Depuis qu’Éric Ciotti a mis l’état d’urgence sur la table, l’exécutif temporise. Philippe Juvin suit, lui, le président de son parti, Les Républicains, et l’affirme : déclencher l’état d’urgence serait « un choix sage. » « Les forces de police sont débordées, l’ordre public n’est pas respecté. L’état d’urgence est devenu une nécessité, très clairement. Le problème du couvre-feu, c’est que si vous n’avez pas les moyens de le faire respecter, c’est pire. L’avantage de l’état d’urgence, c’est qu’il permet à l’action publique d’être plus efficace, de manière très ponctuelle », détaille le député LR des Hauts-de-Seine. D’après lui, cela permettrait – contrairement au couvre-feu – « des perquisitions administratives, la restriction, malheureusement de certaines libertés publiques », mais « cela devient nécessaire parce que la situation est hors contrôle dans certains quartiers.
« Est-ce que ça jette l’opprobre sur toute la police ? Il ne faut pas tomber dans le piège »
Philippe Juvin estime aussi que les tensions actuelles sont dues à une instrumentalisation « d’un fait dramatique » pour « casser » : « Tout ça est un alibi. En quoi rendent-ils hommage au jeune qui a été tué ? C’est de la délinquance, des voyous, de la rage. C’est la dissociation du tissu national, avec des bandes. Ces jeunes ne considèrent pas que c’est la police nationale, mais des bandes rivales, et ils ne sont pas dans la même. »
Le député LR salue la réponse d’Emmanuel Macron qui en appelé à la responsabilité des parents. « IL y a un élément d’éducation très important, il a raison de parler des parents. Il y a une question qu’il faut que nous nous posions collectivement : qu’est-ce qui fait que notre système éducatif produit de telles divergences ? » Philippe Juvin restitue ainsi les questions qu’il se posait ce jeudi soir, devant une chorale d’enfants des Hauts-de-Seine, en pointant l’importance du système éducatif : « Hier soir j’écoutais une chorale d’enfants dans les Hauts-de-Seine, et je me demandais : qu’est-ce qui fait qu’au même moment, il y a un enfant qui casse, et un autre qui chante ? »
D’après lui, ce n’est pas la question des règles qui régissent l’usage de la force par la police qui se pose. « Il y a des règles d’engagement et ce n’est pas parce que quelqu’un n’a pas respecté les règles qu’il faut désarmer la police. 25 % des victimes de coups et blessures volontaires ce sont des policiers ou des gendarmes. Le désarmement de la police est une folie. On comprend pour le moment que les règles d’engagement n’auraient pas été respectées. Est-ce que ça jette l’opprobre sur toute la police ? Il ne faut pas tomber dans le piège. »