Ce matin, la proposition de loi « visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur » a été adoptée par la commission des affaires économiques du Sénat. Elle prévoit des assouplissements sur les pesticides et le stockage de l’eau, et entend calmer les tensions entre les agriculteurs et l’Office français de la biodiversité.
La littérature jeunesse doit-elle s’inspirer des codes des séries ?
Par Aurélie Daffas
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La jeunesse serait-elle fâchée avec les livres ? Si 80 % des 15-24 ans se perçoivent comme lecteurs selon la dernière étude sur les Français et la lecture de l’institut Ipsos pour le Centre national du livre (CNL), ils étaient 92 % à le penser en 2019.
Alors comment donner le goût de la lecture ? Pour transmettre le plaisir de lire et attirer de nouveaux lecteurs, le festival « Partir en livre » a développé une « approche très vivante de la lecture », explique Régine Hatchondo, présidente du CNL. Les jeunes lisent moins qu’avant car ils ont le « sentiment que la lecture les isole, qu’elle est obligatoire » explique-t-elle, « il faut arriver à faire en sorte que la lecture soit vécue comme un plaisir », un moment d’évasion.
Lire des classiques ?
L’école et les parents sont des prescripteurs importants, mais « Les jeunes, n’ont pas grande confiance dans les adultes et dans les médias », observe Régine Hatchondo. L’école doit-elle continuer à faire lire ? À fournir un socle de littérature classique ? Si cela permet de constituer une base de connaissances communes, forcer un enfant à lire n’est pas forcément la meilleure façon de lui transmettre le plaisir de la lecture.
« Moi je ne lis pas 50 pages que je n’aime pas avant de rentrer dans un roman. »
Pour Marion Brunet, autrice pour adolescents, il y a des classiques que l’on aime, et d’autres que l’on ne s’approprie pas : « Sur les romans classiques on nous disait toujours, « lis les 50 premières pages et tu verras après c’est bien » : mais non ! Moi je ne lis pas 50 pages que je n’aime pas avant de rentrer dans un roman. » Pour elle, la jeune génération a aussi de nouvelles attentes. Avec le développement du cinéma et des séries, les codes ont changé. « Ça donne des fictions qui sont incroyablement ‘happantes’dès le départ. Il y a quelque chose de plus immédiat. »
Écrire pour les adolescents
Alors les auteurs doivent-ils s’adapter ? Qu’a-t-on en tête lorsque l’on s’adresse à un public jeunesse ? Pour l’autrice de « Frangines » (Ed. J’ai lu), il n’y a pas d’écriture particulière : « Je ne me dis pas que j’écris pour des ados […] Mes romans traitent de problématiques sociales car c’est ce qui m’intéresse. » Aussi bien pour Marion Brunet, que pour Fabrice Colin, également auteur jeunesse, l’écriture est avant tout un plaisir. Ils s’accordent à dire qu’il n’est pas question de « chercher à faire passer un message », mais l’auteur écrit forcément un texte personnel, teinté par ses propres valeurs. Pour Fabrice Colin, « on s’adresse à des lecteurs adultes en devenir », cela contribue nécessairement à façonner « l’architecture mentale du jeune ».
Les auteurs sont des passeurs. « Je crois beaucoup à la rencontre » confie Régine Hatchondo. Les échanges entre auteurs et enfants sont importants. « Mon rêve ce serait qu’il y ait un auteur par école, par collège, par lycée ! »
L’émission Livres & Vous consacrée à la littérature jeunesse est à voir en replay sur notre site.
La 7e édition de la manifestation Partir en Livre se déroule partout en France, du 30 juin au 25 juillet 2021, autour du thème « Mer et merveilles ».
« Frangines » de Marion Brunet, Ed. J’ai lu, poche
« Plein gris » de Marion Brunet, Ed. PKJ
« Necropolis » de Fabrice Colin, Ed. Nathan
« Rester debout » de Fabrice Colin, Ed. Albin Michel Jeunesse