armée de métier, c’est la chute du rideau de fer et fin de la menace soviétique qui précipiteront la fin de la conscription.
Une décision largement souhaitée par l’opinion publique à l’époque, mais qui avec la résurgence d’un conflit armé est réinterrogée aujourd’hui. L’armée est-elle suffisamment nombreuse ? Suffisamment préparée à un conflit de haute intensité ? Mais surtout les Français sont-ils encore prêts à se battre pour la défense de leur pays ?
La véritable solution ?
Benoit Puga, chef de l’état-major particulier du Président de la République française de 2010-2016, s’interroge sur l’esprit de défense aujourd’hui : « Les Français qui n’ont pas connu le Service national universel seraient-ils prêts à se défendre dans l’hypothèse d’une attaque ou d’un drame sur le territoire national ? La question reste ouverte ».
Pour l’ancien ministre de la défense Gérard Longuet « le 24 février a rabattu les cartes (…) aujourd’hui l’armée manque de chars Leclerc » mais surtout elle est mal adaptée au retour d’un conflit conventionnel « Nous n’avons pas l’armée construite pour les batailles de chars dans les grandes plaines de l’Est européen ». Mais l’ancien ministre doute de l’utilité d’un retour de la conscription pour la simple et bonne raison que sa restauration demanderait du temps : « nous n’aurions pas le temps de lever en masse » avoue-t-il, pour faire face une menace. A l’entendre, la dissuasion nucléaire reste la meilleure des protections.
Si pour certains, cette dissuasion rend inutile le retour à un modèle d’armée fondée sur la conscription, pour d’autres comme Jean-Pierre Chevènement, « nous avons besoin d’une armée classique plus importante, de manière à ne pas nous laisser entrainer dans une escalade dont nous n’aurions pas les moyens. ».
Un problème de moyens
Mais dans ce débat la question des moyens reste centrale : « On ne rétablira jamais le service militaire, affirme Gérard Longuet, il y a un frein financier. Ça n’a pas de sens parce que si vous formez des jeunes qui ne reviendront pas dans leur régiment, vous ne les formez pour rien. ». L’ancien sénateur plaide pour l’augmentation du nombre de réservistes sur le modèle suisse.
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