Suite à trois recours déposés contre le choc des savoirs, dont un par la sénatrice écologiste Monique de Marco, le rapporteur public du Conseil d’Etat demande d’annuler la mise en place des groupes de niveau au collège, soit le cœur de la réforme portée par Gabriel Attal. S’il faut encore attendre la décision du Conseil d’Etat, son avis pourrait être suivi.
Loi immigration : « Ce texte ne passera pas à l’Assemblée sans un 49.3 », prévient Bruno Retailleau
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La droite maintient le cap : en l’état, c’est non sur le projet de loi immigration du gouvernement. « Il faut changer de cadre, il faut une loi de rupture. Il y a eu 21 lois en 20 ans. Ce que nous avons proposé, c’est une rupture, une régulation très puissante. Sur l’une des pompes aspirantes que le texte de Gérald Darmanin voudrait créer pour régulariser les clandestins sur les métiers en tension, Elisabeth Borne veut simplement en discuter les modalités. Notre porte est ouverte, mais on n’ajoutera pas une autre pompe aspirante, après le droit d’asile, le regroupement familial, sur les soins gratuits et la naturalisation », explique ainsi Bruno Retailleau. Dans le Figaro de ce jeudi 15 juin, Elisabeth Borne se dit en effet prête à « discuter » des « modalités » des titres de séjour pour les métiers en tension.
49.3 sur le texte immigration : « La motion de censure est une possibilité »
Les voix LR étant nécessaires au gouvernement à l’Assemblée nationale, puis au Sénat, le président du groupe LR au Sénat voit tout de même « une voie de passage » sur le texte immigration. « Si le gouvernement reprend notre texte ordinaire, avec le dépôt de demandes d’asile à l’extérieur du territoire français ou à la frontière, et assumer un bras de fer sur les OQTF », précise Bruno Retailleau. La droite avait en effet proposé deux textes distincts : une proposition de loi ordinaire et une proposition de loi constitutionnelle. « La loi constitutionnelle, nous ne sommes pas fous, il faudrait un référendum ou 3/5 du Parlement, commençons par ce qui est le plus simple », explique-t-il ainsi.
Mais même sur la loi ordinaire, trouver les voix à l’Assemblée va être complexe, puisque le gouvernement va avoir du mal à contenter une majorité de députés sur un sujet aussi clivant. « Ce texte ne passera pas à l’Assemblée sans un 49.3 : ou bien le gouvernement se déporte vers notre position et perdra des députés dans sa majorité, ou bien il reste droit dans ses bottes et c’est nous qui voterons contre », analyse Bruno Retailleau. En cas de 49.3, le dépôt d’une motion de censure par la droite « est une possibilité », assume le président du groupe LR au Sénat. En creux, on comprend que si le gouvernement « venait sur les positions » de LR, la droite ne voterait pas cette motion de censure, permettant au texte de passer.
« Tous ces faits ne sont pas des faits divers, ils sont reliés par le chaos migratoire »
« Je veux laisser sa chance au gouvernement. Est-ce qu’on veut enfin régler la question migratoire ? Il y a deux courbes qui sont liées, le désordre migratoire et l’augmentation du score du RN. Nous ne voterons des textes que si les solutions sont efficaces », détaille le président du groupe LR au Sénat. À l’heure actuelle, la présentation du projet de loi en conseil des ministres est prévue en juillet.
Sur le fond, d’après Bruno Retailleau, c’est en effet « le chaos migratoire » qui est responsable des drames comme l’attaque au couteau d’Annecy, ou bien l’assassinat de Lola ou du Père Olivier Maire : « J’en ai marre qu’on nous interdise de prendre la parole pour dénoncer ce qu’il s’est passé. On veut nous réduire au silence, mais l’indécence, c’est le silence, les coups de gueule ça sert à quelque chose. Notre rôle c’est d’agir pour faire en sorte que ce n’est plus jamais ça. Tous ces faits ne sont pas des faits divers, ils sont reliés les uns avec les autres par le chaos migratoire. »
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