Liberté d’avoir recours à l’IVG : Emmanuel Macron souhaite son inscription dans la charte des droits fondamentaux de l’UE

Lors de la cérémonie du scellement de la Constitution, place Vendôme à Paris, Emmanuel Macron a annoncé qu’il souhaitait l’inscription de la liberté d’avoir recours à l’IVG dans la charte des droits fondamentaux de l’UE.
Rédaction Public Sénat

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L’exécutif a choisi la journée internationale des droits des femmes, pour organiser la cérémonie publique du scellement de la Constitution où figure désormais la liberté de recourir à l’IVG. C’est le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti qui a donné les tours de vis de la presse pour sceller la « liberté garantie » dans le texte fondamental de la Ve République, sous les applaudissements, des parlementaires, d’invités et des quelques centaines de personnes venues assister à cette cérémonie. reint la diplomate Claudine Monteil, plus jeune signataire du “Manifeste des 343” qui ouvrira la voie à la loi Veil dépénalisant l’avortement en 1975.

Lors de son discours, Emmanuel Macron a indiqué que la constitutionnalisation de la liberté d’avoir recours à l’IVG « pouvait sembler moins nécessaire voilà encore quelques années ». « Mais les reculs de notre époque en ont fait une nécessité et une urgence. Partout dans le monde y compris dans les plus grandes démocraties, y compris chez nos voisins en Europe, nous assistons à un recul du droit à l’avortement […] alors puisque l’impensable survient il nous fallait graver l’irréversible ».

Le Président a par la suite assuré que la France « mènera ce combat partout en Europe où les forces réactionnaires s’en prennent d’abord et toujours aux droits des femmes, avant de s’attaquer ensuite aux droits des minorités […] Voilà pourquoi je souhaite l’inscription de cette liberté garantie d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse dans la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne », a-t-il annoncé, sous les applaudissements nourris de l’assistance. (Lire notre article)

Le président de la République, qui s’était engagé il y a un an, jour pour jour, à constitutionnaliser l’IVG, a également évoqué plusieurs députées et sénatrices de gauche qui ont porté le texte au Parlement, notamment l’insoumise Mathilde Panot et la sénatrice écologiste Mélanie Vogel, que le Premier ministre Gabriel Attal n’avait pas citée au Congrès.

Mélanie Vogel : « Je veux que le droit à l’avortement ne soit pas une question de nationalité »

Au micro de France 2, Mélanie Vogel a indiqué avoir échangé avec des féministes d’Espagne, d’Autriche, de Belgique, du Portugal « qui ont déclaré vouloir porter la même initiative […] pour que ce droit devienne aussi constitutionnel dans d’autres pays européens, mais aussi le porter comme un droit fondamental au niveau européen dans la charte des droits fondamentaux. L’Europe que nous portons comme écologistes, c’est une Europe fédérale où toutes les citoyennes et tous les citoyens ont les mêmes droits […]. Je veux que le droit à l’avortement ne soit pas une question de nationalité. Que la nationalité européenne donne ce droit à toutes ».

La cérémonie s’est conclue avec une interprétation revisitée de la Marseillaise de la chanteuse Catherine Ringer.

« Je n’ai jamais considéré que le réarmement démographique se faisait au détriment du droit des femmes à disposer de leur corps »

Lors d’un échange avec les journalistes, le président de la République s’est défendu de toute contradiction entre la constitutionnalisation de l’IVG et son objectif de « réarmement démographique ». « Je n’ai jamais considéré que le réarmement démographique se faisait au détriment du droit des femmes à disposer de leur corps (…) On ne va pas faire la reconquête démographique en retirant des droits aux femmes. Ce n’est pas en revenant au Moyen âge qu’on arrivera à faire face à notre défi démographique », a-t-il répondu.

 

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