« En décembre dernier, à cause des grèves, 2000 personnes sont restées sur le quai de la gare et n’ont pas pu aller travailler, » déplore David Charretier, navetteur entre Tours et Paris et président de l’association des usagers @TGVToursParis. En effet, si la loi sur le « service minimum », votée en 2007 et révisée en 2012, existe bien, cela ne signifie pas pour autant qu’un niveau minimal de transports est assuré en cas de grève. « Alors à quand un nouveau dispositif pour assurer une vraie continuité de service ? » interroge-t-il. Une demande qui coïncide avec l’agenda du Sénat : un texte sur ce sujet sera justement examiné la semaine du 9 avril par la chambre haute.
Des textes pour les usagers du quotidien et les usagers occasionnels
La proposition de loi, déposée par le sénateur UDI Hervé Marseille, vise à « sanctuariser » jusqu’à 60 jours de l’année, notamment lors des fêtes, explique sur le plateau de l’émission le sénateur Philippe Tabarot. « Il y a un droit de grève, c’est un droit constitutionnel et on le respecte, mais quand il est détourné comme c’est le cas très régulièrement, il faut remettre les choses en place », estime le sénateur, qui a également déposé un texte sur ce qu’il appelle « les grèves du quotidien ».
Des annonces qui réjouissent le président de l’association d’usagers : « Ces propositions vont dans le bon sens car elles prennent en compte à la fois les usagers qui dépendent du train pour aller travailler et les usagers occasionnels. »
Relancer le dialogue social plutôt que de restreindre le droit de grève ?
En revanche, le sénateur écologiste Jacques Fernique, présent également sur le plateau, désapprouve l’idée. « Si on dit que 60 jours par an, il n’y a pas de droit de grève, cela s’appelle une interdiction du droit de grève », souligne-t-il. « Au lieu de restreindre ce droit, je crois que nous avons au contraire besoin d‘un dialogue social qui fonctionne. » « Mais la grève est devenue un préalable au dialogue social », intervient Philippe Tabarot. « C’est bien pour cela qu’il faut relancer le dialogue social », conclut Jacques Fernique.