« Elon Musk, comme n’importe quel citoyen, est libre d’avoir ses opinions », assure Clara Chappaz, ministre déléguée chargée de l’Intelligence Artificielle et du Numérique alors que de nombreuses personnalités politiques et médiatiques font le choix de quitter le réseau social X pour protester contre les ingérences politiques de l’homme le plus riche du monde. Néanmoins, la ministre l’assure, X comme toutes les plateformes, devra se mettre en conformité avec le règlement européen sur les services numériques. Ce règlement pose plusieurs obligations comme la lutte contre les contenus illicites ou la neutralité de l’algorithme. Des règles dont le réseau social d’Elon Musk semble parfois s’affranchir.
Une enquête de la Commission européenne en cours sur le réseau social X
« En Europe on a une réglementation parmi les plus ambitieuses sur les réseaux sociaux », se félicite Clara Chappaz qui rappelle qu’une enquête de la Commission européenne est en cours pour s’assurer que X respecte les règles posées par le règlement sur les services numériques. « S’il s’avère qu’Elon Musk utilise sa plateforme pour mettre en avant certaines opinions ou certains partis politiques et qu’il utilise ses algorithmes pour le faire, il est en infraction », poursuit la ministre. La réduction drastique des effectifs chargés de la modération des contenus sur X depuis le rachat par Elon Musk pourrait être mise en lumière par la Commission européenne. Malgré cela, la ministre n’estime pas nécessaire de lancer un nouveau chantier législatif sur l’intelligence artificielle et le numérique.
« La France est reconnue en intelligence artificielle, il y a des talents exceptionnels »
« On a le cadre européen qui permet de s’assurer qu’on trouve le juste équilibre. Maintenant, dans ce cadre, il faut s’assurer qu’on favorise l’émergence d’entreprises moins matures », pointe Clara Chappaz. Dans un secteur en plein développement, les entrepreneurs français seront soumis à forte concurrence mondiale. Et notamment en provenance des Etats-Unis où Donald Trump a annoncé mardi 22 janvier un investissement pouvant aller jusqu’à 500 milliards de dollars de plusieurs entreprises spécialisées dans l’intelligence artificielle comme OpenAI ou Oracle.
La ministre déléguée chargée de l’Intelligence Artificielle et du Numérique estime que le cadre législatif actuel permet une protection efficace contre les détournements de l’intelligence artificielle, notamment en matière de protection des données. Alors que la France accueillera un sommet international pour l’action sur l’intelligence artificielle les 10 et 11 février, Clara Chappaz estime que l’Etat doit favoriser le développement de l’intelligence artificielle. « Le rôle de l’Etat c’est d’accompagner les mutations. Il y aura des nouveaux métiers qui vont apparaître. Ce que l’on veut c’est accompagner », explique la ministre.
Le sommet permettra d’associer « toutes les parties prenantes », entrepreneurs, décideurs politiques comme syndicats. Le sommet devrait également être l’occasion pour la France de mettre en valeur son savoir-faire en matière d’intelligence artificielle. « La France est reconnue en intelligence artificielle, il y a des talents exceptionnels. Ce qui est formidable c’est que ces talents sont partout en France », souligne Clara Chappaz qui insiste sur l’attractivité française dans ce domaine. « Tous ces entrepreneurs ont choisi la France pour développer leur entreprise parce qu’on a les talents, l’infrastructure mais aussi une vision », se réjouit la ministre.